Pourquoi faire une prépa ? Épisode 1. Tout savoir sur la prépa scientifique

 

Rituel de passage

La prépa permet chaque année à certains étudiants d’accéder aux Grandes Écoles (de Commerce et d’Ingénieur notamment) à l’issue d’une préparation rigoureuse et minutieuse d’épreuves écrites et orales. Cette orientation est ouverte à tous les lycéens, pourvu qu’ils soient studieux, et ne doit pas être confondue avec une voie élitiste fermée. Au contraire, la prépa aspire à mettre sur un pied d’égalité tous les élèves en les confrontant à l’épreuve impartiale du concours.

Rite de passage vers la maturité intellectuelle, la prépa laisse une trace indélébile à chacun des étudiants passés parmi ses rangs. Cette expérience révèle indubitablement vos qualités mais permet aussi de se révéler : rigueur d’esprit, méthode, discipline de vie et implication sont primordiales ; des qualités prisées aussi bien par les meilleures universités ou Grandes Ecoles que par les recruteurs futurs. Loin de constituer un moment aisé de la vie estudiantine, la prépa est pourtant une période de justice et de justesse : son dénouement – le concours – reste le procédé ultime témoignant du fruit d’un travail constant et d’une motivation sans faille, ainsi que de la capacité à articuler l’ensemble des enseignements reçus au cours de ces deux années cruciales.

 

L’ascèse

Les classes préparatoires initient une introspection et l’établissement d’un nouveau mode d’organisation. Il s’agit pour l’étudiant de rechercher un équilibre physique et psychologique, garant d’une plus grande capacité d’absorption intellectuelle ainsi que de réflexion : celui-ci repose notamment sur une bonne coordination entre les cours magistraux, le travail personnel, ainsi qu’un temps minimal de loisirs utiles (sport, lecture, activités artistiques et culturelles…)

Cette réorganisation représente dès lors un passage brutal vers une ascèse de vie rigoureuse au sortir des années lycée moins exigeantes, même au sein des établissements les plus prestigieux.

L’étudiant apprend ici à déployer des capacités de résilience durables qui seront capitales jusque dans sa vie professionnelle. Un (ancien) préparationnaire se distinguera par une organisation parfaite, une priorisation rationnelle des tâches et des objectifs, et enfin une grande persévérance même dans l’exécution de tâches laborieuses. Certains d’entre eux vous diront qu’après avoir bravé le stress d’une khôlle de mathématiques, le froid des concours blancs de novembre, des notes résumées à des chiffres plutôt que des nombres, ils peuvent tout affronter car ils sont passés par là.

 

Le champ des possibles

À la résilience psychologique et physique vient s’ajouter un bagage intellectuel diversifié et unique. Les classes préparatoires visent à créer des têtes bien faites et bien pleines d’arguments et d’idées, que le préparationnaire se devra d’articuler de manière libre et cohérente afin de convaincre son correcteur. Tout étudiant doit appréhender et assimiler son environnement économique, géopolitique et culturel : le contenu magistral de la prépa offre aux élèves les clefs pour penser la conjoncture actuelle, héritage d’un corpus théorique et d’événements passés. Cette étape est une acmé intellectuelle dont la subtilité n’est souvent saisie qu’après coup, une fois le concours réussi. Enfin, cette gageure procure aux étudiants une vélocité décisionnelle et une aptitude d’analyse structurée et argumentée, qui font parfois défaut à certains de leurs homologues, notamment en entreprise.

 

Se préparer à la prépa

Ainsi tout lycéen se destinant à l’intégration d’une classe préparatoire se doit de préparer ce passage vers cette branche si particulière du supérieur. Cela passe tout d’abord par la constitution d’un excellent dossier scolaire dès la Première – voire la Seconde. Le candidat devra également se consacrer à une assimilation du programme de lycée animée non seulement par la volonté d’obtenir de bonnes notes mais surtout par l’intention de n’accumuler aucune lacune en vue de cette orientation sélective. Nous nous attacherons donc, au cours de cette série en trois temps, à revoir les principales voies s’offrant aux étudiants et à comprendre – dans la mesure des informations dont nous disposons – quelle serait la meilleure stratégie à adopter dans la sélection des enseignements de spécialité tant pour maximiser l’attrait du dossier que pour la constitution d’un profil adéquat à chaque filière. Commençons par la préparation scientifique.

 

Prépa scientifique avec Ipesup

 

Les classes préparatoires aux Grandes Ecoles d’ingénieur

Les prépas scientifiques destinent leurs étudiants à l’intégration d’une grande école d’Ingénieur, d’une École Normale Supérieure (ENS) ou d’une école vétérinaire.

Les étudiants lauréats du baccalauréat en 2021 qui intégreront une classe préparatoire scientifique la même année seront les premiers étudiants issus de la réforme à passer le concours (en 2023). En 2021, une nouvelle filière MPI (Mathématiques, Physique et Informatique) viendra compléter les filières existantes en 1ère année. En seconde année, les étudiants pourront choisir de poursuivre dans cette filière (une filière MPI 2ème année sera ainsi créée), ou rejoindre la filière MP. Par ailleurs la filière S disparaissant, les candidats éligibles à ces classes préparatoires seront ceux ayant suivi deux enseignements de spécialité scientifiques en Terminale et très certainement l’option Mathématiques Expertes.

 

Les prépas MP (Maths Physique), PSI (Physique Sciences de l’Ingénieur), PC (Physique Chimie), PT (Physique Technologie)

Ces acronymes sont les descendants de la traditionnelle voie Math Sup – Math Spé : se concentrant autour des Mathématiques et de la Physique, ces différentes filières permettent aux étudiants de pondérer les différentes matières du tronc commun selon leurs affinités intellectuelles. Toutes ces différentes voies permettent d’accéder aux mêmes Grandes Écoles d’Ingénieur (l’École Polytechnique, les Écoles Centrales, les Écoles des Mines, les Arts et Métiers, l’École des Ponts etc.). Les filières MPSI et PCSI procurent par ailleurs sensiblement les mêmes chances de réussite au concours, les étudiants doivent donc véritablement s’orienter en fonction de leurs disciplines de prédilection. La filière PTSI est la moins sélective des trois filières existantes en première année. Elle débouche uniquement sur les filières PSI et PT, les candidats de filière PT ayant moins de chances statistiquement d’accéder aux « top Écoles ».

Grille des horaires par filière – Première année
Grille des horaires par filière – Deuxième année

 

Dès lors, quelles options au Lycée ?

L’orientation vers une classe préparatoire dite scientifique est donc probablement le choix laissant le moins possible la place au doute. Dans l’optique de l’intégration d’une MPSI (Mathématiques, Physique et Sciences de l’Ingénieur), PCSI (Physique, Chimie et Sciences de l’Ingénieur), ou d’une PTSI (Physique, Technologie et Sciences de l’Ingénieur), les Mathématiques demeurent bien entendu la matière incontournable qui doit être maintenue en option (Mathématiques expertes) jusqu’en Terminale.

Pour intégrer la nouvelle filière MPI, l’Union des professeurs des classes préparatoires scientifiques recommande de choisir en Première les spécialités Mathématiques, Physique-Chimie et NSI, et de conserver en Terminale les spécialités Mathématiques et NSI. Selon nous, de bons candidats qui auraient choisi Mathématiques, Physique-Chimie et NSI en Première, mais qui auraient abandonné la NSI en Terminale au profit de la Physique-Chimie pourront aussi avoir leurs chances.

Ces derniers ne seront sans doute pas prioritaires en MPI, néanmoins cette stratégie présente l’avantage de leur ouvrir davantage de portes. En ce qui concerne le second choix d’enseignement de spécialité de Terminale, les perspectives semblent se limiter à la Physique-Chimie, Sciences de l’Ingénieur ou Numérique et Sciences Informatiques. Néanmoins, permettons nous d’insister sur le poids de la Physique-Chimie et sur l’importance de favoriser la consolidation d’un savoir théorique en Mathématiques et en Physique jusqu’en classe de Terminale. Un étudiant optant pour Mathématiques et Sciences de l’Ingénieur en Terminale, pourra également intégrer une prépa scientifique.

En effet, l’option SI de Terminale inclut 2 heures de physique complémentaires. Un tel choix pourrait s’avérer pertinent pour les étudiants ambitionnant de rejoindre une classe préparatoire PTSI (une filière dans laquelle les sciences industrielles sont importantes), voire une MPSI. Une trajectoire naturelle pour ce type de profil serait de poursuivre la SI à haut niveau, en prenant l’option « Sciences industrielles » de MPSI après le premier trimestre (on rappelle que les étudiants de MPSI ont le choix entre une option Info et une option SI après le premier trimestre de classe préparatoire).

Il s’agira donc en première de se concentrer sur trois matières scientifiques, dont les mathématiques et la physique-Chimie.

 

La prépa BCPST (Biologie, Chimie, Physique, Sciences de la Terre)

Contrairement aux prépas scientifiques citées ci-dessus, la filière BCPST ouvre – à l’issue de deux années de préparation – la voie à trois concours différents :

  •  Le concours commun « Agro-Véto » (donnant accès aux Écoles d’agronomie, d’agro-alimentaire, de chimie, à l’École Polytechnique et aux Écoles Vétérinaires).
  • Le concours des différentes ENS (Paris-Ulm, Lyon et Paris-Saclay) et des Ponts ParisTech.
  • Le concours G2E (voie d’accès aux Écoles de géologie, de l’eau et de l’environnement). Les prépas BCPST réunissent donc traditionnellement une grande variété de profils, compte tenu du large choix de débouché offert. C’est la seule classe préparatoire scientifique dont le socle d’enseignement comporte la SVT (Sciences de la Vie et de la Terre).

Comme le montre la maquette horaires ci-dessus, la pondération des matières reste relativement équilibrée entre les sciences dures et, comme pour les autres prépas scientifiques, les sciences humaines tiennent encore un rôle mineur. Néanmoins, une priorité demeure accordée aux Mathématiques de même qu’à la Physique-Chimie. Ainsi, même si les prépas BCPST accueillent traditionnellement tous les types de profils scientifiques, il est essentiel de consolider un bon niveau en Mathématiques et en Physique-Chimie dès le Lycée.

Il sera néanmoins difficile de faire l’économie de l’enseignement de spécialité SVT dans la nouvelle nomenclature d’enseignements, du moins en Première. Sur son blog, l’Union des professeurs scientifiques des classes prépa BCPST (UPA) cible clairement cette spécialité aux côtés des Mathématiques et de la Physique-Chimie, tout en indiquant une souplesse de combinaisons pour la classe de Terminale. En somme, la prépa BCPST demeure ouverte à tous les profils purement scientifiques : un élève ayant valorisé deux des trois matières citées ci-dessus sera normalement éligible.

Nous pouvons supposer que les professeurs devront faire face en première année à des classes plus hétérogènes qu’auparavant et devront s’attacher à aider les élèves à rattraper leur retard en Physique-Chimie ou SVT (il est en effet peu probable que la majeure partie des élèves abandonnent les Mathématiques en Terminale).

Le campus de l’École polytechnique

Le campus de l’École polytechnique

Le prochain article de la Rédaction sera consacré aux classes préparatoires aux Grandes Ecoles de Commerce.

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