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Les « soft skills », ou comment mettre l’éducation au service de l’épanouissement des élèves

En l’espace de trois ou quatre ans, la notion de « talent » s’est progressivement imposée pour définir le profil des élèves recherchés dans les filières les plus sélectives : de manière emblématique, à l’occasion de la création de l’INSP (l’instance de formation qui a succédé à l’ENA), Sciences Po a ouvert une « Prépa Talents » pour ses étudiants souhaitant rejoindre la fonction publique.

Mais qu’est-ce que le « talent » ? On sait que le mot vient d’une métaphore. Dans la fameuse « parabole des talents » (Évangile selon Matthieu, 25, 14-30), Jésus compare implicitement les capacités que chacun a reçues à des pièces de monnaie (des « talents »), qu’il doit faire fructifier. Le « talent », c’est donc la personne même, quand elle parvient à s’exprimer. Mais ce potentiel, il va falloir le révéler. Et cela s’apprend et se cultive.

C’est en ce sens que la recherche des « talents de demain » consacre la montée en puissance des soft-skills (savoir-être, faire-savoir), à côté des épreuves écrites académiques (savoir, voire savoir-faire). Cette tendance nette, déjà plébiscitée par les écoles de commerce, s’inspire du modèle des grandes universités internationales. Aujourd’hui, la sélection des « talents » ne se limite plus aux seules connaissances, mais doit intégrer des compétences émotionnelles, relationnelles et sociales, parmi lesquelles (sans ordre, ni exhaustivité) : l’aptitude au travail en équipe, la capacité d’écoute des autres, la confiance en soi, la prise de risque ou l’aisance à s’exprimer devant un public…

 

Les « soft skills », une notion « douce »…

Les soft-skills évaluent nos compétences personnelles, comportementales et relationnelles.

On ne donne pas de traduction très significative en parlant de manière littérale de compétences « douces » ou « molles », même par rapport à des compétences « dures » que seraient les connaissances. On pourra reformuler le terme avec plus d’exactitude en lui préférant la paraphrase de « qualités et compétences comportementales ». On rejoint par-là la double dimension, évoquée dans la « parabole des talents », de capacités à la fois innées et acquises. Les « qualités » sont le plus souvent des traits de personnalité innés, qui nous caractérisent. Les « compétences comportementales » font davantage référence à ce que nous avons acquis, par expérience et par formation.

Ces compétences humaines sont trop nombreuses pour qu’on puisse en faire l’inventaire ou consacrer à chacune une monographie, mais la roue ci-dessous permet d’en donner une cartographie assez complète :

 

 

… pour des enjeux forts

Le Monde, daté du 11 avril 2016, présente une étude menée auprès de 309 recruteurs français qui prouve qu’à formation égale, ce sont les candidats « les mieux dotés en qualités humaines » qui auront le plus de chances d’être sélectionnés, et non ceux ayant effectué les meilleurs stages. Les soft skills les plus demandées sont l’adaptabilité (61 %), la positivité (48 %), la créativité (47 %) et l’esprit d’équipe (42 %). Une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) publiée en juin 2021 analyse l’impact de ces compétences transversales sur la trajectoire professionnelle des diplômés du supérieur. Les soft skills ont un effet réel sur l’insertion de ces derniers. Elles influencent également le niveau de rémunération, la qualité de l’emploi, et la satisfaction au travail.

D’autre part, les attentes en termes de soft skills arrivent depuis quelques années en deuxième position des formations les plus demandées, et même devant les formations en langues étrangères (climat-social.com).

Elles connaissent en outre une forte progression (15 % des demandes totales de formation en 2016, contre 9 % en 2015).

 

Favoriser le bien-être des élèves, condition de la réussite éducative

À l’image de l’évolution du marché du travail et du secteur de la formation professionnelle, permettre aux étudiants de développer et de revendiquer ces soft skills est devenu un enjeu majeur pour les établissements d’enseignement supérieur. Au-delà des modalités d’admission, elles mettent de plus en plus l’accent sur les qualités humaines et les compétences émotionnelles au sein de leurs propres programmes et cursus.

En ce sens, on a vu apparaître dans Parcoursup (l’algorithme de classement des candidatures par lequel l’élève de Terminale reçoit des propositions d’affectation dans l’enseignement supérieur), dans la liste des « prérequis » des formations (qui précisent les conditions à réunir pour entreprendre de telles études), une liste assez variée de ces qualités humaines : « persévérance », « curiosité », « ouverture aux autres », « sens de l’intérêt général », « esprit d’entreprendre » …

C’est pourquoi le groupe IPESUP met en œuvre depuis 2019 un programme de soft skills, dès ses classes de lycée. A côté du programme académique de l’Education nationale, la pratique des soft skills, tutorée par des coachs certifiés issus de Grandes Ecoles comme l’ESCP Business School ou l’ESSEC, permet indéniablement de développer le goût d’apprendre chez nos élèves.

A ce sujet, les recherches d’un psychologue américain, Mihály Csíkszentmihályi, l’ont conduit à émettre une hypothèse connue sous le nom de « théorie du flux » (flow, voir le tableau ci-dessous), qui décrit une expérience optimale d’apprentissage au cours de laquelle un élève serait complètement immergé dans son activité. Les mises en situation de flow permettraient d’améliorer la motivation des élèves à étudier et à apprendre, en cherchant à accroître leur autonomie.

 

 

Ce que nous constatons de la pratique des soft skills, c’est que le cours magistral n’est pas le mode de transmission idéal, en ce qu’il ne laisse pas de place à la vie de classe dans le cursus.

Inversement, l’enseignement des soft skills en ateliers, ou « workshops », est une bien meilleure organisation pour atteindre cet état d’immersion totale dans le présent et d’intensification de la capacité d’apprentissage, en ce que l’atelier permet de privilégier les exercices interactifs, individuels (mise en situation, pitch) ou collectifs (jeux de rôles, joutes oratoires, validation des pairs), et d’améliorer la solidarité entre élèves tout en donnant à chacun l’occasion de développer son potentiel. C’est peu de dire que cette forme d’enseignement est plébiscitée par les élèves, comme on pourra le voir ici :

 

A IPESUP, nos parcours d’apprentissage s’accompagnent désormais d’ateliers dédiés aux exercices extra-académiques, évaluant compétences personnelles, comportementales et relationnelles de nos élèves :

  1. Organisation du travail
  2. Mémorisation, concentration
  3. Motivation
  4. Confiance en soi
  5. Gestion du stress
  6. Prise de parole en public
  7. Communication non verbale
  8. Communication d’influence

Ils contribuent au développement personnel et à l’épanouissement de l’élève selon deux axes :

 

Conclusion

L’importance des soft skills pour la qualité individuelle et collective fait depuis longtemps l’objet d’un consensus évident au sein des organisations, mais celui-ci tend à s’imposer avec de plus en plus de force dans le monde académique d’aujourd’hui.

Les soft skills sont donc à prendre en compte comme un facteur à part entière de l’épanouissement et de la réussite personnelle des élèves. Cette approche globale, les anglophones la formalisent dans une équation limpide :

« hard skills » + « soft skills » = « good skills ».

 

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