Bac de français 2023 : Comment préparer efficacement les épreuves écrites ? 

Elèves de Première générale ou parents d’élèves, vous vous demandez comment préparer l’écrit du Bac de français 2023 tout au long de l’année pour aborder l’épreuve de façon sereine ? Marie, enseignante agrégée, vous propose des pistes de travail.

 

Marie, pouvez-vous d’abord nous rappeler quels sont les différents exercices proposés à l’écrit et comment s’organise leur préparation pendant l’année ?

Depuis la réforme, deux exercices sont proposés lors de l’épreuve écrite du Bac de français qui se déroule généralement mi-juin : le commentaire de texte et la dissertation sur œuvre. Le/la candidat(e) choisit de traiter l’un de ces deux exercices. Il vaut mieux néanmoins qu’il/elle soit préparé(e) aux deux, afin de pouvoir adapter son choix, le jour de l’épreuve, en fonction du sujet proposé qui risque de l’inspirer plus ou moins.

Ces deux exercices sont liés à l’étude des quatre « genres » littéraires principaux, ce que l’Education Nationale désigne comme des « objets d’étude » : le roman, la poésie, le théâtre et la littérature d’idées (ou littérature argumentative). Pendant l’année, les élèves vont étudier en classe ces quatre objets, auxquels sera à chaque fois associée une oeuvre du programme, sélectionnée par le professeur parmi trois propositions (par exemple, pour le roman, La Peau de Chagrin de Balzac, Sido et Les Vrilles de la vigne de Colette ou Manon Lescaut de l’abbé Prévost).

 

Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste l’épreuve du commentaire ?

On propose au candidat ou à la candidate un texte qu’il ne connaît généralement pas, en tout cas qu’il/elle n’a pas étudié en classe pendant l’année. Il peut avoir été écrit par un auteur « canonique » (Hugo, Voltaire, Musset, Sand…) ou bien par un auteur moins connu, ou contemporain (en 2022, le commentaire portait sur un texte de Sylvie Germain, ce qui a déstabilisé certains élèves). L’élève a alors quatre heures pour analyser le texte et l’expliquer sous la forme d’un devoir construit, composé d’une introduction, de deux ou trois parties et d’une conclusion. La difficulté principale de cet exercice, c’est qu’il faut savoir réagir face à un texte inconnu, un objet non identifié en quelque sorte !

 

Comment peut-on se préparer à un tel exercice, puisqu’on ne peut jamais savoir sur quel thème, quel genre, quel siècle… le texte va porter ?

On peut s’y préparer de plusieurs façons. D’abord, il est important d’avoir des repères historiques et culturels, d’être capable de situer le texte dans l’histoire littéraire. Une scène de tragédie classique (de Racine par exemple) ne soulève pas les mêmes enjeux (philosophiques, moraux, esthétiques…) qu’un extrait du théâtre de « l’absurde » (de Ionesco ou Beckett par exemple).

Plus le/la candidat(e) a des connaissances générales en histoire littéraire (par exemple, dans le cas du théâtre de Racine, il peut être bon de savoir ce qu’est le jansénisme, quelles sont les règles du théâtre classique, la fonction morale assignée au théâtre à cette époque…), plus il/elle sera à l’aise pour repérer les questions soulevées par le texte et éviter les contre-sens.

Ensuite, pour analyser précisément un texte, il faut avoir les bons outils ! Certains, comme les figures de style, les temps verbaux, la ponctuation…, sont valables pour tous les genres. D’autres sont spécifiques aux différents objets d’étude (comme les règles de versification en poésie, les types de narration et de focalisation dans un roman, les questions de mise en scène au théâtre, les formes argumentatives et les outils rhétoriques pour la littérature d’idées…)

Enfin, il faut s’entrainer le plus possible ! Plus on s’entraine à lire des textes, à les situer dans un cadre (historique et culturel), à repérer ce qu’ils ont de singulier, les questions qu’ils posent, les enjeux qu’ils soulèvent, à analyser la façon dont ils sont écrits, et à composer des plans pour en proposer une explication claire… plus cela devient naturel !

 

Comment les formations proposées par Ipesup permettent-elles de réaliser cette préparation ?

Plusieurs types de formations sont proposées par Ipesup. Des stages pendant les vacances et/ou des cours tous les samedis après-midi permettent de s’exercer en classe, avec des professeurs qui aident les élèves à acquérir ces « outils » et connaissances littéraires et qui les invitent à s’entrainer, notamment à travers des bacs blancs.

Toutes nos préparations sont à retrouver ici

NOS PRÉPARATIONS >

Ipesup propose aussi une préparation en distanciel, via la plateforme Libris, qui peut être utilisée en autonomie par l’élève, ou appréhendée progressivement à l’aide d’un tuteur et d’un enseignant qui revient sur la méthode lors de séances de cours live.

Sur Libris, l’élève pourra trouver, pour chaque objet d’étude, un cours d’histoire littéraire très complet qui recouvre toute la période indiquée par le programme (du  XVIe au XVIIIe siècle pour la littérature d’idées par exemple, du XVIIe au XXIe siècle pour le théâtre…) et la présentation de toutes les notions cruciales à maîtriser pour l’étude des textes. Pour chaque section, il peut vérifier sa compréhension à l’aide de quiz et d’activités interactives.

Enfin, un entrainement est proposé, pour accompagner l’élève dans la réalisation d’un commentaire complet, avec la possibilité de consulter une copie intégralement rédigée. Cela peut fournir aux élèves un complément très riche, parce que les professeurs n’ont pas toujours le temps de leur apporter toutes ces connaissances pendant l’année : le programme est dense, et la préparation de l’oral mobilise souvent l’essentiel des cours.

 

Et pour la dissertation ?

La dissertation se compose également en quatre heures, et comme le commentaire, doit aboutir à la proposition, par le/la candidat(e) d’un devoir construit, constitué d’une introduction, de deux ou trois parties, et d’une conclusion. Elle prend souvent la forme d’une question, ou d’une citation portant sur l’une des quatre œuvres étudiées en classe pendant l’année. L’enjeu, cette fois, c’est de bien maîtriser ses œuvres, pour être capable de proposer un devoir riche, et de répondre précisément à la question soulevée par le sujet.

 

Justement, comment peut-on acquérir cette maîtrise de l’œuvre pendant l’année ?

La priorité, c’est d’abord de bien lire les œuvres ! Cela peut paraître évident, mais les élèves de Première ne savent pas toujours comment mener une lecture efficace. Dans l’idéal, il faudrait pouvoir lire l’œuvre au moins deux fois pendant l’année, mais nous savons bien que c’est souvent difficile pour les élèves de trouver le temps et la motivation de le faire. Il faut donc qu’ils/elles soient efficaces dès leur première lecture.

Pour cela, je leur conseille d’avoir bien en tête le parcours associé à l’œuvre, avant d’en commencer la lecture. En effet, les programmes associent à chaque œuvre un parcours, c’est-à-dire un thème, un angle sous lequel l’aborder (par exemple, « la comédie sociale » pour Les Caractères de La Bruyère, « rire et savoir » pour Gargantua de Rabelais). Il est crucial d’avoir bien compris l’intitulé de ce parcours et les enjeux qu’il soulève parce que les sujets de dissertation seront directement liés à cette question. Cela permet donc d’aborder l’œuvre sous le bon angle d’emblée.

Il peut aussi être utile de se renseigner un peu sur l’œuvre avant d’en commencer la lecture. Les professeurs attendent souvent que les élèves aient terminé de lire l’œuvre avant de leur en parler, mais ils courent ainsi le risque de passer à côté des enjeux principaux, liés au contexte historique et politique par exemple. C’est un peu comme lorsqu’on va au cinéma : on est plus attentif à certains aspects du film si on a regardé la bande annonce avant, lu des critiques qui insistent sur telle ou telle dimension du film…

Ensuite, il faut faire une lecture active, c’est-à-dire qu’il ne faut pas se contenter de se laisser porter par le livre et son intrigue. Il faut se munir d’un crayon, de post-its, de surligneurs… et ne pas hésiter à « gribouiller » son livre. On peut par exemple surligner les passages qui nous plaisent particulièrement ou qui nous semblent correspondre parfaitement à l’intitulé du parcours : ils pourront nous servir d’exemple. On peut aussi écrire au crayon, en haut de chaque page, de chaque scène ou de chaque chapitre, ce qui s’y passe, afin de se situer rapidement dans l’œuvre par la suite. Si certains passages nous semblent obscurs, incompréhensibles, ou que nous avons le sentiment qu’une allusion nous échappe, cela peut également être utile de le noter, pour interroger son professeur en classe afin d’obtenir des éclaircissements. On peut enfin consigner tous ces éléments (questions, remarques, citations, bribes de résumé…) dans un carnet de lecture, ce qui peut être très utile pour retrouver toutes ces informations en fin d’année, parfois plusieurs mois après notre lecture !

 

Et ensuite, comment passe-t-on de cette lecture à la dissertation ?

Il peut être bon d’apprendre plus ou moins par cœur ces exemples et citations, de vérifier qu’on a bien retenu l’ensemble de l’intrigue, la structure du recueil ou de la pièce…

Puis, comme pour le commentaire, il faut s’exercer : plus on analyse de sujets (en s’entrainant à définir les termes, à comprendre les présupposés, les paradoxes contenus dans la citation…), moins on risque de faire de hors-sujets ! Il faut ensuite s’entrainer à composer des plans efficaces, qui proposent de nombreux exemples et répondent clairement à la question posée par le sujet.

 

Et en tant que parents, comment peut-on accompagner notre enfant dans cette préparation ?

D’abord, on peut lui poser des questions sur l’œuvre, même si on ne la connaît pas ! On peut l’inviter de cette façon à résumer clairement l’intrigue, à expliquer quels en sont les thèmes principaux, l’interroger sur la réflexion politique, philosophique ou morale qui y est proposée… Le simple fait d’en parler va permettre à l’élève de vérifier qu’il est capable de produire un discours précis, cohérent, ou de voir au contraire si certains points restent fragiles.

On peut aussi voir avec lui des adaptations de ces œuvres s’il en existe (adaptations cinématographiques ou en bandes-dessinées, représentations théâtrales…), ou lui proposer des sorties culturelles pour consolider sa connaissance de la période historique (expositions, châteaux, maisons d’auteurs…).

 

Quels outils Ipesup propose-t-il pour aider les élèves dans la maîtrise de la dissertation ?

Comme pour le commentaire, les élèves peuvent s’inscrire dans des stages ou des formations en présentiel pour travailler de façon intensive cet exercice, ou s’appuyer sur la plateforme Libris qui a été spécifiquement conçue pour fournir un contenu très riche sur les œuvres. En effet, les professeurs ne peuvent pas toujours faire, au lycée, une présentation détaillée du contexte, du parcours... en raison du manque de temps et des programmes denses !

La plateforme Libris propose donc un cours complet et des entrainements : une présentation du contexte socio-historique de l’œuvre et son auteur ; une explication détaillée des enjeux du parcours et des grandes thématiques de l’œuvre ; et des exercices interactifs pour vérifier que l’élève a bien retenu l’essentiel. Comme on sait malgré tout qu’il n’est pas évident de trouver des exemples par soi-même, les professeurs ont sélectionné pour chaque œuvre dix citations, et six extraits précisément analysés, à apprendre par cœur.

Enfin, l’élève a la possibilité de s’entrainer sur un sujet, étudié pas à pas, et de consulter une copie intégralement rédigée, pour avoir un exemple des attentes des examinateurs.

 

Un conseil final pour réussir son écrit de français ?

Il est possible d’avoir de très bonnes notes à l’écrit de Français, à condition de travailler avec rigueur et régularité tout au long de l’année. Il ne faut donc négliger aucun objet d’étude ni aucune œuvre, et s’entrainer le plus possible pour que ces deux exercices deviennent naturels !