Entretien avec Diane et Elena, sœurs et Étudiantes à Sciences Po Paris

Quels ont été vos parcours de lycéennes ?

Diane : J’ai effectué toute ma scolarité, de la maternelle au Bac, au lycée Saint-Jean de Passy. J’ai passé un Bac S en spécialité Physique-Chimie.

Elena : J’ai fait un Bac S au lycée Saint Jean de Passy, en spécialité physique-chimie. J’ai préparé le concours pour Sciences Po en parallèle de mes classes de première et de terminale.

Elena, pourquoi t’es-tu orientée vers Sciences Po Paris ?

Elena : Au lycée, je voulais travailler dans la diplomatie. J’ai ensuite changé plusieurs fois de projet professionnel, avant de finalement revenir à ma première idée. Sciences Po est l’école idéale pour ça, parce que les trois premières années sont assez généralistes, et parce qu’elle permet d’étudier à la fois les sciences politiques et les relations internationales. La troisième année se fait systématiquement à l’étranger, ce qui est aussi un atout.

Vous avez toutes les deux décidé de suivre un cursus universitaire en parallèle de Sciences Po. Pourquoi ?

Diane : Sciences Po m’a toujours attirée pour la diversité de son cursus. Au lycée, je ne savais pas trop ce que je voulais faire plus tard, et c’est un peu cliché, mais Sciences Po est l’école parfaite pour ça ! Il y a un peu de tout : de l’économie, de l’histoire, de la politique, de la sociologie… Et au fur et à mesure des semestres, les étudiants ont de plus en plus l’opportunité de se spécialiser en découvrant ce qui les passionne.

J’étais attirée par les relations internationales, domaine très large, et Sciences Po me semblait la voie parfaite pour ça. La perspective de passer toute une année en échange à l’étranger me plaisait également beaucoup, puisque la troisième année du bachelor se passe à l’étranger pour tout le monde.

Pour ce qui est du bi-cursus avec la Sorbonne, j’ai toujours été passionnée de littérature et j’ai énormément apprécié mes cours de philosophie en Terminale, donc ça me semblait être un complément parfait à la science politique. J’ai choisi la philosophie dans une optique de curiosité personnelle plutôt que dans une perspective professionnelle, puisque je ne pensais pas m’orienter vers les métiers de la littérature ou de la philosophie plus tard, mais ça m’a donné l’occasion d’apprendre énormément de choses que je n’aurais pas apprises à Sciences Po !

Elena : De mon côté, j’avais l’impression de perdre quelque chose en arrêtant les sciences après le lycée. Ma licence est orientée vers la chimie et la biologie, qui sont indispensables pour comprendre certains enjeux du monde actuel. Bien sûr, cela reste une formation de base, mais elle me permet de moins me reposer sur des explications secondaires. La licence m’a aussi permis d’acquérir des qualités méthodologiques : une rigueur qu’on a un peu tendance à laisser passer en sciences politiques, et une bonne capacité de travail !

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Diane, en quoi consiste la sélection en « bi-cu » par rapport à la procédure d’admission classique au Collège universitaire de Sciences Po Paris ?

Diane : La procédure est exactement la même : dossier, concours puis entretien. La seule différence est bien sûr qu’il faut expliquer son choix dans la lettre de motivation, et qu’un professeur de la Sorbonne est présent lors de l’entretien. Il me semble qu’il est également possible de candidater au bicu par la voie de la Sorbonne, uniquement sur dossier et entretien, mais ce n’est pas ce que j’ai choisi de faire.

Quels liens avez-vous chacune pu tisser au cours de vos études entre d’un côté philosophie et sciences politiques et de l’autre sciences « dures » et affaires publiques ?

Elena : La situation actuelle, avec le Covid-19, est le meilleur exemple ! Au semestre dernier, pour un cours d’anthropologie, j’ai réalisé une étude comparant les comportements face au virus H5N1 en Indonésie et au coronavirus en France, et comment ils influençaient le cours de l’épidémie. Au-delà de la crise sanitaire, la science s’immisce dans tous les sujets politiques et diplomatiques : changement climatique, économie des matières premières, nouvelles technologies

Diane : Il existe en effet beaucoup de liens entre les différentes sciences ! Les cours de philo nous permettent de mettre en perspective ce que nous apprenons à Sciences Po, d’y réfléchir différemment. En quelques sortes, Sciences Po est un peu plus « pratique », et la Sorbonne est plus « théorique ». Par exemple, la licence de philosophie comporte des cours de philosophie politique, ce qui est bien sûr en lien direct avec les cours de sciences politiques, d’institutions politiques, d’histoire politique ou de droit de Sciences Po.

Les cours d’épistémologie – la philosophie de la connaissance et en particulier des sciences – nous permettent de porter un regard critique sur ce que nous apprenons et ce qui nous est présenté comme des faits certains. De manière générale, je dirais que la philosophie nous apprend à réfléchir avant d’agir, ce qui est extrêmement important pour les décideurs politiques.

Comment s’est déroulée votre scolarité à Sciences Po Paris ?  

Elena : Le campus de Paris peut être un peu impressionnant au début, mais on prend vite ses repères ! L’école a des particularités auxquelles on s’attache et qui sont transmises de promotion en promotion. On se donne rendez-vous en « péniche » et on se retrouve entre amis pour un cours en « Boutmy » ou au « 13U ». Ensuite, la vie étudiante est incroyable. Les promotions à Paris sont assez grandes comparées aux autres campus de Sciences Po, mais dès la première année, nous sommes répartis par classes, les « triplettes », qui gardent souvent un lien assez fort.

Il y a énormément d’associations étudiantes : quand on arrive, la première semaine, on peut avoir l’impression d’être submergé, mais chacun trouve l’association qui lui convient. C’est le meilleur moyen de rencontrer des gens, surtout si on se sent un peu perdu au début.

Diane : J’ai terminé cette année mon dernier semestre à Sciences Po, qui a été la période la plus étrange de ma scolarité. Après une année de césure et un semestre à l’étranger, je suis revenue à Paris pour mon dernier semestre, qui n’a en fait duré que deux mois, puisque le confinement nous a obligés à finir tous nos cours en ligne. Du coup, je n’ai pas vraiment pu dire « au revoir » à Sciences Po et nous n’avons pour l’instant pas eu de cérémonie de remise de diplôme, donc c’est un peu difficile de penser que cette partie de ma vie s’est close de cette manière.

Je n’ai pas vraiment passé de temps à Sciences Po depuis ma première année de master, mais j’ai toujours énormément apprécié les moments où j’y étais ! C’est une école très internationale, surtout en master – dans mon école, PSIA, la majorité des étudiants viennent d’un autre pays et 70% des cours sont en anglais. Ce n’est pas rare que je sois la seule française ou presque dans un cours ! C’est extrêmement enrichissant de pouvoir parler avec des personnes d’autant de nationalités différentes, et on y apprend autant en cours qu’en dehors des cours.

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Avez-vous participé à la vie associative de Sciences Po ?

Diane : J’ai beaucoup participé à la vie associative pendant mon Bachelor, un peu moins en master par manque de temps et parce que j’étais souvent hors les murs. En première année, je me suis engagée dans une association de philosophie, Opium Philosophie, dont j’ai été membre pendant trois ans – au pôle communication, secrétaire générale puis vice-présidente. C’est une association regroupant des étudiants de plusieurs écoles et universités qui publie une revue thématique annuelle et organise de nombreux événements en rapport avec la philosophie, comme des conférences, des cinés-philo, des ateliers philo en prison… Cette expérience m’a appris beaucoup de choses, à la fois par une réflexion théorique, une application pratique de la philosophie et des compétences associatives et professionnelles.

Je me suis également engagée dans l’association de théâtre de Sciences Po, Rhinocéros, dans laquelle j’étais assistante de mise en scène sur une comédie musicale qui a été présentée au festival de fin d’année, avant de fonder notre propre compagnie avec le metteur en scène. Ce semestre, j’ai été membre de l’association Sciences Po Refugee Help, qui propose des services à des réfugiés et immigrants à Paris, comme de la distribution de nourriture, des cours de français, de l’aide juridique, des cours de yoga… Malheureusement, à cause du confinement, cette expérience a été de très courte durée.

Elena : En première année, j’ai participé à l’organisation du forum littéraire de Sciences Po, la Journée des Auteurs. Je suis aussi entrée dans l’association Sciences Po Refugee Help, pour laquelle je suis devenue responsable de pôle en 2e année. C’était un engagement très intense, et qui m’a permis de rencontrer des personnes formidables.

Quel master avez-vous choisi ? Pourriez-vous nous le présenter ?

Diane : J’ai fait le master International Security, qui est l’un – et le plus grand – des sept masters de PSIA, la Paris School of International Affairs. C’est un master assez large, qui en fait ne se restreint pas à l’étude de la sécurité. Il y a des cours obligatoires sur la défense, la sécurité, l’économie, la diplomatie, le droit international etc, et ensuite il faut choisir deux concentrations – généralement une concentration régionale et une concentration thématique.

Pour ma part, j’ai choisi l’Amérique du Nord et les droits humains, ce qui m’a permis de me spécialiser dans les aspects un peu moins « sécuritaires » et un peu plus « humanitaires » des relations internationales. J’ai choisi ce master parce qu’il me semble plus diversifié que les autres masters de PSIA (comme le développement international, l’économie internationale, les masters en politique environnementale et en droits humains…), et parce que PSIA, comme je l’ai mentionné plus tôt, est une école très internationale, où il est possible de prendre tous ses cours en anglais si on le souhaite. La méthode d’enseignement est également marquée par l’influence américaine, avec des cours en petits groupes et très interactifs et des évaluations sous forme de « papers » et d’exposés plutôt que de partiels. C’est donc idéal si on veut étudier ou travailler à l’étranger, et notamment aux Etats-Unis.

Elena : J’ai choisi le master Affaires publiques, en spécialité administration publique. C’est le master qui correspond le plus à l’image qu’on se fait traditionnellement de Sciences Po. Il permet notamment de préparer les concours de la fonction publique, mais pas seulement : certains entrent dans les directions des affaires publiques d’entreprises privées, des cabinets de conseil ou s’orientent vers la politique. Le programme est axé sur le droit public français et européen, les finances publiques, l’économie et les questions sociales. Il permet aussi d’avoir une expérience pratique, notamment grâce au laboratoire d’innovations publiques de Sciences Po.

A Sciences Po, on part à l’étranger au moins pendant le Bachelor, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Elena : mon cursus prévoit en effet une année complète dans une université étrangère, en 3e année. En master, la dernière année se finit sur un stage de fin d’études d’un semestre, et il y a aussi la possibilité de faire une année de césure au cours du master.

Diane : Oui, il y a beaucoup d’opportunités de stages et d’études à l’étranger, ce qui est selon moi l’un des principaux atouts de Sciences Po ! A la fin de la première année, il faut faire un « stage de terrain » – du moins c’était le cas quand j’y étais, le dispositif a changé maintenant et il faut faire un « parcours civique » qui s’étale sur deux ou trois ans, mais je ne connais pas les détails. Elena pourra répondre à cette question ! J’ai effectué mon stage de terrain dans un théâtre au Festival d’Avignon OFF, et ça a été un mois incroyable, passé à distribuer des tracts, vendre des places, accueillir les spectateurs et bien sûr assister à beaucoup de pièces ! Ensuite, la troisième année se passe obligatoirement à l’étranger.

Il faut choisir parmi la liste des universités partenaires de Sciences Po, et pour les étudiants en bi-cursus comme moi, parmi les universités partenaires de Sciences Po ou de la Sorbonne, ce qui nous donne encore plus de choix ! Pour ma part, je suis partie à Hampshire College, un petit liberal arts college du Massachusetts. C’était une expérience incroyable, au cœur de la nature, où j’ai fait du théâtre, des arts martiaux, du yoga, de la randonnée, des cours d’étude de genre et d’écriture… Et finalement, il y a un semestre « hors les murs » obligatoire pendant la dernière année de master, qui peut être soit un stage, soit un semestre à l’étranger, soit l’écriture d’un mémoire.

J’ai choisi le semestre en échange et je suis partie à la New York University, où j’ai pu prendre des cours de relations internationales avec des professeurs excellents tout en profitant du campus magnifique, en plein East Village à New York. Il est possible aussi de faire des stages optionnels tout au long de la scolarité, et beaucoup d’étudiants prennent pour cela une année de césure entre la première et la deuxième année de master, ce que j’ai fait. Je suis partie un an aux Etats-Unis, d’abord à la Mission de Défense de l’Ambassade de France à Washington, DC, puis au service culturel du Consulat français de Boston. Je conseille à tous les étudiants de prendre cette année de césure, puisque cela permet d’accumuler de l’expérience professionnelle extrêmement importante pour la suite, surtout pour ceux qui veulent travailler à l’étranger.

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Photographie prise par Diane à Washington DC

Quel a été votre cours préféré à Sciences Po ?

Diane : Mon cours préféré a été possible grâce à Sciences Po mais n’était pas à Sciences Po-même, puisque c’était un cours que j’ai eu à New York, intitulé Gender, conflict and security et enseigné par Dr. Mayesha Alam. C’est un cours qui regroupe mes deux passions, la sécurité internationale et les études de genre, et qui m’a ouvert les yeux sur ce que je veux faire de mon avenir professionnel.

J’ai appris énormément de choses sur les liens entre genre et relations internationales : sur la place des femmes dans les négociations de paix et la résolution des conflits, dans les armées et les casques bleus de l’ONU, dans le terrorisme et le contre-terrorisme…

Elena : Un coup de cœur a été un cours de négociation et médiation de conflit que j’ai choisi comme option en 2e année. C’est un cours très complet qui fait un panorama des conflits en cours dans le monde et surtout, des rivalités de puissances qui les entourent. C’est un peu lui qui m’a convaincue de revenir à la diplomatie ! Il est enseigné par une chercheuse qui travaille dans un think-tank et qui aborde les sujets avec un regard très concret. A la fin du semestre, nous avons réalisé une simulation de négociation sur la Syrie.

Votre professeur préféré ?

Elena : L’indéboulonnable Guillaume Tusseau, capable de dégainer des jeux de mots sur le Conseil d’Etat plus vite que son ombre tout en fournissant une comparaison des jurisprudences constitutionnelles française et étrangères des plus pointues.

Diane : J’allais citer Mayesha Alam, qui a enseigné le cours précédemment cité, et avec qui j’ai eu des discussions passionnantes et qui m’a donné d’excellents conseils. Mais sinon je citerais l’un de mes professeurs du dernier semestre, qui a enseigné un cours sur l’OTAN et la politique étrangère américaine et qui a malheureusement été entièrement en ligne mais qui m’a tout de même beaucoup marquée. Il s’agit de Jim Townsend, qui est un fellow du think-tank Center for a New American Security (CNAS) à Washington, DC, et qui était Deputy Assistant Secretary of Defense for Europe and NATO (l’adjoint du ministre de la défense américain pour les questions concernant l’OTAN et l’Europe) pendant la présidence d’Obama.

Ce qui est drôle, c’est que j’avais déjà rencontré Jim une fois pendant mon stage à l’Ambassade de France, quand l’ancien Attaché de Défense m’avait emmenée avec mon collègue stagiaire lui rendre visite au CNAS. Aucun de nous deux ne savait alors qu’il donnerait un cours à Sciences Po deux ans plus tard ! J’ai énormément apprécié ce cours parce que, même en ligne, il était extrêmement vivant avec des discussions passionnées ou tout le monde pouvait donner son avis. Jim, qui bien sûr a une longue expérience dans ce domaine, nous racontait à chaque cours des anecdotes hilarantes, comme le fait qu’après la construction du Pentagone en 1943, les Soviétiques auraient confondu le stand de hot-dogs au centre du bâtiment pour une base de lancement de missiles !

Avez-vous une anecdote à nous raconter sur votre vie en école ?

Diane : Je dirais que l’un des meilleurs moments à Sciences Po chaque année est la campagne du BDE. Pendant deux semaines environ, les différentes équipes candidates au BDE font leur campagne, ce qui en réalité ne veut pas vraiment dire présenter leur programme, mais acheter un maximum de voix en étant celui qui offre le plus d’événements et de viennoiseries gratuits aux étudiants.

C’est une véritable débauche de pains à chocolats à volonté, de batailles en costume de sumo dans le jardin et de soirées gratuites en boîte de nuit ! Un conseil : ne manquez surtout pas ce moment, consultez chaque matin le programme des festivités pour en profiter au maximum et ne prenez pas de petit-déjeuner pour profiter des pains au chocolat.

Elena : Chaque année, pendant la première semaine de cours, toutes les associations se présentent aux nouveaux étudiants. Et il y en a beaucoup ! C’est très drôle parce qu’elles se mettent un peu en compétition pour mettre la main sur les « petits nouveaux » – je me rappelle que c’était assez impressionnant de se faire aborder à la sortie de chaque cours par les étudiants, flyers en main, d’une foule d’associations différentes. Certaines débarquent carrément en amphithéâtre pour faire leur show, avec la bienveillance des professeurs pour qui c’est un peu une tradition.

Au début, on ne sait pas trop laquelle choisir, donc cette semaine est l’occasion de discuter avec leurs représentants, d’aller à leurs réunions de rentrée, et de trouver son coup de cœur ! Tout en sachant qu’on pourra découvrir les autres au cours du semestre. Cette année, les associations sont obligées de recruter en ligne, mais elles se donnent d’autant plus pour attirer les étudiants.

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La péniche de Sciences Po Paris, centre de tous les abordages

Comment vous êtes-vous préparées aux concours ?

Elena : En première, j’ai commencé à me préparer par moi-même, notamment en lisant les manuels « classiques » de la préparation au concours. En terminale, le rythme s’est accéléré : j’ai suivi la prépa d’Ipesup, avec des cours tous les samedis après-midi et pendant les vacances et des concours blancs. Tout de suite après le concours, en février, j’ai commencé à me préparer à l’oral : les résultats d’admissibilité tombent assez tard, ce qui laisse très peu de temps avant l’oral.

Diane : j’ai également suivi la préparation Sciences Po d’Ipesup en stage intensif pendant l’été précédant le concours puis en cours le week-end jusqu’au concours, et j’ai bien sûr aussi travaillé de mon côté.

En quoi a consisté votre préparation ?

Elena : Chaque semaine, j’avais 4 heures de cours sur l’une des trois matières du concours, à la fois de fond et de méthode. Les enseignants indiquent aussi des ouvrages complémentaires et la manière de travailler par soi-même et d’assimiler les cours. Les stages pendant les vacances permettaient d’approfondir le cours et de réviser tout le programme. Ensuite, on nous explique à quoi nous attendre pour l’oral, et comment réagir dans certaines situations. Sans pour autant nous donner une méthode standardisée : le but reste de se démarquer !

Diane : La prépa Ipesup nous a prodigué des conseils tout au long de la préparation pour monter notre dossier et se préparer au mieux. J’ai pu passer des concours blancs, puis des oraux blancs lorsque j’ai été admise à l’oral. Les cours d’histoire étaient obligatoires, puisque tous les candidats doivent passer l’épreuve d’histoire, et j’ai eu aussi des cours de littérature-philosophie et d’allemand, puisque ce sont les deux options que j’ai choisies.

Pour la préparation à l’oral, j’ai surtout lu des articles sur l’actualité, amélioré ma culture générale, lu des livres et des conseils sur comment réussir un entretien, peaufiné mon discours pour présenter ma motivation, et surtout passé des oraux d’entraînement – c’est très clairement le mieux pour s’entraîner.

Qu’est-ce que votre préparation vous a apporté ?

Diane : Je pense qu’elle m’a permis de réussir le concours, ce qui n’aurait peut-être pas été le cas sans la prépa ! Je sais que certaines personnes obtiennent le concours sans avoir suivi de prépa, mais c’est assez rare et très difficile de se préparer seul, parce qu’il faut non seulement beaucoup travailler mais aussi connaître le fonctionnement et le déroulement du concours et de l’oral.

Le plus utile, à mon avis, était d’avoir des professionnels pour me donner des conseils sur ma lettre de motivation et de pouvoir passer des examens et oraux blancs pour me mettre en situation. Les conseils de lecture pour la préparation du concours et de l’oral étaient aussi très utiles, et les cours de grande qualité.

Elena : Le rythme, très intense. Entre le moment où on décide de se lancer pour Sciences Po et le concours, il n’y a pas beaucoup de temps ! Et il faut gérer le lycée en même temps. Ensuite, c’est aussi une réflexion sur soi-même, d’abord pour la lettre de motivation où il faut décrire son projet professionnel. Bien sûr, ce n’est pas gravé dans le marbre, mais il faut tout de même se poser la question : où est-ce que je me vois dans cinq, six ans ? Et puis l’oral commence toujours par la même question : « Présentez-vous » …

Conseilleriez-vous la prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ?

Diane : Tout à fait ! C’est à mon avis la meilleure prépa pour entrer à Sciences Po.

Elena : Oui ! C’est assez difficile de se préparer au concours Sciences Po sans être encadré : on a une idée assez vague des attentes du concours, alors qu’elles sont très précises. Ipesup a l’avantage d’accompagner du début, quand on débarque au premier cours sans savoir par quel bout prendre la préparation, à la fin, en passant par toutes les étapes : dossier, épreuve écrite et oral.

Quels sont vos projets ?

Elena : Je vais débuter mon master, même si le premier semestre sera un peu particulier puisqu’une partie des cours est en ligne à cause de la crise sanitaire. En parallèle, je vais réaliser un projet collectif dans le cadre d’un partenariat entre Sciences Po et des institutions publiques ou privées. La liste des projets sélectionnés a été retardée cette année à cause du coronavirus, mais je suis impatiente de débuter !

Diane : Je vais commencer en septembre un stage de six mois à l’UNESCO, à la division pour l’égalité des genres. Je suis très contente d’avoir obtenu ce stage parce que c’est exactement dans le domaine dans lequel je veux travailler, et j’espère que cela me permettra d’avoir d’autres opportunités dans ce domaine par la suite. J’ai conscience d’être diplômée à un moment qui n’est pas facile et que beaucoup de gens ont du mal à trouver du travail en ce moment.

Mon objectif pour le moment est d’accumuler de l’expérience professionnelle, sous forme de stage ou de contrats courts, pour peut-être être admise plus tard aux contrats Jeunes Professionnels des organisations internationales comme l’ONU. A long-terme, je voudrais travailler dans une organisation internationale ou alors une ONG, dans le domaine de l’égalité des genres et des droits des femmes.

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La maison de l’Unesco où Diane fait son stage

Avez-vous un mot à adresser aux lycéens qui vous lisent ? 

Elena : Croyez en vous ! Au lycée, Sciences Po peut paraître assez impressionnant. Il y a beaucoup de candidats, alors on se dit : pourquoi moi ? Ayez confiance en vos qualités, qu’elles soient académiques ou non. Sciences Po, c’est à la fois l’excellence dans plein de domaines différents, et des profils humains variés. S’il y a une chose que la prépa, puis l’école m’ont apprise, c’est à voir le potentiel chez moi et chez les autres.

Diane : Sciences Po est une très bonne école, et c’est un beau projet que de s’y préparer. Faire une prépa est encore une fois le meilleur moyen de réussir, mais même si ça ne marche pas, toute votre préparation n’aurait pas été inutile. Réussir le concours et l’oral est, je pense, assez aléatoire. On peut être très bien préparé et avoir un coup de stress, ou alors tomber sur un sujet qu’on ne connaît pas très bien, ou avoir des examinateurs plus ou moins sympathiques à l’oral. Vous apprendrez tellement de choses pendant votre préparation que ce ne sera en aucun cas du temps perdu !

Ce sont des connaissances qui vous serviront forcément à l’avenir. Et puis, n’oubliez pas qu’il est toujours possible de rejoindre Sciences Po en master : beaucoup de gens font une licence puis un master à Sciences Po, et c’est un très beau parcours. Une dernière chose : si vous ne savez pas aujourd’hui ce que vous voulez faire plus tard, c’est tout à fait normal et soyez certains que vous trouverez la réponse à un moment où à un autre de vos études. Pour moi, ce moment est arrivé pendant ma dernière année de master ! Profitez simplement de toutes les opportunités qui s’offrent à vous et l’une d’elles finira par devenir votre rêve.

Merci à vous Diane et Elena d’avoir accepté cet entretien !

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