Les secrets d’une Prépa réussie : confidences de Thibault, étudiant à l’ESSEC

En arrivant à Ipesup, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Je venais d’un lycée de la banlieue parisienne, mon baccalauréat mention Bien en poche et en ayant seulement à l’esprit que j’allais beaucoup travailler. Je ne m’attendais pas à vivre cette expérience hors du commun, une expérience enrichissante, humaine et surtout unique en son genre. Je vous dévoile ici mes deux années passées à Ipesup et les clés qui m’ont permis d’ouvrir les portes de l’ESSEC.

 

Mon organisation en classe préparatoire

Si la classe préparatoire m’a aidé à structurer mon esprit, elle m’a aussi appris à m’organiser. À la différence de l’université où les emplois du temps changent d’un semestre à l’autre, la classe préparatoire offre cette chance à ses élèves de se laisser bercer par un rythme, certes effréné, mais tout au moins régulier toute l’année. J’ai donc saisi cette chance pour optimiser mon temps au maximum.

J’avais ainsi reproduit sur Excel l’emploi du temps de mes cours en ajoutant le matin, le midi et le soir des matières que je souhaitais travailler. La prépa a cela de triste qu’on ne peut pas consacrer le même temps de travail pour chaque matière. Je sais que j’aurais eu tendance à plus travailler les langues que l’économie si je n’avais pas entendu parler de cette technique.

Pour connaître les durées de travail, il suffit de se poser la question du nombre d’heures durant lesquelles on est prêt à travailler et de les répartir en fonction des coefficients des épreuves du concours de l’école que vous souhaitez. Comme je visais une parisienne (HEC, l’ESSEC ou l’ESCP BS) et que j’étais en parcours maths appliquées et économie, sociologie et histoire du monde contemporain (un parcours où le poids des matières est plutôt équilibré), je travaillais autant les mathématiques, que l’économie et les lettres et philosophie (coefficients compris entre 7 et 9) et un peu moins les langues (coefficients compris entre 2 et 4). Ensuite, je remplissais ces créneaux par la remise au propre de mes cours, par de l’apprentissage, la rédaction de dissertations ou la résolution d’exercices.

En première année, comme j’avais 30 minutes de trajet direct le matin entre Boulogne-Billancourt et Cardinal Lemoine pour rejoindre Prépasup, j’en profitais pour apprendre des listes de vocabulaire ou lire des articles de presse. C’était une bonne façon de me mettre en route pour affronter les 8 heures de cours quotidiennes mais aussi pour me documenter et me tenir au courant de l’actualité. Le midi, je travaillais d’une manière plus relâchée puisque digestion oblige. Je remettais mes cours au propre pour être opérationnel le soir. J’avais quelques khôlles aussi et je prévoyais ce que je devais travailler le soir.

Ce fonctionnement a plusieurs intérêts. D’abord, il m’a fait suivre une routine à laquelle je pouvais toujours me raccrocher. En classe préparatoire, j’étais heureux, mais j’étais parfois aussi triste à cause d’une mauvaise note en khôlle ou à un devoir ou parce que j’en avais assez. La routine m’a ainsi aidé à ne pas baisser les bras. En effet, quand mon moral baissait, elle, continuait.

La routine m’a aussi permis de lutter contre mon pire ennemi en classe préparatoire: le temps. En effet, les cours sont intenses et méritent d’être travaillés dès leur saisie. Au début, je suis néanmoins rentré dans le cercle vicieux du court terme, c’est-à-dire des devoirs et des khôlles hebdomadaires qui me poussaient à ne travailler que la matière sur laquelle j’allais être interrogé. J’ai compris l’utilité de la routine quand je me suis retrouvé avec des pages et des pages de cours que je n’avais pas révisées, ce qui, par conséquent, m’empêchait de comprendre le cours suivant et se ressentait dans mes notes.

 

Le climat au sein de ma classe 

Mes camarades en classe préparatoire sont ceux avec qui j’ai travaillé pendant deux ans. On était dans la même situation, on devait donc se serrer les coudes. Même si le partage apparaissait contradictoire avec le concept même de concours, il fallait réussir à s’entraider. À moins de 40 dans une classe, on était tous sûrs d’avoir une place dans l’une des trois parisiennes qui en offre un peu plus de 1200 chaque année. Dans ma classe, un document partagé alimenté par tous les élèves était disponible et regroupait toutes les corrections des khôlles. On partageait aussi nos copies, bonnes ou mauvaises d’ailleurs. Quand les reprises de khôlle me permettaient d’élargir mes connaissances sur un chapitre, de travailler ma méthodologie de dissertation, les meilleures copies, elles, m’ont permis de comprendre où les points qui me manquaient étaient à chercher.

J’ai aussi trouvé un plaisir à discuter avec les autres. D’ailleurs, ce plaisir est essentiel. J’ai vite compris que la classe préparatoire n’était pas une expérience solitaire mais bien une expérience solidaire et plus qu’humaine. Au cours de discussions, j’ai pu débattre sur un tas de sujets avec mes ami(e)s. Ces discussions m’ont permis de prendre du recul, d’entendre plusieurs points de vue et d’enrichir mon esprit critique. Ces moments de réflexion (comme s’il n’y en avait pas déjà suffisamment en prépa!) m’ont beaucoup aidé; surtout pour les oraux de langues où les interrogateurs nous demandent fréquemment de prendre position sur des sujets d’actualité. Le simple fait d’avoir parlé avec l’une de mes amies des friperies dans lesquelles elle s’habillait m’a permis de décrocher un beau 18,25/20 à l’épreuve orale d’allemand à l’EDHEC  sur un sujet similaire. Ces moments à parler avec les autres m’ont aussi permis de savoir ce que quelqu’un d’autre aurait fait à ma place sur tel ou tel sujet, ce qui une fois de plus, est enrichissant. Je garde en mémoire des discussions plus animées les unes que les autres et surtout, très respectueuses.

Enfin, sortir en classe préparatoire peut sembler chose impossible. Oui, c’est vrai. En réalité, c’est une impossible nécessité. Il faut réussir à trouver un moment de la semaine, encore une fois, un moment fixe où vous vous déconnectez totalement du monde stressant de la classe préparatoire. Pour ma part, je sortais le vendredi soir après les cours et on allait tous boire un verre près du Panthéon (le début des afterworks !) Ce moment était important car il me permettait de beaucoup rigoler et donc de décompresser. Quand certains de mes amis faisaient du sport, je préférais aller en soirée, du moins pendant la première année.

Ces sorties sont importantes pour garantir un équilibre productif entre loisirs et travail. C’est un tout pour ne pas saturer au bout de 6 mois de travail ininterrompus !

 

L’importance du sommeil

Le besoin de dormir se fera sentir pendant vos deux années de classe préparatoire. Vos journées seront longues et chargées, il faut donc prévoir un temps de sommeil suffisant pour se régénérer et être actif en cours le lendemain. Je prévoyais entre 6 et 8 heures de sommeil par nuit, mais je sais que certains de mes camarades dormaient à 21:00 toute la semaine. Notre résistance face au sommeil est injuste mais il faut savoir faire avec.

C’était la partie la plus dure pour moi, surtout à l’approche des concours où je voulais travailler toujours plus. Alors une règle très simple que je m’étais fixée : le jour où j’avais une khôlle, c’est-à-dire une à deux fois par semaine, je me couchais tout de suite après le dîner. Cette règle me permettait soit de me récompenser d’une bonne khôlle, soit d’échapper à la réalité si j’avais raté. Je ne pouvais pas me faire violence tout le temps en classe préparatoire. Il faut donc savoir faire une pause de temps en temps pour reprendre ses esprits.

Dormir sera en grande partie ce que vous ferez quand vous ne travaillerez pas, il faut donc en profiter!

 

Les vacances scolaires 

En ce qui concerne les vacances, je les partageais toujours en deux. Une première partie où je m’amusais intelligemment. J’allais au musée, je lisais, j’allais voir des films, je me cultivais pour enrichir mes dissertations. J’en profitais également pour voir mes amis d’Ipesup et de mon lycée. Encore un moment utile pour parler, évoquer mes ressentis de la classe préparatoire et ainsi faire un point. Encore des discussions à ne pas négliger puisqu’elles sont constructives et m’ont aidé à avancer.

Le reste des vacances, je me remettais sérieusement au travail avec les horaires que j’avais pendant l’année scolaire. Déjà pour me remettre dans le bain, mais aussi pour revoir mes cours, reprendre des exercices etc.

 

Mon expérience au sein d’Ipesup

À Ipesup, on a la chance de fréquenter des personnes qui ont l’expérience des concours. Les professeurs sont soit agrégés, soit normaliens (parfois les deux!). D’autres sont aussi passés par les meilleures écoles de commerce. Ils sont aujourd’hui professeurs, parfois examinateurs ou correcteurs à divers concours. Ils connaissent donc mieux que quiconque l’expérience totalement folle que l’on vit. Ils connaissent les attentes des concours et les exigences de ces derniers. Leur expérience leur permet d’organiser leur cours à la perfection.

Ici, on apprend les bonnes choses. Le piège de la classe préparatoire est celui qui nous fait nous perdre dans des connaissances, certes intéressantes, mais inutiles au concours. Ainsi, je me souviens d’un professeur qui nous répétait sans cesse cette phrase: « je m’en fiche du cours moi, moi, je pense SU-JET! ».

Ipesup, c’est aussi la disponibilité des professeurs. Au lycée, le professeur m’aidait uniquement durant ses heures de cours. Ici, le professeur se consacre à ses élèves quotidiennement. Je me souviens de ces soirées à tenter de résoudre des exercices impossibles avec mon professeur de mathématiques, en ligne, jusqu’à point d’heure.

En somme, rien d’incroyable mais de la méthode et des astuces qui font la différence. En classe préparatoire, il faut se reposer sur des règles pour structurer ses journées et être efficace.

 

Thibault.