En quoi se préparer au DSCG en 2026 constitue-t-il un tremplin vers une profession d’avenir entre IA, RSE et stratégie ? C’est à cette question que cet article se propose de répondre, en analysant les grandes mutations de l’expertise comptable aujourd’hui.
Le DSCG à l’ère de l’IA : de la conformité au conseil stratégique
« Expert-comptable ? Mais enfin, avec l’intelligence artificielle, ce métier va disparaître ! » Ce refrain, entendu dans tous les salons d’orientation depuis l’émergence de ChatGPT, masque une réalité paradoxale. En 2026, l’expertise comptable traverse en fait la plus profonde mutation de son histoire — et c’est précisément cette transformation qui en fait l’un des secteurs les plus porteurs pour les jeunes diplômés. Loin de condamner la profession, la révolution numérique la propulse vers de nouveaux territoires d’expertise où les compétences du DSCG deviennent plus stratégiques que jamais.
L’émergence des outils d’intelligence artificielle dans la comptabilité illustre parfaitement ce que Joseph Schumpeter analysait comme la « destruction créatrice » : les tâches mécaniques disparaissent, mais des fonctions à plus haute valeur ajoutée émergent. Les cabinets l’ont bien compris : 89 % des experts-comptables interrogés par le CNOEC déclarent que l’IA libère du temps pour le conseil. Chez Mazars, les jeunes diplômés du DSCG sont désormais formés aux outils de data analytics dès leur prise de poste. « Nous ne cherchons plus des comptables, mais des business advisors« , résume Hervé Hélias, le président directeur général. Cette évolution se traduit par une reconnaissance professionnelle croissante et une diversification des missions vers le conseil stratégique.
Le DSCG et la CSRD : de la saisie comptable au reporting RSE / ESG
La directive du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2022 dite CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), entrée en vigueur le 1er janvier 2024, vient elle aussi bouleverser le paysage professionnel. Dès aujourd’hui, plus de 50 000 entreprises européennes (les « grandes entreprises d’intérêt public ») dont 4000 entreprises françaises doivent publier des rapports extra-financiers certifiés en faisant appel à des professionnels formés aux enjeux ESG. Mais dès 2027, la CSRD s’appliquera à toutes les grandes entreprises remplissant au moins 2 des 3 critères suivants : (i) un bilan total de 25 millions d’euros ; (ii) un chiffre d’affaires net de 50 millions d’euros ; (iii) un nombre moyen de salariés employés au cours de l’exercice de 250. C’est un nouveau métier qui s’ouvre pour les diplômés du DSCG.
Or, précisément le DSCG intègre depuis 2025 un module obligatoire « Comptabilité durable et reporting ESG » de 40 heures. Les diplômés 2026 seront les premiers à maîtriser ces compétences dès leur sortie de formation. C’est, pour eux, un avantage concurrentiel considérable face à la pénurie de profils formés à ces enjeux à l’échelle nationale voire européenne.
Cette spécialisation s’inscrit dans ce que Max Weber théorisait comme la « rationalisation » des sociétés modernes : face à la complexification réglementaire, les entreprises ont besoin d’experts capables de traduire les obligations légales en stratégies opérationnelles. On pourrait presque dire qu’il y a, à travers toutes ces nouvelles obligations de reporting, une forme de « désenchantement » du développement durable. Ce dernier n’est plus seulement théorisé, pensé, aimé ou recherché pour ce qu’il est ; il est devenu technique, technicisé même. Son aspect politique et militant s’efface. Si des sociétés spécialisées délivrent des scores environnementaux aux produits (comme Yuka pour les produits alimentaires ou ClearFashion dans le domaine de l’affichage environnemental pour l’industrie textile), les rapports ESG doivent, eux, être publiés par les entreprises elles-mêmes.
Si l’évaluation du développement durable devient une affaire d’experts, alors l’expert-comptable est, pour ainsi dire, au cœur du réacteur.
L’expert-comptable aujourd’hui : de contrôleur à garant de la confiance dans l’économie de demain
A travers ces transformations qui ne sont pas seulement techniques, la profession d’expert-comptable retrouve sa dimension éthique fondamentale, un peu à l’image du commissaire aux comptes qui a vu ses missions évoluer vers le conseil, la prévention des risques et non seulement sur le contrôle stricto sensu. Comme l’analyse Hubert Joly dans The Heart of Business (2021), l’entreprise du XXIe siècle doit concilier performance économique et impact social. « L’entreprise n’est plus seulement un lieu de création de valeur financière, mais un acteur de transformation positive de la société« , écrit l’ancien PDG de Best Buy. Une entreprise moderne, c’est donc une entreprise au coeur de la cité, engagée, responsable, capable d’attirer les meilleurs talents par un environnement global soucieux de son ancrage dans une société qui progresse.
Cette mutation place l’expert-comptable au cœur d’un enjeu civilisationnel : garantir la sincérité des informations financières dans un monde où la confiance devient une ressource précieuse. Les scandales Wirecard, FTX, Worldcom, WeWork ou plus anciennement d’Enron rappellent l’importance cruciale de cette mission. L’expert-comptable devient ainsi le gardien de la « vertu entrepreneuriale ». Il ne se contente plus de certifier des comptes : il atteste de l’intégrité d’un modèle économique, de la sincérité d’une démarche RSE, de la réalité d’un impact social. Sa dimension éthique se concrétise à travers de nouvelles missions :
- audit des dispositifs anti-corruption
- certification des bilans carbone
- validation des rapports d’impact social
L’expert-comptable participe ainsi à la construction de ce que l’économiste Muhammad Yunus appelle l' »économie sociale » (devenu aujourd’hui économie sociale et solidaire) : une économie où la création de valeur ne se mesure plus seulement en unité monétaire, mais en impact positif sur la société. On rejoint la thèse d’Hubert Joly. Qu’elle soit sociale, climatique, solidaire, cette vertu que l’on pensait réservée à des acteurs engagés (par exemple ceux du commerce équitable, comme Alter Eco), se diffuse en fait dans toute l’économie. A son échelle, l’expert-comptable d’aujourd’hui y contribue.
En 2026, préparer le DSCG ne relève donc plus du choix par défaut, mais d’une vocation pour une génération qui entend concilier excellence technique et utilité sociale. L’expertise comptable ne disparaît pas : elle se métamorphose en mission de confiance au service d’une économie plus éthique et transparente.
Le DSCG, filière d’excellence professionnalisante après des études de haut niveau
Faut-il choisir la filière traditionnelle DCG – DSCG ou plutôt suivre un Master CCA (Comptabilité-Contrôle-Audit) universitaire ? Vaut-il mieux obtenir un Master in Management (Programme Grande École) d’une Business School ou être diplômé du DSCG ? Cette opposition, longtemps structurante, perd de sa pertinence aujourd’hui. Les masters CCA de Dauphine, de la Sorbonne ou de Lyon affichent certes d’excellents taux d’insertion, mais leurs diplômés passent massivement… le DSCG en candidat libre ! Quant aux diplômés des Grandes Écoles de commerce issus des parcours Audit-Expertise, ils bénéficient de dispenses spécifiques d’épreuves du DSCG (hors UE 1 et UE 4) – c’est le cas en particulier de SKEMA et de NEOMA Business School. Leurs étudiants sont nombreux, d’ailleurs, à se préparer à ces deux unités d’enseignement les plus techniques à l’Ipesup, car ils ont compris que l’examen conserve un niveau de technicité élevé en droit, en fiscalité, en comptabilité et en audit. Le DSCG n’est donc plus réservé aux titulaires du DCG.
Pourquoi cette convergence ?
D’une part, le DSCG reste le sésame indispensable pour accéder au stage d’expertise comptable, lui-même préalable au DEC. Nous l’évoquions déjà dans notre article sur la réforme de l’expertise comptable : le « verrou » du DSCG n’a pas sauté et avec la réforme 2024 du Conseil de l’Ordre, et aucune dispense n’est accordée aux masters universitaires : il faudra valider au moins une UE du DSCG pour accéder au stage de trois ans. Cette exigence pourrait apparaître corporatiste, mais elle répond en réalité, et c’est heureux, à une logique de compétences. Les entreprises valorisent la rigueur méthodologique reconnue du DSCG, particulièrement dans les domaines fiscaux et de consolidation où la précision technique reste irremplaçable.
D’autre part, le DSCG est un examen exigeant qui permet de monter en compétences sur des sujets techniques dans les grands cabinets de conseil et d’audit. Ces cabinets cherchent d’ailleurs souvent à former leurs propres équipes en ce sens. Le DSCG est donc à la fois un passage obligé pour devenir expert-comptable, mais aussi et surtout un diplôme de très grande valeur sur le marché du travail ; un accélérateur de carrière en somme.
L’expertise comptable : un ascenseur social en mouvement !
Enfin et au-delà de l’évolution de la profession, il est utile de dire un mot sur le sens de la filière DSCG elle-même comme modèle d’intégration et de méritocratie.
Dans une société française où la reproduction sociale bourdieusienne reste présente (sur le plan du capital culturel avec le prestige historique des classes préparatoires ; sur le plan du capital financier avec le développement des écoles post-bac payantes ou le développement de Bachelors à l’international accessibles seulement aux catégories socio-professionnelles supérieures) ; dans un monde où les épreuves écrites voient leur place s’atténuer (contrôle continu au lycée, place réduite des écrits personnels pour intégrer Sciences Po, ou encore disparition des épreuves écrites traditionnelles en admissions sur titres dans les Business Schools françaises), l’expertise comptable conserve son caractère méritocratique. 67 % des experts-comptables sont issus de familles sans lien avec la profession. Le DSCG est accessible à tous !
Cette dimension sociale n’est pas anecdotique. Comme l’analysait Raymond Boudon dans L’Inégalité des chances (1973), certaines professions échappent aux logiques de reproduction sociale. L’expertise comptable en fait partie : la technicité prime sur le capital social, le mérite sur les réseaux. Bien sûr, les filières plus traditionnelles tentent de corriger l’inégalité des chances par des procédés s’inspirant de près ou de loin de l’affirmative action (que l’on pense, par exemple, aux points de malus accordés aux cubes non boursiers à HEC, aux bourses pouvant être octroyées par le truchement des fondations, ou encore des convention Zones d’éducation prioritaire de Sciences Po). Le DSCG n’a pas besoin de recourir à ces faux-fuyants : il se veut méritocratique et égalitaire, voilà tout.
Or, comme nous l’évoquions déjà lors de notre précédent article sur la réforme de l’expertise comptable, l’offre d’emplois excède largement la demande. Les chiffres du CNOEC révèlent un déséquilibre structurel : la filière comptable emploie 170 000 salariés, mais ne diplôme que 4 000 nouveaux titulaires du DSCG par an. Préparer le DSCG, c’est aujourd’hui se tourner vers une profession en tension, facilitant l’obtention d’un emploi stable, bien rémunéré, avec une insertion sociale forte dans la société française. Les nouvelles missions dévolues aux futurs experts-comptables ne peuvent que contribuer à pérenniser encore cette filière d’excellence.
Préparer le DSCG avec l’Ipesup pour se donner les meilleures chances de succès
IPESUP, fort de son expertise dans la préparation aux diplômes les plus exigeants, accompagne depuis plus de vingt ans les candidats au DSCG avec des résultats exceptionnels. Nos professeurs, experts-comptables en exercice, membres de jurys et auteurs d’ouvrages de référence, assurent une préparation de très haut niveau.
Nos résultats parlent d’eux-mêmes :
- UE 1 (Gestion juridique, fiscale et sociale) : 75 % de réussite IPESUP contre 28 % au niveau national
- UE 4 (Comptabilité et audit) : 65 % de réussite IPESUP contre 25 % au niveau national
Nous proposons trois formules de préparation au DSCG adaptées à tous les profils :
- Préparation annuelle (mars-septembre) pour une formation complète et progressive – examen 2026
- Stage d’été intensif (juillet) pour une révision approfondie des points clés – examen 2026
- Stages « Dernières révisions » (août-septembre) pour optimiser ses chances avant les épreuves – examen 2025 ou 2026