Ma vie en école – Entretien avec Thomas, étudiant à HEC et à l’Ecole normale supérieure, passé par la prépa commerce d’IPESUP

 

Quel a été ton parcours de lycéen ?

J’ai passé 3 ans au lycée Saint Dominique de Neuilly sur Seine en effectuant un baccalauréat scientifique spécialité mathématiques.

 

Pourquoi t’es-tu orienté vers une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce ?

Ayant pour objectif à l’origine de faire de l’enseignement et de la recherche en astrophysique, je me suis aperçu pendant mes années de lycée que mon niveau en mathématiques et en physique serait probablement toujours insuffisant pour exceller dans le domaine un jour. Je me suis en parallèle découvert une passion pour la psychologie et la philosophie, et, voulant à la fois une classe préparatoire qui saurait exploiter mes points forts tout en gardant des mathématiques au programme et qui serait à terme un chemin pour rejoindre des études en sciences cognitives (ce que plusieurs écoles de commerce permettent en double diplôme), je me suis orienté vers une classe préparatoire ECE.

 

Comment se passe ta vie en école ?

Bien que marqué pour une bonne partie par l’épisode de la COVID-19, mon parcours au sein de l’école se déroule très bien : la rentrée a été marquée par l’apprentissage des traditions de l’école et la rencontre de nombreuses personnes et futurs amis ; en deuxième partie d’année, mon rythme de vie s’est ralenti alors que les cours passaient à distance. Cela m’a permis de commencer un projet entrepreneurial avec plusieurs amis – faisant suite à une réflexion commune développée en classe préparatoire –, au début accompagné par HEC, qui, aujourd’hui encore, me prend une partie importante de mon temps.

 

Participes-tu à la vie associative d’HEC ?

Mon implication a été très importante (et parfois un peu trop ambitieuse au vu de mes autres projets) ! Au sein d’HEC, j’ai pu co-créer ma propre association « Psych’HEC », une association de développement personnel et soutien psychologique : essayer de rassembler des personnes autour d’un sujet qui m’anime et me mettre dans une démarche active pour organiser des événements était très formateur et source de confiance en moi. Au-delà de cette expérience, j’ai pu participer à une campagne (gagnée) très prenante pour se faire élire au Bureau des Arts et m’engager un temps au sein de l’association « Fleur de Bitume » pour faire du tutorat à des élèves dans des collèges défavorisés.

 

Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

Mon cursus prévoit au minimum 40 semaines de stages et 6 mois à l’étranger. Au sujet des stages, j’ai déjà pu travailler au sein de Rising Up, une start-up qui vise à utiliser un savoir de pointe en sciences cognitives et management pour faciliter la transformation humaine des organisations et aider à développer les compétences des individus (et je vais peut-être y rester cette année à temps partiel). Pour partir à l’étranger, je reste ouvert pour ma recherche de stages futurs et j’espère particulièrement pouvoir faire 6 mois de recherche en sciences cognitives dans un autre pays en master 2.

 

Quel est ton cours préféré ?

Sans hésiter, parce qu’il mérite d’être cité, le cours FACT Entreprenor (coanimé par les excellents Frédéric Iselin et Etienne Krieger). C’est un cours qui vise à inviter les étudiants, accompagnés par des coachs et un MOOC coconstruit avec Polytechnique, à effectuer les premières phases de la création d’une start-up (notamment en interrogeant des personnes pour mieux comprendre leur cible), pour éventuellement continuer à terme leur création si l’idée peut se concrétiser. C’est pour moi un cours très enrichissant car il invite à apprendre à chercher soi-même les informations dont on a besoin (sur un domaine qui a priori nous intéresse beaucoup) et à oser contacter les personnes nécessaires pour avancer dans la bonne voie. 

 

Quel est ton professeur préféré ?

L’ineffable Gilles Stoltz, professeur émérite de statistiques. Au-delà de polycopiés extrêmement détaillés et parfaitement rédigés ou de son envie contagieuse de développer l’esprit critique de ses élèves à travers son cours, son humour et sa bonne humeur difficilement égalables font de son cours un rendez-vous régulier très agréable.

 

Quelles sont à tes yeux les principales qualités de ton école ? 

Je vois trois qualités principales : le grand campus à la campagne (tout le monde n’aime pas, mais je trouve ça assez enthousiasmant de parfois voir passer une biche en rentrant dans sa chambre le soir), la solidité et la cohérence du tronc commun de cours, et la présence d’un réseau d’anciens très important et actif. Au-delà de ces atouts assez standards, la première édition du programme « Sens et Leadership » lors de mon année d’intégration m’a particulièrement enthousiasmé : ce dernier commence par quelques jours dans un très bel endroit en France (au Mont-Saint-Michel pour ma part), puis se poursuit avec la réalisation d’un mémoire de recherche sur le sujet du sens en entreprise en parallèle de conférences avec des intervenants très bien choisis ; même s’il reste des marges d’amélioration importantes, ce début d’engagement pour pousser les étudiants à réfléchir au sens de leur travail dans notre société me semble déjà fondamental.

 

As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ? 

Je me rappelle simplement de cet instant de surprise que j’ai eu quand j’ai réalisé en début d’année que ma chambre était juste en face de la salle de soirée : déni, recherche de solution, puis acceptation… Certaines de mes nuits ont ainsi vu leur cours normal dévié par des chants gutturaux improvisés ou des danseurs au pas parfois un peu trop lourd !

 

Tu as rejoint l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm pour étudier les sciences cognitives, en quoi cette formation complète-t-elle ton parcours à HEC ?

C’est à l’ENS Ulm que se trouvent mes cours préférés : le contenu y est très poussé et un point d’honneur y est mis pour transmettre une méthodologie scientifique (pour savoir quoi penser sur un domaine et faire de la recherche). Cela me permet de continuer à développer de manière accompagnée mon intérêt pour la psychologie, la philosophie (de l’esprit), l’anthropologie, l’intelligence artificielle ou les neurosciences. A titre professionnel, l’établissement me forme à deux titres : il me prépare pour faire de l’entrepreneuriat dans le domaine des sciences cognitives (en se basant sur des connaissances solides) et il constitue un tremplin unique pour faire plus tard (voire en parallèle) de l’enseignement et de la recherche dans le domaine.

 

Que t’a apporté la prépa ? 

Je crois que le plus grand apport que je retire de ma classe préparatoire est qu’elle m’a poussé à développer considérablement ma capacité de travail et ma rigueur. De manière parallèle, j’en ressors également beaucoup plus capable de parler de manière structurée et spontanée sur n’importe quel sujet. Et au sujet du contenu, elle m’a permis de développer une culture générale très approfondie pour penser le monde contemporain. Enfin, et probablement l’élément le plus crucial pour ma vie future, j’y ai rencontré mes meilleurs amis et personnes avec lesquelles je crée mon projet entrepreneurial.

 

Quelles ont été ses spécificités ? 

Je trouve que le parcours permet peu à peu d’apprendre à bien se concentrer et à travailler plus efficacement : même déterminées, la plupart des personnes en début de première année essayent encore de trouver leurs marques (et ont du mal à travailler efficacement et longtemps), alors que le rythme de travail devient de plus en plus intense et naturel à mesure que le temps s’écoule. A partir de ce moment-là, j’ai pu réellement prendre plaisir à travailler avec des amis et à poursuivre un même but de manière constante. Et, constat le plus évident, cela reste très stimulant si l’on s’accroche de vraiment avoir à connaître pour la première fois une matière en profondeur, que ce soit les mathématiques, l’économie, la culture générale ou la culture étrangère.

 

Conseillerais-tu la prépa HEC d’Ipesup ? Si oui, pourquoi ? 

En règle générale, je conseille la classe préparatoire (dont la classe préparatoire commerciale) pour les élèves qui en ont l’envie et qui sont prêts à travailler (et qui ont un dossier suffisant pour être sélectionnés dans un établissement qui leur plaît). Pour la prépa HEC d’Ipesup en particulier, je pense que c’est un plutôt bon choix pour beaucoup de personnes assez autonomes et pour qui le prix n’est pas une barrière : les cours sont très bons, les professeurs ont une véritable connaissance de l’attendu des concours et cela reste un peu plus accessible que d’autres grandes prépas pour ce qui est du dossier.

 

Quels sont tes projets ? 

Je suis occupé par trois projets majeurs actuellement. D’abord, comme j’ai pu le mentionner, j’ai créé une start-up du nom de « DeepSelf », une plateforme RH intelligente qui se base sur des connaissances précises en sciences cognitives et théorie des organisations pour accentuer l’engagement en entreprise et accompagner les organisations vers des modèles plus humains et soutenables. Cela me conduit notamment à participer à des concours (Enactus Festival, AI For Tomorrow), accompagné par des coachs, et à rencontrer beaucoup de professionnels pour mieux comprendre leur quotidien et leurs problèmes. Par ailleurs, j’écris un livre sur l’intelligence artificielle en interrogeant des experts du sujet pour essayer de révéler le potentiel très important et les risques éthiques que cette technologie représente. Enfin, je suis activement engagé au sein de l’association Altruisme Efficace France, qui invite à réfléchir de manière rationnelle aux meilleurs moyens d’agir pour accroître son impact positif sur la société.

 

As-tu un mot à adresser aux lycéens et préparationnaires qui te lisent ?  

Au sujet de la classe préparatoire, encore une fois, n’hésitez pas à y aller si vous vous sentez prêts à travailler sérieusement et que votre dossier est potentiellement suffisant pour aller là où vous voulez ; pour les préparationnaires, simplement un message de courage, soyez fiers de votre parcours quoi qu’il en ressorte ! De manière générale, sans vouloir faire de référence un peu caricaturale à mon école, apprenez à oser : je ne parle pas seulement du domaine professionnel, ayez beaucoup d’ambition (et de compassion) pour la personne que vous êtes et que vous voulez devenir !

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Quatre grandes étapes pour se préparer à Oxbridge

 

I. Anticipez pour bien enrichir votre profil personnel

Un dossier Oxbridge se prépare dès la classe de Seconde. Il vous faudra en effet dès cette année vivre des expériences et développer les compétences requises par le cursus convoité. Pour la médecine par exemple, il s’agira de faire des stages obligatoires. Pour Philosophy, Politics and Economics (PPE), il faudra avoir développé beaucoup de lecture personnelle, et éventuellement un engagement dans un partie politique ou du volontariat. En ingénierie il sera nécessaire d’avoir fait des stages et d’avoir développé des projets personnels en lien avec le cursus. Enfin, si vous envisagez de postuler en Computer Science il faudra être familier du coding et avoir un bon niveau en mathématiques.

 

II. La rédaction du Personal Statement

Toutes les universités d’élite ne donnent pas d’interviews. Celles qui le font utilisent le Personal  Statement (entre autres éléments du dossier comme les bulletins scolaires) pour les aider à décider qui convier.

Le Personal statement peut vous permettre de vous démarquer des autres candidats : c’est le seul élément de votre candidature sur lequel vous avez un contrôle total.

Ce court texte de 47 lignes doit être bien médité : chaque mot a son importance. Il faudra éviter le langage fleuri que n’apprécient guère les universités anglophones, proscrire les contractions et les fautes de grammaire.

En règle générale, les universités britanniques s’intéressent largement à l’individu qui postule, son parcours, sa personnalité. Dans le cas des universités d’élite, c’est surtout le niveau académique qui importe. Votre Personal Statement sera donc axé votre cursus académique, sans pour autant répéter ce qu’indiqueront déjà vos bulletins scolaires et vos lettres de recommandation.

Vous pourrez y montrer :

  • vos connaissances et votre curiosité
  • votre capacité à vous exprimer de manière claire et organisée
  • votre esprit critique

 

Que pouvez-vous inclure ?

  • Vos études actuelles
  • Vos centres d’intérêts et activités académiques
  • Les cours en ligne auxquels vous avez participé (par exemple des MOOCs)
  • Vos lectures et participations à des conférences
  • Vos visites de musées et galeries
  • Vos stages rémunérés ou non
  • Vos activités de volontariat
  • Les clubs et associations dans lesquels vous vous êtes investi
  • Activités liées aux compétences requises
  • Les activités sportives que vous pratiquez
  • Vos hobbies

 

L'université de Cambridge
L’université de Cambridge (King’s College)

 

Les étudiants qui postulent dans des universités de haut niveau sont donc censés fournir un travail académique bien structuré, comme l’explique la London School of Economics (LSE) sur son site web :

« Votre Personal Statement doit porter essentiellement sur votre intérêt académique pour la matière que vous souhaitez étudier. Une façon de réfléchir au Personal Statement est de réfléchir à ce que nous attendons des étudiants de premier cycle : nous leur demandons de s’informer sur des sujets en rapport avec leur cours, par la lecture ou d’autres expériences, puis de discuter des idées qu’ils ont abordées dans un essai. C’est la compétence que nous recherchons dans votre Personal Statement et nous recommandons qu’au moins 80 % de votre rédaction soit consacrée à ce type de réflexion académique. »

 

Pour vous aider dans la rédaction du Personal Statement, voici quelles questions vous pouvez vous poser :

 

  1. Pourquoi postulez-vous ?

Montrez de l’enthousiasme et de la motivation pour le cursus choisi

  • Pourquoi ce sujet vous intéresse (études antérieures et actuelles, intérêts et activités, cours en ligne gratuits)
  • Quelles sont vos ambitions à la fin de votre cursus

 

  1. Qu’est-ce qui vous rend apte à postuler ?

Démontrer votre compréhension du cursus choisi, et présentez vos expériences en lien avec le cursus choisi (des stages, un engagement citoyen pour PPE, etc)

  • Montrer que vous avez les traits de caractère nécessaires pour réussir
  • Tenez compte des aspects du sujet qui vous intéressent particulièrement et/ou débattez de points clés
  • Faites référence aux compétences et connaissances acquises, aux réalisations et expériences passées qui pourront vous aider à mener à bien votre formation avec succès (il peut s’agir d’études, d’un emploi ou d’une expérience professionnelle, ou encore de loisirs, d’intérêts et d’activités sociales.)

 

  1. Qu’est-ce qui vous distingue ?

Montrez de l’enthousiasme pour les matières du cursus désiré

  • Développez une pensée indépendante et originale
  • Évoquez vos lectures personnelles (celles qui sont les plus pertinentes !), votre participation à des événements, conférences, MOOC, ou votre engagement associatif ou civique.

 

  1. Quelles sont vos compétences et expériences les plus pertinentes ?

Faites le lien entre vos expériences/ compétences et les qualités que l’université recherche.

Les meilleurs candidats sont ceux qui parviennent à établir un lien entre leurs activités extrascolaires et le programme d’études qu’ils proposent.

 

III. Les examens et le travail soumis

Oxford et Cambridge imposent des examens d’entrée (LNAT, TSA, CSAT, UKCAT, NSAA, ECAA, STEP – la liste est longue) qui ont lieu en général autour d’octobre/novembre. Selon le cursus souhaité, ces épreuves peuvent avoir lieu en pleine période du Bac.

Votre candidature sera examinée exactement comme celle d’un candidat anglais, donc pour certains cursus tels les matières STEM il est nécessaire de se faire accompagner par un tuteur dès votre entrée en classe de Première pour vous mettre au même niveau qu’un étudiant de A levels (surtout en mathématiques, physique, chimie et SVT). Il n’existe aucune dispense liée à votre nationalité ou votre système d’éducation.

Certains cursus exigent par ailleurs que vous transmettiez une ou deux rédactions scolaires (misez sur un travail ayant obtenu une note supérieure à 16/20). Il convient de bien anticiper la préparation de ces rédactions, qui doivent être de 2000 mots environ : si tous vos DST ou DM sont beaucoup plus courts ou beaucoup plus longs que le format exigé, consultez vos professeurs et demandez-leur s’ils peuvent, exceptionnellement, accepter deux rédactions à la bonne longueur.

Choisissez des rédactions dans des matières en lien avec le programme choisi et qui vous enthousiasment (par exemple, si vous envisagez le cursus Human Social and Political Sciences, soumettez une rédaction en SES et une rédaction en HGGSP). Vous devez traduire vous-même votre rédaction en anglais et la soumettre avant la Toussaint avec une page de garde tamponnée par votre école.

 

IV. L’entretien

Cette étape décisive a lieu début/mi-décembre et a été longuement entourée de mystère et de légendes, mais depuis quelques années les deux établissements tentent de la démystifier. L’entretien reste néanmoins un challenge de taille. Sachez que vous serez uniquement convié à un interview que si vous avez passé toutes les étapes précédentes avec succès.

Vous passerez normalement au moins deux entretiens (il arrive que l’Université en fasse passer jusqu’à quatre).  A Oxford, il faut prévoir deux nuitées sur place (vous serez hébergé dans un Collège), à Cambridge une seule nuit suffit. Si vous n’avez pas eu d’examen d’entrée à passer vous aurez un examen court sur place avant l’entretien.

La veille de l’entretien, relisez de près votre Personal Statement et vos rédactions soumises.  Lors de l’entretien, les premières questions ont pour objectif de vous mettre à l’aise, mais montent rapidement en puissance. Dans les matières scientifiques, attendez-vous à une colle et à ce que l’on vous pose des questions de plus en plus complexes jusqu’à ce que vous ne connaissiez pas la réponse – l’idée étant de voir comment vous réfléchissez.

 

Présentation de l’interview d’admission à Oxford :

 

Présentation de l’interview d’admission à Cambridge :

 



L’épreuve du « Grand Oral » dans le nouveau baccalauréat 2021 : ses modalités pratiques, ses exigences et ses enjeux

On sait que le philosophe Platon, dans son dialogue du Phèdre, mettait en garde contre ce que l’on pourrait appeler les « effets pervers » de l’écriture, à savoir notamment affaiblir la mémoire et scléroser la pensée. Le maître de Platon, le philosophe Socrate, ne nous a laissé quant à lui aucune œuvre écrite, mais il est passé à la postérité comme le philosophe qui ne pouvait penser qu’au travers du dialogue et de la parole vivante. Comment se peut-il que notre système d’enseignement soit devenu aujourd’hui si dépendant de l’écrit, si attaché à la lecture et à l’interprétation des textes, au détriment du dialogue et de la prise de parole vivante?

Il est vrai que l’Ecole française a fait le choix de valoriser les travaux écrits de façon quasi-exclusive et elle a bien souvent relégué les épreuves orales à un rang subalterne – comme en témoigne le fameux « oral de rattrapage » du baccalauréat, c’est-à-dire un ensemble d’épreuves orales qui permettent de « repêcher » les candidats ayant été recalés aux épreuves écrites. Seules les langues dites « vivantes » ont eu jusqu’à présent en charge de développer la prise de parole chez les élèves de l’enseignement secondaire français.

Dans ce contexte, la réforme du baccalauréat voulue par le ministre de l’Education Nationale, Monsieur Jean-Michel Blanquer, introduit un changement profond, on peut même dire : une véritable révolution de la philosophie éducative française qui était centrée jusqu’ici sur la prééminence de l’écrit. Un ancien inspecteur général et expert en éducation, Roger-François Gauthier, a souligné dans une tribune du Monde (publiée le 15 octobre 2019) la « force de la nouveauté » liée à cette réforme qui consiste, au fond, à « changer le positionnement symbolique de l’oral » au sein du système éducatif français.

Les modalités pratiques de cette nouvelle épreuve du baccalauréat, qui sera inaugurée cette année scolaire, ont été définies dans une note du Bulletin officiel de l’Education Nationale du 13 février 2020. Cette épreuve, qui sera précédée d’un temps de préparation de vingt minutes, durera elle-même vingt minutes, qui se décomposeront en trois temps comme suit :

1°) cinq minutes d’exposé oral, debout et sans notes, devant un jury composé de deux professeurs (de deux disciplines différentes, dont l’un doit obligatoirement enseigner la discipline de spécialité du candidat) – l’exposé consistant à présenter une question choisie par le candidat entre deux questions proposées par le jury, et portant sur un des deux enseignements de spécialité de Terminale (ou bien sur les deux enseignements de spécialité conjointement) ;

2°) dix minutes d’entretien entre le candidat et le jury, portant sur le programme des spécialités suivies par le candidat en Première et en  Terminale ;

3°) cinq dernières minutes d’échange, durant lesquelles le candidat doit synthétiser la discussion afin notamment de préciser son projet d’orientation concernant la suite de ses études et/ou un éventuel projet professionnel. Cette épreuve obligatoire pour tous les candidats sera notée sur vingt points et figurera parmi les cinq épreuves finales du baccalauréat (aux côtés du français, en Première, de la philosophie et des spécialités 2 et 3, en Terminale) et comptera, parmi les autres épreuves, à raison d’un coefficient 10 en voie générale (contre un coefficient 10 en français, 8 en philosophie et 16 pour chacune des deux spécialités).

Grand oral du bac

Les exigences de l’épreuve sont définies également dans la note du B.O.E.N. du 13 février 2020 : il y est ainsi souligné que le candidat doit « montrer sa capacité à prendre la parole en public de façon claire et convaincante », à « utiliser les connaissances liées à ses spécialités pour démontrer ses capacités argumentatives » et enfin à démontrer « la maturité de son projet de poursuite d’études, voire professionnel ». Ces exigences traduisent ainsi tout particulièrement la volonté de développer et valoriser la prise de parole orale des élèves, conformément à l’esprit et à la lettre du rapport : « Faire du grand oral un levier de l’égalité des chances », remis le 24 juin 2019 par Monsieur Cyril Delhay, professeur d’art oratoire à Sciences Po Paris, au Ministre de l’Education Nationale, Monsieur Jean-Michel Blanquer.

Dans ce rapport, Monsieur Delhay écrivait ainsi, en introduction de son mémoire: « La mise en place du grand oral du baccalauréat dans les voies générales et technologiques comme la présentation du chef-d’œuvre dans la voie professionnelle donnent une opportunité historique. L’objectif est que tout élève issu du système scolaire français sache non seulement parler en public mais s’y exerce avec plaisir.

Que chacun(e) trouve, dans la pratique de l’oral en classe et dans les dynamiques de groupe qu’elle suscite, un chemin personnel de progression et, dans l’élaboration, l’interprétation et l’incarnation de sa parole en public, un moyen d’être soi ». Dans le cadre de la préparation à cette nouvelle épreuve, l’accent devra donc être mis non seulement sur l’aisance verbale et oratoire du candidat, mais également sur son aisance posturale, sur le placement de la voix ainsi que sur le langage non verbal (tenue vestimentaire, mimiques, gestuelle etc.), ou encore sur la conscience de la respiration et la gestion du stress en situation d’examen, de sorte que la performance de l’élève apparaîtra comme une prestation totale impliquant non seulement l’esprit mais également le corps, non seulement l’aptitude au discours rationnel et argumenté mais également la maîtrise des émotions, et ce afin de se montrer pleinement persuasif devant le jury.

On notera au passage que Monsieur Delhay s’appuie en outre, dans son rapport de 2019, sur l’apport scientifique récent des neurosciences afin de rappeler l’importance de la coordination entre la pensée et le corps, entre la prise de parole et l’engagement physique du candidat.

Quels sont les aspects qui peuvent sembler positifs, mais aussi les aspects qui peuvent éventuellement susciter des inquiétudes au sujet du « grand oral » ? Et qu’en est-il, plus particulièrement, de la question de l’égalité des chances soulevée par le rapport Delhay, qui inspire la réforme du baccalauréat et la création de cette nouvelle épreuve ? Du côté des apports incontestablement positifs, on retiendra : l’éveil d’une pensée vivante et spontanée reposant sur la maîtrise du discours oral, la promotion de l’interdisciplinarité, la valorisation d’une compétence, la prise de parole orale, qui est extrêmement utile socialement et professionnellement, ou encore la réévaluation d’une exigence démocratique fondamentale, à savoir : l’engagement des individus et des futurs citoyens dans le débat public et politique.

Du côté des inquiétudes, on mentionnera : le danger du formalisme (il convient de veiller à ce qu’une codification excessive de l’épreuve ne nuise pas à la spontanéité de l’oral), le caractère intimidant du « grand oral », une épreuve inspirée des concours d’entrée aux grandes écoles les plus prestigieuses, ou encore le caractère socialement discriminant d’une épreuve qui fait appel à des compétences qui relèvent bien souvent de l’héritage familial. Sur ce dernier point, toutefois, il convient de nuancer : s’il est vrai que l’expression orale obéit à des codes sociaux qui sont inégalement maîtrisés en fonction des milieux sociaux d’où proviennent les candidats, tout l’enjeu de la formation au « grand oral » sera précisément de corriger les inégalités en préparant spécifiquement aux exigences de cet examen d’un nouveau genre.

Comme l’écrit Madame Marie Duru-Bellat, professeur émérite en sociologie à Sciences Po et spécialiste des questions d’éducation, dans le journal Le Monde (23 février 2018) : « Ce n’est pas parce qu’une épreuve est discriminante qu’il faut la supprimer. Selon qu’ils ont plus ou moins de vocabulaire en entrant à l’école, les élèves ne sont pas égaux devant la lecture par exemple. Mais on ne va pas renoncer à l’enseigner ! La question est de savoir ce que l’on veut que les élèves sachent. S’ils doivent maîtriser l’expression orale, il faut les y former. C’est une décision politique ».

Ainsi, la préparation au Grand Oral devra répondre à ces inquiétudes et permettre de relever le défi de l’égalité des chances, en proposant aux élèves de classe de terminale un enseignement adapté aux exigences de cette épreuve.

Par Jean-Claude Poizat, professeur agrégé de philosophie, docteur en Sciences politiques à Sciences Po Paris et professeur à Ipesup.

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Réforme du lycée : présentation et analyse

Effectif dès 2020, la réforme du lycée à réussi tant bien que mal à s’implanter comme nouveau système d’enseignement du secondaire supérieur. Cette refonte du lycée a introduit des nouveautés dans chaque classe du lycée, permettant ainsi aux élèves de pouvoir construire leur propre chemin vers l’enseignement supérieur.

Quelles ont été les principales nouveautés de cette réforme dans chaque classe de lycée ? Qu’en dit le rapport Mathiot remis au ministre de l’Éducation nationale ? Cet article présente les principaux changements que connaissent les classes de Seconde, Première et Terminale, et en propose une analyse.

 

Une nouvelle organisation

La mesure la plus retentissante de la réforme du lycée est bien entendu la fin des filières, dans la mesure où celle-ci affecte matériellement l’organisation complète des lycées. Le Lycée général était marqué jusqu’ici par une certaine prépondérance des Mathématiques, discipline où excellent en général les Français (et procurant à nos Grandes Écoles une reconnaissance internationale). Il en découlait un certain biais élitiste poussant tous les bons profils – scientifiques comme littéraires – vers la voie S. Ainsi les Mathématiques ne deviennent qu’un enseignement de spécialité parmi douze autres dès la classe de Première : les élèves pourront faire leurs choix en fonction de leurs affinités et leurs objectifs sans craindre de se retrouver dans une « mauvaise classe » ES ou L.

Le nouveau Lycée valorise désormais certaines disciplines parfois négligées que l’on retrouve pourtant dans les filières les plus sélectives et prestigieuses (Lettres et Philosophie en Khâgne, Géopolitique en ECS, SVT/Biologie en BCPST etc.). Les lycéens pourront, à l’issue de la Seconde, sélectionner les matières qu’ils souhaitent approfondir sans être pour autant catégorisés.

Ce mécanisme devant disparaître avec la réforme, les premières années d’application de la réforme du lycée montrent un remaniement de certaines matières jugés comme propice à l’admission aux études prestigieuses (les Mathématiques, la Physique Chimie et la SVT étant la première combinaison demandée chaque année depuis la mise en place de la réforme et représentant respectivement 64%, 43% et 48% des choix des élèves rentrant en Première).

Plus généralement, la réforme du lycée prend en compte des problématiques en apparence « simples » : notamment uniformiser le niveau des lycéens dans les matières fondamentales telles que le Français, les Mathématiques et les langues vivantes. Les élèves doivent impérativement bénéficier à la sortie du Lycée de très bonnes capacités rédactionnelles et de réflexion. La réalisation de cette ambition passe par la constitution d’un tronc commun pertinent et d’un objectif clair de sensibilisation des jeunes à la culture humaniste et scientifique. Afin d’accompagner les lycéens au sein de cette nouvelle organisation, une attention particulière est accordée à une implication des établissements du Supérieur au sein du Lycée. La réforme devrait introduire des cours de découverte de disciplines, des interventions d’universités et écoles, voire des stages d’immersion et de découverte professionnelle dès la Seconde. Les établissements devraient a priori disposer d’une certaine autonomie dans la mise en place de ces mesures.

 

La Seconde comme classe d’accueil

La classe de Seconde est expressément décrite comme endossant un double rôle d’accueil et de stimulation. Le premier semestre permettrait donc aux jeunes lycéens de prendre leurs marques et d’adopter un nouveau rythme de travail. L’enjeu pour les enseignants sera principalement d’appréhender le niveau souvent hétérogène des classes et donc de permettre aux élèves les plus fragiles de se remettre à niveau et à leurs camarades d’avancer quant à eux à un rythme plus soutenu. Par ailleurs, au cours de la seconde quinzaine de Septembre, l’ensemble des élèves de Seconde sera soumis à un « test de positionnement » comprenant une épreuve de Mathématiques et de Français. Ce test numérique constitue le premier élément de l’accompagnement personnalisé et permettra aux enseignants de s’adapter au niveau de leurs classes.

Le test de Français se déroulera en un temps imparti de 50 minutes et évaluera les compétences suivantes :

  • Étude de la langue
  • Compréhension écrite
  • Compréhension orale

L’épreuve de Mathématiques aura de même une durée de 50 minutes et s’articulera autour des domaines suivants :

  • Organisation et gestion des données
  • Nombres et calculs
  • Géométrie
  • Calcul littéral

Tant en Français qu’en Mathématiques, le processus est majoritairement adaptatif. Ainsi, après une première série d’exercices, l’élève est orienté vers une seconde série en fonction de ses résultats. Les réponses aux questions ne nécessitent pas de rédaction.

Il est évidemment important que les élèves abordent la classe de Seconde avec le plus grand sérieux possible pour les raisons suivantes :

  •  Le programme de Seconde (voir ci-après) constitue le socle commun à tous les lycéens, il est donc crucial de n’y accumuler aucune lacune.
  • Les notes de Seconde seront très probablement étudiées par certains établissements (par exemple : examen du dossier dans la nouvelle procédure de sélection de Sciences Po Paris). Les résultats seront d’autant plus étudiés qu’ils concernent l’ensemble des lycéens (i.e. évaluation de tous les lycéens sur le même programme).
  • C’est à l’issue de cette classe de Seconde que les lycéens formuleront leurs choix d’enseignements de spécialité. Ils doivent donc durant cette première année de Lycée s’interroger avec sérieux sur leurs affinités pour certaines matières et leurs objectifs d’orientation et se donner les moyens d’accéder aux enseignements de spécialité de leur choix.

Nos offres Seconde

 

Le Cycle Première/ Terminale

C’est lors du « Cycle Terminal » (i.e. les quatre semestres de Première et Terminale) que les élèves vont progressivement affiner leurs choix d’orientation et approfondir les matières correspondant le plus à ces derniers. Rappelons que jusqu’ici le BAC S rassemblait 52% des élèves de filière générale et 40% d’entre eux n’envisageaient pas de poursuivre un cursus scientifique. Afin de mettre fin à ce choix presque obligé de la série S, le nouveau Lycée entend favoriser une personnalisation du parcours qui s’organisera autour de 3 unités que nous allons nous attacher à détailler ci-après.

 

DE NOUVEAUX PILIERS D’ENSEIGNEMENTS

Les trois années de Lycée (et particulièrement le cycle Première / Terminale) seront désormais organisées autour de 3 unités :

  1. L’unité générale : elle constitue le tronc commun à tous les lycéens, décrite par le rapport Mathiot comme constituée d’enseignements « relevant de la culture de l’honnête homme ».
  2. L’unité d’approfondissement et de complément : elle regroupe les nouveaux enseignements de spécialité choisis par les élèves ainsi que les options.
  3. L’unité d’accompagnement : c’est la nouveauté de la réforme du Lycée dont les modalités pratiques ne sont pas encore totalement précisées. L’unité d’accompagnement correspondrait à un volume horaire dédié à la préparation des élèves à la poursuite d’études supérieures.

Les unités d’enseignement en Seconde

Sans grande surprise, l’unité d’enseignement général accapare la majeure partie du temps (26 heures) des élèves de Seconde.

Réforme du lycée

Le programme s’avère pluridisciplinaire et plutôt équilibré. A noter l’introduction d’un module d’enseignement des sciences numériques et technologiques qui devrait fournir aux élèves les bases de programmation de langages informatiques et algorithmiques et les sensibiliser à la collecte et l’utilisation des données numériques, le rôle des réseaux sociaux etc.

Le Français occupe par ailleurs le premier poste de volume horaire (avec les Mathématiques) en vue de la préparation des épreuves anticipées du Baccalauréat. Le programme attache une grande importance à la consolidation et au renforcement des acquis grammaticaux, syntaxiques et lexicaux afin de donner à l’ensemble des lycéens une aisance orale et écrite en Français. Les professeurs effectueront un travail autour d’un corpus littéraire s’inscrivant dans les thèmes suivants :

  • La poésie du Moyen Age au XVIIIe siècle ;
  • La littérature des idées et la presse du XIXe siècle au XXIe siècle ;
  • Le roman et le récit du XVIIIe siècle au XXIe siècle ;
  • Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle.

Les Mathématiques pures seront enseignées de manière magistrale uniquement en classe de Seconde. Le programme s’articulera autour de cinq grands chapitres :

  • Nombres et calculs
  • Géométrie
  • Fonctions
  • Statistiques et probabilités
  • Algorithmique et programmation

Ce programme entend bien entendu consolider les acquis du Collège et préparer les choix d’orientation des lycéens pour l’unité d’enseignement d’approfondissement.

Le programme d’Histoire entend quant à lui synthétiser les « Grandes étapes de la formation du monde moderne » alors que le programme de Géographie s’articulera autour de la notion d’« Environnement, développement, mobilité : les défis d’un monde en transition ». Fait intéressant : contrairement aux Mathématiques, l’Histoire-Géographie demeure obligatoire jusqu’en Terminale. Preuve que la réforme du lycée atténue l’hégémonie des Mathématiques, matière que les élèves devront choisir délibérément en cycle terminal. Le tronc commun de la  Seconde ne néglige néanmoins pas les disciplines scientifiques en accordant 3 heures à la Physique Chimie et 1h30 à la SVT.

L’enseignement de la SES permettra aussi aux élèves de se confronter dès la Seconde à des problématiques économiques et sociologiques, ce qui devrait les aider dans leur orientation. Enfin, les élèves de Seconde auront l’opportunité de choisir des enseignements optionnels : ils pourront suivre 1 ou 2 options et une troisième pour les étudiants latinistes ou hellénistes (Langues et Culture de l’Antiquité : Latin ou Grec).

Réforme du lycée

Les unités d’enseignement en cycle terminal

L’unité d’enseignement général apparaît toujours comme celle dispensant des enseignements élémentaires à tous les lycéens. Le rapport Mathiot vise particulièrement six domaines de compétences :

  • L’ancrage historique et territorial
  • Les Sciences
  • La Langue
  • L’international
  • Le corps
  • La réflexion sur le monde

L’enseignement classique des disciplines scientifiques est par ailleurs évacué du tronc commun et laisse place à un module d’enseignement scientifique concentré autour de quatre thématiques (matière, soleil, terre, son et musique).

Dès la rentrée 2023, l’enseignement scientifique sera marqué par la réintégration d’une heure et demie de Mathématiques en tronc commun. Cette intégration tardive permettra aux élèves n’ayant pas choisi la spécialité Maths de pouvoir bénéficier d’un enseignement général, leur permettant ainsi de prendre l’option Maths complémentaires en Terminale. Une bonne opportunité pour avoir la chance de peser dans la procédure d’admission à une filière sélective requérant le suivi de cours de Mathématiques.

Les modalités d’enseignement du Français devront quant à elles demeurer les mêmes dans la mesure où les épreuves anticipées de Français conservent leur architecture actuelle. Le principal défi pour les Lycées sera d’organiser les classes d’élèves, puisque seulement 17h30 d’enseignements ont lieu en commun.

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L’unité d’approfondissement sera au cœur des questionnements des lycéens. Ils devront choisir parmi douze matières trois enseignements de spécialité en Première (3 x 4 heures) puis en conserver seulement deux en Terminale (2 x 6 heures). Un des enseignements de spécialité sera donc abandonné en fin de Première. Les deux autres seront poursuivis en Terminale.

 

LES DOUZE ENSEIGNEMENTS DE SPÉCIALITÉ 

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C’est donc dans cette unité d’approfondissement que l’on retrouve les disciplines scientifiques prépondérantes. D’autant plus que les Mathématiques pourront être renforcées par une option Mathématiques expertes en Terminale. Une option Mathématiques complémentaires est également proposée à tous les élèves, dont ceux ayant abandonné la spécialité Mathématiques en Première. Un enseignement de spécialité pourra également renforcer l’Histoire-géographie, déjà présente dans le tronc commun. Il en va de même pour la Philosophie que l’on retrouve dans l’enseignement Humanités, Littérature et Philosophie. On retrouve dans cette large proposition d’enseignements de spécialité les prémices de l’enseignement supérieur et il est facile de se figurer des découpages plutôt littéraires ou scientifiques. Les enseignements peuvent en outre – comme en Seconde – être complétés par des options :

  • En Première : 1 option possible. Une seconde option est ouverte pour les élèves choisissant l’option Langues et cultures de l’Antiquité.

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  • En Terminale : 1 option supplémentaire parmi

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Le ministère a par ailleurs publié les statistiques de choix d’enseignement de spécialité formulés par les lycéens intégrant une classe de Première en Septembre 2022.

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LES DOUZE COMBINAISONS LES PLUS FRÉQUEMMENT CHOISIES PAR LES ÉLÈVES

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Les Mathématiques seules et la combinaison scientifique répliquant la maquette de la Première S arrivent très largement en tête de ce classement. Les disciplines scientifiques apparaissent encore comme des valeurs refuge du Lycée. Il est aussi intéressant de constater un certain succès des Sciences Économiques et de l’Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques. La SES devance d’ailleurs peut-être l’Histoire dans la mesure où cette dernière est déjà présente dans le tronc commun.

Enfin, l’unité d’accompagnement devrait représenter un volume horaire sanctuarisé afin d’initier une réflexion sur l’orientation (54h dès la Première). Bien que le nouveau Lycée s’organise pour accompagner les élèves, il est primordial pour chacun d’entre eux d’adopter une démarche active et de multiplier les opportunités d’échanges au sujet de leur orientation.

Un nouveau rythme en expérimentation

Cette fin des filières et le passage à une articulation en unités d’approfondissement ont amené le rapport Mathiot à proposer un rythme semestriel. Plusieurs lycées adoptent cette recommandation depuis l’application de la réforme.

Une organisation en semestres apparaît plus pertinente en face de la nouvelle architecture en unités du Lycée tournée vers l’enseignement supérieur. En effet, l’organisation trimestrielle ne convient plus forcément dans la mesure où les résultats du premier trimestre arrivent trop vite en Seconde et Première. Et le troisième trimestre souvent tronqué est peu utile pour l’orientation en classe de Terminale. Un passage au rythme semestriel permet non seulement d’adopter la même nomenclature que l’enseignement supérieur et surtout d’inscrire le travail des élèves dans une certaine continuité. Ils pourront ainsi disposer d’un plus grand nombre d’évaluations afin de mieux appréhender leur progression, que ce soit en vue de Parcoursup ou de l’examen du Baccalauréat.



Ma vie en école. Entretien avec Alexandre, étudiant en 3ème année à Sciences Po Paris et à Assas

 

Quel a été ton parcours de lycéen ? 

Élève au lycée Janson de Sailly à Paris dans l’ancienne filière ES, les matières telles que les SES et l’histoire-géographie m’intéressaient particulièrement. Cependant je n’éprouvais aucune aversion pour les mathématiques et le français, bien au contraire. Mon choix de formation post-lycée a donc difficilement émergé car j’aimais à peu près toutes les matières dispensées. 

 

Pourquoi t’es-tu orienté vers Sciences Po Paris ? 

Avec une formation pluridisciplinaire, exigeante et ne l’oublions pas, prestigieuse, je me suis dit que Sciences Po Paris serait une école où je pourrais m’épanouir sans me fermer trop de portes. Ce sont des discussions familiales, des réunions d’informations justement proposées par Ipesup mais aussi des échanges entre amis et professeurs qui ont donné naissance à ce nouvel objectif : celui d’intégrer Sciences Po Paris.

 

Comment se passe ta vie en école ? 

Super bien ! A travers ces cours variés et ces professeurs qui viennent de divers horizons, aussi bien académique que professionnel, on ne peut que s’épanouir d’un point de vue intellectuel dans cette école. De surcroît, ce 27 rue Saint-Guillaume est aussi mythique car nous rencontrons des personnes formidables, avec qui on se lie très vite d’amitié. 

 

Pourquoi as-tu choisi de compléter ton cursus à Sciences Po par une licence de droit à Assas ? 

En première année, on découvre une matière intitulé « Institutions politiques », une forme d’introduction au droit constitutionnel. J’ai trouvé ce cours extrêmement intéressant, il m’a donné envie d’en savoir plus concernant ce vaste domaine qu’est le droit, et je me suis donc inscrit en parallèle à une licence de droit à Assas. Bien que cela demande une charge de travail supplémentaire, c’est extrêmement enrichissant et je le recommande vivement. 

 

Participes-tu à la vie associative de Sciences Po et/ou d’Assas ? 

J’ai la joie de participer à deux associations : Sciences Po Nations unies, association qui organise des rencontres informelles avec des diplomates autour d’un jus d’orange et d’un croissant, mais aussi Sciences Po TV, une sorte de web télévision qui anime grandement la vie associative de cette école. Pour ce qui est d’Assas, puisqu’une journée ne dure seulement et malheureusement que 24h, je n’ai pu pour le moment m’engager dans une association.

 

Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ? 

L’un des atouts de Sciences Po est qu’il prévoit lors de la troisième année du Collège universitaire une année à l’étranger, parmi un choix de 471 universités partenaires dans le monde. J’avais choisi Shanghai, mais en raison du Covid 19, mon séjour a été annulé pour le premier semestre.

 

Quel est ton cours préféré ? 

Le cours de Sciences Politiques dispensé au second semestre de la première année en TD (en petite classe). N’ayant jamais abordé cette matière dans le secondaire, ce fut une vraie découverte et un réel plaisir que d’assister à ce cours. 

 

Quel est ton professeur préféré ? 

C’est justement mon professeur de conférence de Sciences Politiques, Ulysse Korolitski. Pédagogue, bienveillant et disposant d’un certain humour, c’était vraiment agréable d’aller à ce cours. 

 

Quelles sont à tes yeux les principales qualités de Sciences Po et d’Assas ? 

Avec d’un côté l’ouverture d’esprit, l’enseignement pluridisciplinaire, et l’engagement civique demandé à Sciences Po, et de l’autre une rigueur méthodologique, une exigence académique et une pédagogie remarquable à Assas, ces deux prestigieuses écoles se complètent parfaitement. 

 

As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ? 

« Soyez des ponts » prononça un professeur de Sciences Po lors de ma 1ère conférence de pré-rentrée. Il sous-entendait par cela non pas une figure acrobatique, mais d’être flexible, d’être l’individu qui va vers les autres même si autrui semble, a priori, différent de nous. 

 

Comment t’es-tu préparé au concours ? 

Je me suis inscrit à Ipesup en classe de 1ère et de Terminale. Tous les samedis matin, et parfois les dimanches, j’assistais à des cours afin de me préparer au mieux au concours. Ipesup, à travers les concours blancs et les discussions avec les professeurs, m’a fait comprendre à quel point la sélection allait être rude pour intégrer Sciences Po. En somme, Ipesup m’a permis de combler cet important écart de niveau qui existe entre le lycée et Sciences Po. 

 

En quoi a consisté ta préparation ? 

J’ai suivi le cycle continu d’Ipesup qui comprenait des cours tous les samedis matin, des concours blancs les dimanches, et deux à trois oraux de préparation à l’oral d’admission. 

 

Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ? 

De la méthodologie tout d’abord. Un excellent lycéen, s’il n’acquiert pas les outils méthodologiques propre à Sciences Po, aura du mal à franchir la grille du 27 rue Saint-Guillaume. Ipesup m’a ainsi permis d’obtenir ces outils mais m’a aussi rendu plus rigoureux. Il est vraiment important de souligner l’écart de niveau entre le lycée et Sciences Po : la prise de conscience de cet écart a aussi été un élément important que m’a apporté le groupe Ipesup. 

 

Conseillerais-tu la prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ? 

Incontestablement. Il m’eut vraiment été difficile, pour ne pas dire impossible, d’intégrer Sciences Po sans Ipesup. La qualité et l’exigence des professeurs de cet établissement sont de vrais atouts. De plus, rencontrer d’autres élèves d’Ipesup et se dire qu’on n’est pas seul à travailler les samedis et dimanches, nous incite et motive d’autant plus à préparer ce concours. 

 

Quels sont tes projets ? 

Ils sont encore assez flous. Initialement je souhaitais devenir diplomate. Mais à travers différents cours, je constate que le monde de l’entreprise m’attire aussi. J’espère que le séjour à l’étranger et les stages m’aideront à préciser mon projet professionnel. 

 

As-tu un mot à adresser aux lycéens qui te lisent ?  

Le concours est sélectif certes, mais il est loin d’être impossible à réussir. Si vous êtes déterminés, que vous avez confiance en vous, et que surtout vous êtes préparés à ce concours, il y a de grandes chances pour que vous franchissiez le seuil du 27 rue Saint-Guillaume. Renseignez-vous bien sur l’école, ses origines, son histoire, ses disciplines, car le jour de l’oral, nombreux sont les candidats qui sont déstabilisés car ils n’ont pas réussi à citer les enseignements fondamentaux de première année. 

 

Merci à toi Alexandre d’avoir accepté cet entretien !

Pour en savoir plus sur le concours de Sciences Po, nous vous invitons à rejoindre nos réunions d’information.

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Ma vie en école. Entretien avec Tommy, étudiant en 4ème année à Sciences Po Paris et à HEC

Quel a été ton parcours de lycéen ?

J’ai effectué mon lycée à Notre Dame de la Providence à Vincennes, où j’ai suivi une scolarité en section scientifique. J’étais au début du lycée passionné par la biologie et pensais à médecine, bien loin de Sciences Po à ce moment-là.

 

Pourquoi t’es-tu orienté vers Sciences Po Paris ?

Le jeu des hasards et des rencontres. J’avais en première scientifique un professeur d’histoire qui venait de Sciences Po, qui a repéré mon intérêt pour l’histoire et la culture générale et qui n’a cessé de me répéter de passer le concours. J’ai fini par me renseigner sur cette école et plus je m’y suis intéressé, plus il m’a semblé que c’était une formation faite pour moi ! J’ai effectué un virage à 360° et j’ai passé toute la fin de ma première et ma terminale à préparer Sciences Po, je ne pensais plus qu’à cela.

 

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Tommy est étudiant en 4ème année à Sciences Po Paris et HEC

Comment se passe ta vie en école ?

Encore mieux que ce que j’avais imaginé. J’espérais tellement pouvoir intégrer Sciences Po que je me rappellerai toujours la première fois que j’ai passé la grille du 27 rue Saint Guillaume. Les cours, les associations, le campus, les camarades de promotion, les conférences … Aucune chance de s’ennuyer. Je suivais aussi une licence de philosophie à Paris IV Sorbonne ce qui me laissait moins de temps disponible mais j’ai tout de même assisté à de nombreuses conférences et événements en plus des cours normaux.

 

Participes-tu à la vie associative de Sciences Po et d’HEC ? 

Lorsque je suis arrivé à Sciences Po, je me suis investi dans deux associations : Révolte-toi Sciences Po, association d’art oratoire, et Art-core, l’équipe de danse de l’école. J’ai pris la vice-présidence de Révolte-toi en deuxième année, puis la présidence de l’association en entrant en master. Il a été plus difficile de m’investir dans la vie associative d’HEC cette année car j’étais alors président de Révolte-toi Sciences Po, et ai dû partager mon temps entre les cours à HEC et les événements de l’association rue Saint Guillaume. J’ai tout de même animé des cours de danse tous niveaux sur le campus d’HEC durant l’année.

 

Ton cursus prévoie-t-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

J’ai effectué deux stages durant mon collège universitaire, l’un au cabinet du Maire de ma ville, l’autre au Sénat comme collaborateur parlementaire. J’ai ensuite effectué ma troisième année à l’étranger au King’s College de Londres où j’ai pu étudier la stratégie militaire et la théorie politique. J’ai ensuite rejoint HEC en double diplôme avec Sciences Po, cursus qui prévoit deux stages de 6 mois. J’effectue actuellement le premier au sein d’un cabinet de conseil en stratégie.

 

Quel est ton cours préféré ?

Difficile de choisir, mais je dirais « Crime et châtiment », un cours formidable que j’ai pu suivre en deuxième année et enseigné par Hélène Bellanger, historienne spécialiste de la justice pénale. Ce cours mêle philosophie, histoire et droit, et s’intéresse à la théorie et à l’histoire de la justice pénale : comment les sociétés perçoivent-elles et définissent-elles le crime, comment y répondent-elles, quelles ont été les grands moments historiques d’évolution du droit pénal … autant de questions traitées pendant le semestre. Le cours commence par traiter le crime dans l’Antiquité puis au Moyen-Age, puis termine en s’intéressant aux grands procès pénaux de l’histoire moderne et invite les élèves à se rendre au tribunal pour suivre des audiences. Un cours passionnant qui invite à une réflexion sur la justice, le procès, le rôle du tribunal et de l’Etat et constitue une excellente illustration du « temple de la culture générale » qu’est Sciences Po.

 

Quel est ton professeur préféré ?

Sans hésiter Fréderic Gros, professeur de pensée politique à Sciences Po. Le cours suivi en première année du tronc commun intitulé « Soumission ou Révolte, le sujet politique en question » s’intéresse à la question de l’obéissance et de la désobéissance en politique, et pose la question de la limite de l’obéissance à l’ordre politique. Utilisant un corpus de texte de philosophie très varié allant de Machiavel à l’horreur moderne du totalitarisme, et s’appuyant sur des expériences de sociologie comportementale comme l’expérience de Milgram, Fréderic Gros essaie de faire réfléchir ses élèves à cette question centrale de l’obéissance ou de la désobéissance au pouvoir. Un professeur passionnant et passionné qu’il est impossible de ne pas écouter parler.

 

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Le jardin de Sciences Po, lové entre le 27 de la rue Saint-Guillaume et la rue des Saints-Pères

 

Quelles sont à tes yeux les principales qualités de Sciences Po et d’HEC ?

La principale qualité de Sciences Po est selon moi l’offre de cours extrêmement diversifiée. En plus d’un tronc commun très généraliste qui permet d’avoir une vision d’ensemble de la société, le nombre incroyable d’électifs proposés (pas moins de 100 électifs différents en deuxième année) permet de s’intéresser à des sujets très spécifiques et variés, et permet à des étudiants de deuxième année de suivre deux années totalement différentes, certains étudiants n’ayant aucun cours en commun au sein de la même promotion. Une autre force de l’école est la qualité des intervenants, qui pour beaucoup ne sont pas des universitaires et viennent à Sciences Po donner une conférence une fois dans la semaine en plus de leur emploi. C’est ainsi que j’ai pu suivre les cours du DRH de l’Assemblée Nationale en histoire de l’État, du chef économiste d’une grande banque en macroéconomie, du conseiller finance du premier ministre en finance internationale et d’un député en droit constitutionnel.

HEC propose aussi de très nombreux électifs tout comme Sciences Po, mais a surtout un très solide tronc commun en gestion, finance et management. Le programme est assez intense, mais il permet réellement d’avoir une vision solide du secteur privé, du monde de la tech et de la finance en suivant ces cours. Enfin, tout comme à Sciences Po, de nombreuses personnalités du monde politique et économique sont régulièrement invitées pour des conférences qui constituent un moment d’échange privilégié pour les étudiants. C’est ainsi que la rentrée solennelle de Sciences Po a donné la parole au Premier Ministre il y a deux ans, et que celle d’HEC a donné la parole cette année à Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal.

Enfin, les très nombreuses associations des deux écoles permettent une vie associative extrêmement riche : les cours ne sont qu’un aspect de la vie étudiante dans ces deux écoles !

 

As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ?

Je me rappelle de ma deuxième année à Sciences Po, où le tronc commun est moins lourd en volume horaire et où il est possible de choisir plus de cours électifs très diversifiés. J’avais cours jusqu’à 21h le Lundi (et oui parfois à Sciences Po on travaille tard), et mes deux derniers cours étaient très contrastés : alors que de 17h à 19h je suivais un cours d’« écoute de la musique romantique au 19ème siècle », qui consistait en l’écoute et l’analyse de nombreux morceaux, le cours suivant était un cours de finance internationale en anglais. Après deux heures passées à écouter Beethoven, arriver à 19h dans un cours sur les variations de la monnaie et la théorie des avantages comparatifs en anglais était une épreuve douloureuse !

 

Comment t’es-tu préparé aux concours ? 

Ipesup bien sûr. Sur les conseils de mon professeur d’histoire de l’époque qui m’avait orienté vers Ipesup, alors déjà premier dans la préparation à ce concours. Je me rappelle m’être décidé à préparer le concours réellement en Juin à la fin de mon année de première. J’ai envoyé mon dossier pour Ipesup juste avant le départ en vacances pour m’inscrire à l’année de préparation démarrant par un stage en août, et ai eu le sentiment d’être à la dernière limite pour commencer à préparer le concours. J’ai redoublé d’effort à Ipesup car j’étais avec des camarades préparant les épreuves parfois depuis plus d’un an, et cela a finalement payé.

 

En quoi a consisté ta préparation ?

J’ai suivi la préparation annuelle d’Ipesup, qui consistait en deux semaines de stage en août, puis des cours tous les samedis matin, trois concours blancs les dimanches, et enfin trois oraux de préparation à l’oral d’admission. Le samedi matin alternait des cours d’histoire, d’anglais, et l’option littérature et philosophie.

 

Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ?

Avant toute chose, de la rigueur et de la méthodologie. Je n’étais pas un mauvais élève mais j’avais un réel problème de méthodologie. Mes copies étaient intéressantes mais mal organisées, mal structurées, trop « brouillon ». A Ipesup j’ai appris la rigueur de la dissertation, et mes copies ont réellement gagné en qualité à chaque concours blanc, au point de finir au palmarès des meilleures copies d’histoire du concours de Sciences Po et copie de correction de l’épreuve. Ensuite ce fut aussi la culture générale, le cours de littérature et philosophie était une réelle leçon de vie !

 

Conseillerais-tu la prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ?

Sans hésiter. J’y ai rencontré des professeurs brillants et des élèves aussi motivés que moi. Je me suis rendu compte lors de cette préparation à quel point je n’étais pas prêt du tout avant cela. Je n’aurais jamais pu réussir le concours sans ces longs mois de suivi et d’entrainement.

 

Quels sont tes projets ?

Vaste question, le problème de Sciences Po est qu’il y a parfois trop de choix. L’orientation en master est un grand débat, les carrières sont tellement diversifiées selon le choix de master. C’est encore plus large au sein du double diplôme Sciences Po-HEC où les débouchés des deux écoles s’ouvrent à nous … Il me reste encore deux ans pour y réfléchir intensément, et les deux stages dans le privé puis le public servent généralement à se décider.

 

As-tu un mot à adresser aux lycéens qui te lisent ? 

Ça vaut le coup ! Il est parfois difficile de se forcer à venir en cours le samedi matin et le dimanche quand la plupart de nos camarades se reposent. Pour beaucoup de mes amis, la Terminale était la dernière année de repos avant de devoir travailler intensément dans le supérieur, de rentrer en prépa, en médecine, en droit, ou la sélection est très rude et souvent sur plusieurs années. Travailler au maximum pendant l’année de Terminale pour un concours est difficile, il y a le bac en même temps en perpétuel horizon. Mais cela vaut le coup, réellement, sincèrement.

Une fois reçu à Sciences Po, le stress de la sélection a disparu alors qu’il ne faisait que commencer pour mes camarades. On travaille à Sciences Po bien sûr, souvent beaucoup, mais il n’y a pas cette pression extrême de la part des professeurs, cette angoisse permanente des étudiants qui espèrent garder leur place l’année prochaine ou réussir leurs concours dans 2 ans. On a souvent tendance à prendre la terminale à la légère mais c’est souvent là que tout se joue !

J’ai découvert à Sciences Po tout ce que j’espérais trouver, et plus encore, et a posteriori je me félicite d’avoir autant travaillé pendant ma Terminale, suivi les cours le samedi, les concours le dimanche. Sincérement, ça vaut le coup !

 

Merci à toi Tommy d’avoir accepté cet entretien !

Pour en savoir plus sur le concours de Sciences Po, nous vous invitons à rejoindre nos réunions d’information.

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Livres, podcasts, BD : nos conseils de lecture pour l’été

A nos futurs stagiaires qui passeront la fin du mois d’août sur nos bancs — ou seront bien installés chez eux car cette année, nos professeurs viennent à domicile grâce aux cours en digital !—, pour aborder en avant-première le programme de leur année de lycée, et à tous les lycéens de France, nous proposons quelques conseils de lecture pour l’été.

Bonne lecture à tous !

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Livres, podcasts, BD : nos conseils de lecture pour l’été

Conseils lecture ete

A nos futurs stagiaires qui passeront la fin du mois d’août sur nos bancs — ou seront bien installés chez eux car cette année, nos professeurs viennent à domicile grâce aux cours en digital !—, pour aborder en avant-première le programme de leur année de lycée, et à tous les lycéens de France, nous proposons quelques conseils de lecture pour l’été.

Cette année, si vous ne partez pas en territoire inconnu, vous pouvez compter sur ces ouvrages pour vous faire voyager. 

Voyages, aventures, réflexions existentielles 

Martin Eden, de Jack London

La Condition humaine, d’André Malraux

Le Vieil homme et la mer, d’Ernest Hemingway

D’autres grands écrivains tels Frédérik Prokosh avec Les Asiatiques ou Joseph Kessel (Les Cavaliers) sauront vous donner le goût de l’aventure en littérature.

Contemplation des lumières de l’été

Les romans de Marguerite Duras se prêtent tout particulièrement au rythme de l’été. Vous retrouverez peut-être les échos de certaines de vos sensations estivales dans des ouvrages comme  Le Marin de Gilbratar, Dix heures et demie du soir en été, Les petits chevaux de Tarquinia…

Histoires de marins en bande-dessinée 

Et si vous aimez la bande-dessinée, vous pouvez également lire l’intégrale des aventures de Corto Maltese d’Hugo Pratt, récits riches en intertextualité, littéraire comme cinématographique. 

Les monuments de la littérature dans vos écouteurs 

Et si vous souhaitez reposer vos yeux de tant de lecture et d’écran après l’année qui s’achève, vous pouvez toujours retrouver de grands récits littéraires lus par des comédiens de la Comédie française :

  • Sur France Inter, Guillaume Gallienne de la Comédie française vous plonge dans les grands textes de la littérature française et étrangère

Ecouter les émissions

  • Sur le site Savoirs ENS, vous retrouverez des extraits d’ouvrages lus par de grands comédiens, et commentés par des universitaires. 

Ecouter les émissions

 

Avec la contribution d’Hosseïn Tengour, professeur de littérature à IPESUP



  • Livres, podcasts, BD : nos conseils de lecture pour l’été
  • Bac 2021 : le choc de la Physique-Chimie en classe de Terminale

    Les principaux éditeurs de manuels scolaires (Hachette, Belin, Nathan, Bordas, Hatier) ont dévoilé la structure et le contenu du programme de Physique-Chimie pour les élèves de Terminale qui auront opté pour cet enseignement de spécialité. La lecture attentive de ces ouvrages révèle un programme ardu, dense, accordant une place prépondérante aux mathématiques appliquées. Quelles sont les raisons d’une telle élévation du niveau ?

     

    L’enseignement de la Physique-Chimie avant la réforme

    Entre l’institution des trois séries (L, ES et S) du baccalauréat général en 1993 et la réforme du bac 2021, la matière a connu trois programmes sensiblement différents. Les deux premiers, qui ont eu cours respectivement entre 1993 et 2003 et entre 2003 et 2013, étaient des programmes exigeants qui accordaient une place prépondérante aux mathématiques appliquées. Les épreuves du baccalauréat comprenaient des énoncés courts, sans documents, faisant appel à des mathématiques d’un niveau élevé.

    Entre 2013 et la réforme que nous connaissons, a été mis en place un programme que l’on pourrait qualifier de « documentaliste » : les épreuves contenaient de nombreux documents à lire, et l’élève devait croiser les informations tirées du document et celles apprises dans le cours pour pouvoir répondre aux questions. Le programme, moins formalisé que les précédents, excluait les mathématiques appliquées à la chimie et comprenait par ailleurs plusieurs chapitres accessibles tournés vers le monde contemporain : l’écologie, le numérique, etc.

     

    Le retour d’une prépondérance des mathématiques appliquées

    Avec la réforme du bac 2021, on assiste à un retour en force des mathématiques appliquées à la physique, mais aussi à la chimie, ce qui pour les élèves de Terminale pourra constituer une difficulté nouvelle, puisque cette approche nest pas présente dans le programme de Première et que depuis sept années, elle était absente en classe de Terminale. La présence de mathématiques dans tous les chapitres risque de provoquer un choc de niveau entre des programmes de Seconde et de Première plutôt homogènes, peu mathématisés et un programme de Terminale dense et complexe. Parmi les vingt chapitres à couvrir en Terminale, on trouve quatre chapitres dont seul le titre est en français. Le reste du cours se compose uniquement de formules mathématiques, dont certaines sont si complexes qu’on a pu les retrouver dans certains programmes du supérieur. 

    A cette première difficulté s’ajoute une déconnexion des rythmes des programmes de mathématiques et de physique-chimie. Depuis plusieurs années en effet, certaines notions comme les primitives et les équations différentielles sont abordées plus tôt en cours de physique-chimie qu’en cours de mathématiques. L’accès à ces notions, directement appliquées à des cas concrets sans avoir été expliquées de manière abstraite en cours de mathématiques, devient particulièrement difficile.

    Le nouveau programme accorde par ailleurs moins d’importance aux questions contemporaines que le programme précédent. On retrouve quelques chapitres pouvant appeler des problématiques actuelles, comme celui consacré aux piles qui peut ouvrir sur les véhicules électriques, mais le programme est dans l’ensemble plus « classique », semblable aux programmes institués entre 1993 et 2013.

     

    Un nouveau programme d’un niveau plus élevé, creusant le fossé entre la Première et la Terminale

    Ainsi, l’enseignement de spécialité de physique-chimie risque d’être extrêmement dense (20 chapitres à traiter en 24 semaines de cours) et ardu à partir de cette année en classe de Terminale. Il exigera un niveau solide en mathématiques. Dans ce contexte, il serait légitime de se demander pourquoi l’élévation du niveau n’est pas plus progressive dans cette matière entre la classe de Seconde et celle de Terminale. Un premier élément de réponse peut être trouvé dans le niveau de maturité de l’élève, davantage prêt à se confronter à des notions exigeantes en Terminale qu’en classe de Première. Ensuite, il est à noter que depuis la réforme du collège, les enseignants sont tenus de traiter une quarantaine de chapitres en trois années, sans se voir imposer d’ordre ou de cheminement d’une année sur l’autre. Les professeurs ne suivant pas systématiquement leurs élèves de la classe de Cinquième à la Troisième, il arrive que ces derniers rejoignent la Seconde sans avoir traité tels ou tels chapitres. Un travail d’homogénéisation des niveaux apparaît donc central en classe de Seconde, et se poursuit en Première, ce qui laisse peu de place à l’abord de notions très complexes appelant divers pré-requis.

    Alors qu’en mathématiques, c’est entre la classe de Seconde et la Première que la réforme entérine un choc de niveau, c’est entre la Première et la Terminale que le fossé risque de se creuser en Physique-Chimie à la rentrée.

    le programme de Terminale en Physique-chimie

     

    Une élévation du niveau qui répond à une ambition de mieux préparer les élèves aux études scientifiques, mais qui risque de pénaliser ceux qui ne l’auront pas anticipée

    Pour comprendre les raisons d’une telle réforme dans cette matière, il faut revenir à l’organisation de l’ancien bac : avant 2020, la série scientifique était composée d’élèves ayant pour projet de faire médecine ou de rejoindre une classe préparatoire scientifique, mais aussi de bons élèves indécis qui ne souhaitaient pas se fermer de portes. C’est ainsi que de nombreux bacheliers scientifiques rejoignaient chaque année des filières où les mathématiques et la physique-chimie ne constituent pas un pré-requis, comme le droit, Sciences Po, ou même les filières littéraires.

    En permettant à l’élève de choisir librement chacun de ses enseignements de spécialité, la réforme du bac 2021 suppose que ceux qui ne souhaitaient pas se fermer par exemple la porte d’une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce n’opteront pas nécessairement pour la physique-chimie, puisqu’ils pourront choisir indépendamment de suivre un ou plusieurs enseignements de mathématiques d’un bon niveau (spécialité mathématiques, mathématiques complémentaires et maths expertes), utiles en prépa HEC. L’esprit de la réforme semble donc être de mieux spécialiser les élèves dans les enseignements de spécialité, afin de mieux les préparer à des études supérieures directement en lien avec la matière choisie.

    Dans ce contexte, la réintroduction d’un programme de physique-chimie plus classique, exigeant et mathématisé, prend sens. Il n’en demeure pas moins que les élèves ayant choisi cet enseignement de spécialité devront redoubler d’efforts pour réussir dans cette matière dont le niveau a très clairement augmenté avec la réforme.

     


    Avec la contribution de Tony Kessedjian, professeur de Physique-Chimie à IPESUP, auteur de Physique-Chimie publié chez Ellipse dans la collection Cap sur le Bac’ et co-auteur de deux ouvrages sur les concours des écoles d’ingénieur post-bac.

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