Études de médecine : quelle voie choisir entre PASS et L.AS ?

Depuis la mise en place en septembre 2020 de la réforme des études de santé (médecine, dentaire, sage-femme, pharmacie et kinésithérapie) voulue par les ministères de la Santé et de l’Enseignement Supérieur, un étudiant souhaitant s’orienter vers de telles études a deux alternatives : le Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS) ou une Licence « Accès santé » (L.AS).

Cette réforme a mis fin à l’ancienne PACES, première année couperet extrêmement exigeante, encadrée par un numerus clausus n’autorisant qu’environ 15% d’étudiants à passer en deuxième année. Entérinant la fin de la PACES et du numerus clausus, le nouveau système entend diversifier les voies d’accès afin de permettre à différents profils de rejoindre les études de médecine à différents moments de leurs études, tout en supprimant la possibilité de redoubler sa première année.

Si l’objectif de cette réforme est de décloisonner les études de médecine en les rapprochant du fonctionnement des autres filières universitaires, une forte sélectivité demeurera. Quelle stratégie adopter pour mettre toutes les chances de réussite de son côté ? Est-il plus intéressant de s’orienter vers le PASS ou vers une L. AS ? Toutes les universités en proposent-elles ? Cet article rappelle les caractéristiques de la réforme et répond à l’ensemble de ces questions.

 

Les deux voies d’accès : le PASS et la L.AS

Les élèves de Terminale ont le choix dans Parcoursup entre les deux voies d’accès vers les études de médecine.

S’offre d’abord à eux le PASS, proposé uniquement dans les facultés dotées d’une UFR Santé, qui délivre, comme une première année de licence classique, 60 crédits ECTS. Ce nouveau parcours met fin au concours couperet de fin d’année, au profit du contrôle continu. Il comprend une majeure (équivalant, selon le cadre national, à au moins 30 ECTS) dont les matières auront directement trait à la santé et une mineure (au moins 10 ECTS) au choix dans la limite de l’offre de l’université visée. A titre d’exemple, l’Université de Paris (résultant de la fusion de Paris Descartes et de Paris Diderot) a décidé d’attribuer 48 ECTS à sa majeure santé, et 12 ECTS à une mineure au choix parmi dix, dont le droit, l’économie-gestion, la santé des populations ou la biologie-physique-chimie.

Les matières principales de la majeure santé sont semblables à celles de la PACES ; on retrouve, tantôt en cours magistral, tantôt en enseignements dirigés en petits groupes, les enseignements de chimie-biochimie, de biologie cellulaire-histologie-embryologie, de biophysique-physiologie, d’anatomie, de pharmacologie, de bio-statistiques et de sciences humaines et sociales. S’ajoutent à ce programme, souvent au second semestre de la première année, des enseignements spécifiques consacrés au projet professionnel, à la préparation des potentiels oraux de fin de première année, et à l’anglais.

Si cette première année apparaît au premier abord plus ouverte, la sélectivité demeure très forte, et il ne suffit pas d’obtenir ses ECTS pour pouvoir poursuivre des études de médecine. Même si l’étudiant a validé sa première année, l’université examine à la fin du second semestre les dossiers de toute la promotion, et décide d’un passage direct en deuxième année pour les meilleurs élèves, d’oraux et/ ou d’écrits supplémentaires ou d’une réorientation pour les autres. L’étudiant qui a validé sa première année mais n’a pas réussi à intégrer l’un des parcours santé (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie) à l’issue de celle-ci ne pourra pas redoubler. Il aura néanmoins la possibilité de s’orienter vers la deuxième année de licence « Accès santé » correspondant à la mineure suivie au cours de son PASS et de retenter sa chance une fois, en deuxième ou en troisième année.

Les L.AS sont proposées à la fois par des universités proposant des parcours PASS, mais également par des établissements qui n’offraient jusqu’alors pas de cursus de santé ; leur spécificité est de posséder une mineure Santé (au moins 10 ECTS) qui permettra à l’étudiant de rejoindre, si ses résultats le lui permettent, l’un des parcours santé de son choix, dans la limite de deux tentatives au cours de ses trois premières années d’études (L1, L2 et L3). La majeure peut être choisie par l’élève parmi les choix que propose chaque université (droit, économie, informatique, mathématiques, lettres, etc.). A Lyon, l’Institut catholique propose par exemple une L.AS de Sciences de la vie (biologie et humanités), tandis que les Universités Lumière et Jean Moulin proposent respectivement des L.AS de droit et de psychologie-sciences cognitives.

Études de médecine

 

Les universités libres de déterminer leur contingent de places

L’une des caractéristiques majeures de la réforme est la liberté nouvelle accordée aux universités dans l’organisation de ces deux parcours. Elles déterminent désormais, en collaboration avec les Agences Régionales de Santé, le nombre d’étudiants admis par filière. Cela ne signifie toutefois pas que les places sont beaucoup plus nombreuses, puisque les capacités d’accueil des universités restent constantesL’Université d’Amiens a par exemple choisi de réserver 830 places au PASS (700 pour la mineure Sciences, 30 pour la mineure Psychologie, 20 pour la mineure Philosophie et 20 places à Boulogne-sur-Mer). A toutes les L.AS confondues, cette université réserve 242 places.

A Marseille, l’Université  réserve 1 500 places au PASS (avec une pléthore de mineures possibles) contre 286 aux L.AS. Ainsi, les pourcentages de places accordées au PASS et aux L.AS peut varier selon les universités : l’Université d’Amiens accorde environ 22% de ses places aux L.AS, contre environ 16% pour l’Université de Marseille. La proportion d’étudiants admis en deuxième année venant de chaque parcours suivant ces tendances, le contingent de places réservées à chaque L.AS apparait donc comme minoritaire.

Il est enfin important de noter que les universités de Créteil, Caen, Poitiers et Strasbourg ne proposent pas de PASS ; les étudiants devront donc nécessairement porter leur choix vers l’une des L.AS disponibles ou s’orienter vers d’autres universités. Néanmoins, chacune de ces universités propose en réalité une L.AS correspondant, en terme de contenu d’enseignements, peu ou prou aux anciens programmes de PACES, telle la licence Sciences pour la Santé de Paris-Est (Créteil).

Études de médecine

 

PASS ou L.AS : sur quels critères choisir sa voie ?

Compte tenu des spécificités de chaque parcours et du nombre de places accordées dans chacun d’entre eux, quelle est la meilleure orientation possible ? Plusieurs critères peuvent éclairer l’étudiant hésitant.

En effet, c’est d’abord son profil et ses aspirations qui seront les bons déterminants de son choix. A un élève ayant un profil scientifique et un projet mûri le destinant avec certitude aux études de médecine, on peut conseiller de s’orienter vers le PASS, qui lui permettra de concentrer l’essentiel de son énergie sur les matières qui lui serviront dans la suite de son parcours. Sa mineure ne sera toutefois pas à négliger, puisqu’en cas d’échec à intégrer la filière de son choix en fin de première année, l’étudiant devra, pour pouvoir retenter sa chance, rejoindre la L.AS correspondant à sa mineure, et y exceller.

Pour un élève encore hésitant sur son projet professionnel, qui envisage des études de médecine, mais aussi d’autres professions, il peut être intéressant d’envisager une L.AS. Cette licence lui permettrait de conserver un parcours très ouvert lui laissant le temps de mûrir son projet personnel, médical ou plus en lien avec sa majeure. Opter pour une licence spécialisée dans une matière dans laquelle on excelle (par exemple mathématiques, anglais, économie) peut en outre être judicieux : les places autorisant l’accès aux filières de santé sont peu nombreuses, mais un étudiant particulièrement brillant dans sa matière, même s’il a peu étudié les sciences au lycée, peut avoir plus de chances de s’y distinguer qu’en PASS où toute la promotion se trouve face à de nombreuses matières nouvelles qui s’appuient souvent sur de solides pré-requis en sciences.

La personnalité propre à chaque élève est également à prendre en considération. Les universités signalent que pour réussir son PASS, il faut être doté de bonnes capacités de mémorisation, d’une grande puissance de travail (le travail personnel journalier d’un étudiant en première année de médecine est estimé à six à dix heures, y compris les week-ends), et d’une certaine résistance à la pression. En L.AS, celle-ci sera peut-être moins palpable, mais la sélectivité demeurera très importante. Il faudra donc que l’étudiant soit capable de beaucoup s’investir dans la majeure choisie, sans bien sûr délaisser sa mineure qui sera examinée avec soin par le jury chargé de sélectionner les dossiers à admettre en filière santé.

Projet professionnel, personnalité, dossier scolaire, motivation sont les principaux éléments à examiner avec soin avant de faire le choix du PASS ou d’une L.AS. Quelle que soit la voie sélectionnée, le niveau d’excellence requis pour poursuivre ses études dans la filière de son choix est particulièrement élevé et les étudiants ayant minutieusement construit leur parcours dès le lycée partiront avec un avantage certain.

Pour retrouver les enseignements de spécialités conseillés au lycée dans le cadre de la réforme pour une orientation vers les études de médecine vous pouvez consulter notre article.


Pour tout comprendre de la réforme des études de médecine venez nous rencontrer lors de nos réunions d’information.

Toutes les informations sur la réforme du lycée :

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  • Études de médecine : quelle voie choisir entre PASS et L.AS ?
  • École d’ingénieur post-bac, mode d’emploi

    Les écoles d’ingénieur post-bac sont de plus en plus plébiscitées par les lycéens dans leurs choix d’orientation. Elles permettent d’entrer dès la sortie du lycée dans une école sans passer par la classe préparatoire et proposent des applications plus concrètes dès la première année. Attention cependant : loin d’être une solution de facilité ou « de secours » pour des élèves moins performants, ce sont des établissements sélectifs – à un niveau variable selon les écoles,  vers lesquels il convient de s’orienter avec un projet défini.

     


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    1. École d’ingénieur post-bac ou post-prépa : quelle différence ?

    A la sortie du lycée, deux voies s’offrent à vous pour devenir ingénieur : intégrer une classe préparatoire scientifique (les meilleures d’entre elles sont très sélectives) puis passer les concours après deux ou trois ans d’études, ou intégrer directement une école post-bac. Comment faire son choix entre ces deux voies d’admission ?

    Tout d’abord, il est important d’identifier les écoles que vous souhaitez intégrer. En effet, certaines d’entre elles ne recrutent qu’après une classe préparatoire, comme l’École Polytechnique, les Mines ou CentraleSupélec. Cette voie vous donne également accès à toutes les écoles d’ingénieur de France, celles recrutant dès le bac proposant également aux élèves de prépa de les rejoindre directement en « cycle ingénieur », c’est-à-dire à bac +3.

    Si la classe préparatoire vous semble trop compétitive ou que vous trouvez cette voie trop généraliste, vous pouvez vous tourner vers les cursus proposés par les écoles d’ingénieur post-bac. Elles sont une centaine à être accessibles dès la sortie du lycée et sont sélectives à l’entrée : après une étude de dossier, vous devrez passer des épreuves écrites et/ou des épreuves orales, que ce soit auprès de l’école que vous visez (comme l’ICAM, qui possède sa propre procédure avec dossier et entretien) ou par l’intermédiaire d’un concours  » commun  » (Avenir, Puissance Alpha, GEIPI-Polytech, Advance).

    L’ensemble des écoles a  rejoint la plateforme Parcoursup. C’est donc directement sur cette plateforme qu’il faut se porter candidat.

     

    2. La scolarité en école d’ingénieur post-bac

    Rejoindre une école d’ingénieur après le baccalauréat vous engage sur cinq ans : deux ans de classe préparatoire intégrée puis trois ans de « cycle ingénieur », pour aboutir à un diplôme de niveau Bac+5.

    Les deux premières années, bien que portant le nom de « prépa intégrée », ne sont pas aussi compétitives qu’une classe préparatoire aux Grandes Ecoles. L’admission en cycle ingénieur n’étant conditionnée qu’à une attente de résultats suffisants, la pression est moins importante et les relations entre élèves sont plutôt portées sur l’entraide et la solidarité. La prépa intégrée reste difficile et demande un travail rigoureux, mais a l’avantage d’être plus concrète qu’une classe préparatoire plus « générale » : stages, projets et enseignements spécifiques à l’école (informatique…) rythment les deux premières années et permettent d’entrer directement dans le « vif du sujet».

    Ce premier cycle permet également aux élèves de se projeter dès la sortie du bac dans la vie d’école. Ils peuvent par exemple rejoindre des associations, comme en témoigne Charles, étudiant à l’ECE.

    « … il existe de nombreuses associations où on peut faire du sport, défendre des causes comme l’écologie ».

    Après validation des deux premières années, les étudiants entrent en « cycle ingénieur ». Selon les écoles, l’orientation vers votre secteur de prédilection peut se faire directement à l’entrée ou durant la dernière année du cursus. Vous pouvez intégrer une école « généraliste » et choisir une spécialité au cours de votre formation ou, à l’inverse, choisir une école directement spécialisée dans un secteur défini, comme l’IPSA qui propose des formations centrées sur l’aéronautique et le spatial.

    Les cinq ans d’école s’achèvent sur un stage de fin d’étude en entreprise.

     

    3. Quels débouchés ?

    Le taux de chômage des ingénieurs (3,5%) est plus de deux fois inférieur à celui de l’ensemble des actifs. Les écoles affichent également d’excellents taux d’insertion professionnelle, supérieurs à 90%. Selon une étude de l’ESIEE menée auprès de ses étudiants diplômés, 89% d’entre eux ont signé un contrat avant la fin de leur formation, 6% moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme et 5% entre deux et quatre mois après la fin de leurs études.

    Avec un titre d’ingénieur, il est possible d’exercer un grand nombre de métiers. Près d’un diplômé sur deux travaille en recherche, étude et développement : selon le secteur et le poste, cela inclut la conception de solutions innovantes mais également la réalisation d’essais et de prototypes. D’autres préfèrent s’orienter vers le conseil (au sein d’un bureau d’études, d’un cabinet de conseil…), ou encore vers la production.

    Selon la majeure que vous choisirez, vous pourrez exercer différentes professions. Quelques exemples ? Chef de projet produits connectés, data scientist, ingénieur en risques industriels, ingénieur aéronautique, chef de projet système d’information santé, ingénieur Smart City et applications IoT, ingénieur en imagerie spatiale…

    Les étudiants ayant obtenu un double diplôme avec une école de commerce se destinent le plus souvent à des postes de management ou créent leur propre entreprise, parfois même avant d’obtenir leur diplôme grâce à un dispositif d’accompagnement proposé par leurs écoles. Ingénieur commercial, chargé d’affaires, ingénieur avant-vente… ne sont que quelques exemples des métiers possibles après un tel parcours.

    Enfin, pour les élèves qui souhaitent continuer leurs études et qui sont davantage intéressés par la recherche, il est possible de poursuivre en doctorat.

     

    4. Les concours d’accès aux écoles d’ingénieur post-bac

    Une grande partie des écoles d’ingénieur post-bac recrute au moyen de concours communs, tels qu’Avenir (ELSIV, ECE, ESTACA…), Puissance Alpha (EFREI Paris, ESIEE, ESIEA…), GEIPI-Polytech (toutes les écoles du réseau Polytech, ISAT Nevers…) ou Advance (EPITA, ESME Sudria, IPSA, Sup’Biotech).

    Certains d’entre eux requièrent de passer des épreuves écrites, portant sur le programme de Terminale. Leur format est différent des évaluations dont les lycéens ont l’habitude (QCM…) ; il est donc essentiel de s’y préparer sérieusement, afin d’obtenir le meilleur classement possible et se donner toutes les chances d’intégrer l’école visée.

    Nous publierons prochainement un article détaillant ces concours d’accès : restez connectés !

    Besoin de conseils ? Ipesup vous propose des réunions d’information spécifiques à ces écoles, pour vous aider à vous orienter vers celle qui vous correspond.

     


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