L’importance des Mathématiques au Lycée

La réforme du lycée voulait marquer la fin d’une certaine prépondérance des Mathématiques au lycée. En introduisant le choix d’enseignement de spécialité et au départ un tronc commun sans de véritables Mathématiques, chaque élève pouvait créer son parcours en fonction de ses goûts.

Confronté au réel des filières du supérieur et des statistiques de choix de spécialité (cf Note d’information, N°22.19 ©DEPP), il est vite apparu au ministère qu’il fallait réintroduire plus de Mathématiques dans le programme suivi par les lycéens.

Il a donc été décidé d’ajouter une heure et demie de Mathématiques au programme de Première. D’abord facultative en 2022, elle devrait être obligatoire en 2023.

 

Comment faire des Mathématiques au lycée ?

Actuellement au lycée, les élèves ont la possibilité de :

 

L’enseignement de spécialité Mathématiques

En Première et en Terminale, le programme se concentre principalement sur l’algèbre et l’analyse (environ 50% du programme). L’accent est en particulier mis sur l’étude des fonctions et des suites, que l’on retrouve constamment dans le supérieur. Le reste du programme porte sur la géométrie, les probabilités et les statistiques, tout en intégrant de plus en plus d’algorithmique.

L’enseignement de spécialité en Première est adapté à tous les profils puisqu’en Terminale, les élèves pourront choisir des parcours bien différents.

Selon Renaud Farkoa, professeur de Mathématiques en Terminale, il peut exister une fausse impression de facilité en Première car les exigences doivent être adaptées aux élèves qui ont un niveau hétérogène et ne se destinent pas à la même orientation.

Il existe en revanche une différence importante entre le niveau de Mathématiques attendu en spécialité entre la Première et la Terminale. L’enseignement de spécialité Mathématiques en Terminale requiert de solides bases de calcul et une véritable appétence pour la matière afin de réussir à franchir le fossé entre les deux années. Découvrez notre Cycle Continu en Première.

L’exigence de l’enseignement de spécialité Mathématiques nécessite d’obtenir de bons résultats dans la matière dès l’année de Seconde. Avant l’année de Terminale, participez à notre Stage d’été « Spécial Spé Maths de Première ».

 

Quel profil d’élèves et quelles filières pour cette spécialité ?

L’enseignement de spécialité Mathématiques s’adresse à des élèves maîtrisant les fondamentaux du programme et pour la spécialité de Terminale, ayant de surcroît un réel goût pour le raisonnement mathématique.

Elle s’adresse à tous les élèves qui se dirigent vers une filière du supérieur comportant des Mathématiques. Elle est quasi obligatoire pour réussir à intégrer la plupart des classes préparatoires : Classes Préparatoires Scientifiques, ECG et B/L. Si vous envisagez une Prépa Scientifique, inscrivez-vous à nos Stages Trajectoire.

Dans ces filières, renforcer la spécialité par l’option Mathématiques expertes est souvent également fortement valorisé. En effet, elle approfondit la maîtrise de concepts Mathématiques et, surtout, elle permet d’effectuer une réelle transition avec les exigences en Mathématiques du supérieur : « l’option Mathématiques expertes est une véritable porte d’entrée vers le supérieur, en étudiant notamment des notions comme les nombres complexes ou le calcul matriciel, qui y feront leur apparition » souligne R. Farkoa.

Au-delà, l’exigence de cette spécialité est reconnue par toutes les filières et être très bon en Mathématiques est particulièrement valorisé dans la sélection des dossiers. Ainsi, il n’est pas rare que des élèves suivant un parcours en Mathématiques s’orientent finalement vers des études plutôt littéraires, ou ne nécessitant pas explicitement la maîtrise de concepts Mathématiques : Sciences Po, prépa A/L…

 

Les clés de la réussite

Selon R. Farkoa, les élèves doivent comprendre le plus tôt possible que les cours de Mathématiques doivent être appris par cœur, de la même manière que l’on apprendrait un cours d’Histoire. Il s’agit de les ficher et de connaître parfaitement les définitions et les formules afin d’être en mesure de les appliquer correctement.

Il faut donc commencer dès que possible à apprendre son cours en profondeur.

 

Trop souvent négligées en Mathématiques, la clarté de la présentation et la rédaction sont des éléments discriminants dans une copie. Elles font partie du barème et un grand nombre de points y sont attachés, même dans le cadre des concours les plus prestigieux.

Si les résultats ne sont pas lisibles, ils ne sont pas comptabilisés. Il en va de même avec l’orthographe : les correcteurs portent une attention particulière à la précision de la langue.

Apprendre ce code est un investissement pour toute la scolarité et est vital pour réussir dans cette matière.

 

Selon R. Farkoa, le niveau d’un élève en Mathématiques dépend en grande partie du volume horaire qu’il leur consacre. Atteindre l’excellence en Mathématiques nécessite de répéter des exercices calculatoires qui permettent d’appliquer et de maîtriser les concepts vus en classe.

Une tendance de fond privilégie les problèmes ouverts et la réflexion Mathématique, accordant moins de temps en classe aux exercices calculatoires pourtant nécessaires. Dès lors, l’élève doit s’appliquer à cet entraînement régulier, véritable geste à cultiver avant de s’essayer à des exercices plus exigeants.

 

En conclusion, même si des Mathématiques ont été réintroduites dans le programme de chaque lycéen, la situation devrait encore évoluer pour répondre aux besoins des futurs métiers. Les experts se mobilisent pour faire des propositions adaptées. L’UPS (Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques) propose quelques pistes pour améliorer l’enseignement des Mathématiques au lycée. Le Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) a par ailleurs publié une synthèse nationale et de prospective sur les Mathématiques. Cette synthèse dresse un état des lieux des Mathématiques en France aujourd’hui et propose la mise en place d’un programme national pour les Mathématiques à l’horizon 2030. Le communiqué accompagnant cette synthèse précise que « la société, l’économie, l’industrie et les autres sciences ont besoin de plus de mathématiciens et de plus de possibilités d’interactions pour répondre à des besoins fortement croissants ».

Il s’agit de maintenir le rang des Mathématiques françaises au niveau international et de répondre entre autres aux besoins économiques, défis écologiques et aux enjeux sociétaux.

Le risque est ni plus ni moins de ne pas disposer des compétences nécessaires pour adapter notre société aux exigences du futur.

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