Ma vie en école – Entretien avec Thomas, étudiant à HEC et à l’Ecole normale supérieure, passé par la prépa commerce d’IPESUP

 

Quel a été ton parcours de lycéen ?

J’ai passé 3 ans au lycée Saint Dominique de Neuilly sur Seine en effectuant un baccalauréat scientifique spécialité mathématiques.

 

Pourquoi t’es-tu orienté vers une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce ?

Ayant pour objectif à l’origine de faire de l’enseignement et de la recherche en astrophysique, je me suis aperçu pendant mes années de lycée que mon niveau en mathématiques et en physique serait probablement toujours insuffisant pour exceller dans le domaine un jour. Je me suis en parallèle découvert une passion pour la psychologie et la philosophie, et, voulant à la fois une classe préparatoire qui saurait exploiter mes points forts tout en gardant des mathématiques au programme et qui serait à terme un chemin pour rejoindre des études en sciences cognitives (ce que plusieurs écoles de commerce permettent en double diplôme), je me suis orienté vers une classe préparatoire ECE.

 

Comment se passe ta vie en école ?

Bien que marqué pour une bonne partie par l’épisode de la COVID-19, mon parcours au sein de l’école se déroule très bien : la rentrée a été marquée par l’apprentissage des traditions de l’école et la rencontre de nombreuses personnes et futurs amis ; en deuxième partie d’année, mon rythme de vie s’est ralenti alors que les cours passaient à distance. Cela m’a permis de commencer un projet entrepreneurial avec plusieurs amis – faisant suite à une réflexion commune développée en classe préparatoire –, au début accompagné par HEC, qui, aujourd’hui encore, me prend une partie importante de mon temps.

 

Participes-tu à la vie associative d’HEC ?

Mon implication a été très importante (et parfois un peu trop ambitieuse au vu de mes autres projets) ! Au sein d’HEC, j’ai pu co-créer ma propre association « Psych’HEC », une association de développement personnel et soutien psychologique : essayer de rassembler des personnes autour d’un sujet qui m’anime et me mettre dans une démarche active pour organiser des événements était très formateur et source de confiance en moi. Au-delà de cette expérience, j’ai pu participer à une campagne (gagnée) très prenante pour se faire élire au Bureau des Arts et m’engager un temps au sein de l’association « Fleur de Bitume » pour faire du tutorat à des élèves dans des collèges défavorisés.

 

Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

Mon cursus prévoit au minimum 40 semaines de stages et 6 mois à l’étranger. Au sujet des stages, j’ai déjà pu travailler au sein de Rising Up, une start-up qui vise à utiliser un savoir de pointe en sciences cognitives et management pour faciliter la transformation humaine des organisations et aider à développer les compétences des individus (et je vais peut-être y rester cette année à temps partiel). Pour partir à l’étranger, je reste ouvert pour ma recherche de stages futurs et j’espère particulièrement pouvoir faire 6 mois de recherche en sciences cognitives dans un autre pays en master 2.

 

Quel est ton cours préféré ?

Sans hésiter, parce qu’il mérite d’être cité, le cours FACT Entreprenor (coanimé par les excellents Frédéric Iselin et Etienne Krieger). C’est un cours qui vise à inviter les étudiants, accompagnés par des coachs et un MOOC coconstruit avec Polytechnique, à effectuer les premières phases de la création d’une start-up (notamment en interrogeant des personnes pour mieux comprendre leur cible), pour éventuellement continuer à terme leur création si l’idée peut se concrétiser. C’est pour moi un cours très enrichissant car il invite à apprendre à chercher soi-même les informations dont on a besoin (sur un domaine qui a priori nous intéresse beaucoup) et à oser contacter les personnes nécessaires pour avancer dans la bonne voie. 

 

Quel est ton professeur préféré ?

L’ineffable Gilles Stoltz, professeur émérite de statistiques. Au-delà de polycopiés extrêmement détaillés et parfaitement rédigés ou de son envie contagieuse de développer l’esprit critique de ses élèves à travers son cours, son humour et sa bonne humeur difficilement égalables font de son cours un rendez-vous régulier très agréable.

 

Quelles sont à tes yeux les principales qualités de ton école ? 

Je vois trois qualités principales : le grand campus à la campagne (tout le monde n’aime pas, mais je trouve ça assez enthousiasmant de parfois voir passer une biche en rentrant dans sa chambre le soir), la solidité et la cohérence du tronc commun de cours, et la présence d’un réseau d’anciens très important et actif. Au-delà de ces atouts assez standards, la première édition du programme « Sens et Leadership » lors de mon année d’intégration m’a particulièrement enthousiasmé : ce dernier commence par quelques jours dans un très bel endroit en France (au Mont-Saint-Michel pour ma part), puis se poursuit avec la réalisation d’un mémoire de recherche sur le sujet du sens en entreprise en parallèle de conférences avec des intervenants très bien choisis ; même s’il reste des marges d’amélioration importantes, ce début d’engagement pour pousser les étudiants à réfléchir au sens de leur travail dans notre société me semble déjà fondamental.

 

As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ? 

Je me rappelle simplement de cet instant de surprise que j’ai eu quand j’ai réalisé en début d’année que ma chambre était juste en face de la salle de soirée : déni, recherche de solution, puis acceptation… Certaines de mes nuits ont ainsi vu leur cours normal dévié par des chants gutturaux improvisés ou des danseurs au pas parfois un peu trop lourd !

 

Tu as rejoint l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm pour étudier les sciences cognitives, en quoi cette formation complète-t-elle ton parcours à HEC ?

C’est à l’ENS Ulm que se trouvent mes cours préférés : le contenu y est très poussé et un point d’honneur y est mis pour transmettre une méthodologie scientifique (pour savoir quoi penser sur un domaine et faire de la recherche). Cela me permet de continuer à développer de manière accompagnée mon intérêt pour la psychologie, la philosophie (de l’esprit), l’anthropologie, l’intelligence artificielle ou les neurosciences. A titre professionnel, l’établissement me forme à deux titres : il me prépare pour faire de l’entrepreneuriat dans le domaine des sciences cognitives (en se basant sur des connaissances solides) et il constitue un tremplin unique pour faire plus tard (voire en parallèle) de l’enseignement et de la recherche dans le domaine.

 

Que t’a apporté la prépa ? 

Je crois que le plus grand apport que je retire de ma classe préparatoire est qu’elle m’a poussé à développer considérablement ma capacité de travail et ma rigueur. De manière parallèle, j’en ressors également beaucoup plus capable de parler de manière structurée et spontanée sur n’importe quel sujet. Et au sujet du contenu, elle m’a permis de développer une culture générale très approfondie pour penser le monde contemporain. Enfin, et probablement l’élément le plus crucial pour ma vie future, j’y ai rencontré mes meilleurs amis et personnes avec lesquelles je crée mon projet entrepreneurial.

 

Quelles ont été ses spécificités ? 

Je trouve que le parcours permet peu à peu d’apprendre à bien se concentrer et à travailler plus efficacement : même déterminées, la plupart des personnes en début de première année essayent encore de trouver leurs marques (et ont du mal à travailler efficacement et longtemps), alors que le rythme de travail devient de plus en plus intense et naturel à mesure que le temps s’écoule. A partir de ce moment-là, j’ai pu réellement prendre plaisir à travailler avec des amis et à poursuivre un même but de manière constante. Et, constat le plus évident, cela reste très stimulant si l’on s’accroche de vraiment avoir à connaître pour la première fois une matière en profondeur, que ce soit les mathématiques, l’économie, la culture générale ou la culture étrangère.

 

Conseillerais-tu la prépa HEC d’Ipesup ? Si oui, pourquoi ? 

En règle générale, je conseille la classe préparatoire (dont la classe préparatoire commerciale) pour les élèves qui en ont l’envie et qui sont prêts à travailler (et qui ont un dossier suffisant pour être sélectionnés dans un établissement qui leur plaît). Pour la prépa HEC d’Ipesup en particulier, je pense que c’est un plutôt bon choix pour beaucoup de personnes assez autonomes et pour qui le prix n’est pas une barrière : les cours sont très bons, les professeurs ont une véritable connaissance de l’attendu des concours et cela reste un peu plus accessible que d’autres grandes prépas pour ce qui est du dossier.

 

Quels sont tes projets ? 

Je suis occupé par trois projets majeurs actuellement. D’abord, comme j’ai pu le mentionner, j’ai créé une start-up du nom de « DeepSelf », une plateforme RH intelligente qui se base sur des connaissances précises en sciences cognitives et théorie des organisations pour accentuer l’engagement en entreprise et accompagner les organisations vers des modèles plus humains et soutenables. Cela me conduit notamment à participer à des concours (Enactus Festival, AI For Tomorrow), accompagné par des coachs, et à rencontrer beaucoup de professionnels pour mieux comprendre leur quotidien et leurs problèmes. Par ailleurs, j’écris un livre sur l’intelligence artificielle en interrogeant des experts du sujet pour essayer de révéler le potentiel très important et les risques éthiques que cette technologie représente. Enfin, je suis activement engagé au sein de l’association Altruisme Efficace France, qui invite à réfléchir de manière rationnelle aux meilleurs moyens d’agir pour accroître son impact positif sur la société.

 

As-tu un mot à adresser aux lycéens et préparationnaires qui te lisent ?  

Au sujet de la classe préparatoire, encore une fois, n’hésitez pas à y aller si vous vous sentez prêts à travailler sérieusement et que votre dossier est potentiellement suffisant pour aller là où vous voulez ; pour les préparationnaires, simplement un message de courage, soyez fiers de votre parcours quoi qu’il en ressorte ! De manière générale, sans vouloir faire de référence un peu caricaturale à mon école, apprenez à oser : je ne parle pas seulement du domaine professionnel, ayez beaucoup d’ambition (et de compassion) pour la personne que vous êtes et que vous voulez devenir !

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