Pourquoi faire une prépa HEC ? 

La classe préparatoire est souvent décrite comme un moment d’intense travail mais ses vertus restent parfois méconnues des lycéens. Pourquoi faire une prépa HEC ? Qu’apporte cette formation exigeante, fleuron de l’enseignement d’excellence à la française ? Quels sont ses débouchés ? Elements de réponse dans cet article.

 

Rituel de passage

La classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce permet chaque année à certains étudiants d’accéder aux Grandes Écoles de Commerce et de Management à l’issue d’une préparation rigoureuse et minutieuse d’épreuves écrites et orales. Cette orientation est ouverte à tous les lycéens, pourvu qu’ils soient studieux, et ne doit pas être confondue avec une voie élitiste fermée. Au contraire, la prépa aspire à mettre sur un pied d’égalité tous les élèves en les confrontant à l’épreuve impartiale du concours. Rite de passage vers la maturité intellectuelle, la prépa laisse une trace indélébile à chacun des étudiants passés par ses rangs.

Cette expérience de deux à trois années permet au préparationnaire de se révéler : rigueur d’esprit, méthode, discipline de vie et implication sont primordiales ; des qualités prisées aussi bien par les meilleures universités ou Grandes Ecoles que par les recruteurs futurs. Loin de constituer un moment aisé de la vie estudiantine, la prépa est pourtant une période de justice et de justesse : son dénouement – le concours – reste le procédé ultime témoignant du fruit d’un travail constant et d’une motivation sans faille, ainsi que de la capacité à articuler l’ensemble des enseignements reçus au cours de ces deux années cruciales.

 

L’ascèse

Les classes préparatoires initient une introspection et l’établissement d’un nouveau mode d’organisation. Il s’agit pour l’étudiant de rechercher un équilibre physique et psychologique, garant d’une plus grande capacité d’absorption intellectuelle ainsi que de réflexion : celui-ci repose notamment sur une bonne coordination entre les cours magistraux, le travail personnel, ainsi qu’un temps minimal de loisirs utiles (sport, lecture, activités artistiques et culturelles…).

Virgile Ferrer, ancien préparationnaire, livre dans un récent entretien des conseils indispensables à la réussite en classe préparatoire : « apprenez à connaître votre fonctionnement (capacités de concentration, type de mémoire, moyens de décompression…) afin de personnaliser vos méthodes de travail et de savoir quand il est judicieux de s’arrêter. Aussi, plutôt que d’ingurgiter les références par milliers en étant convaincu que ça impressionnera le correcteur, cherchez à prendre du recul sur le sujet et réfléchissez. »

Cette réorganisation représente dès lors un passage brutal vers une ascèse de vie rigoureuse au sortir des années lycée moins exigeantes, même au sein des établissements les plus prestigieux.

L’étudiant apprend ici à déployer des capacités de résilience durables qui seront capitales jusque dans sa vie professionnelle. Un (ancien) préparationnaire se distinguera par une organisation parfaite, une priorisation rationnelle des tâches et des objectifs, et enfin une grande persévérance même dans l’exécution de tâches laborieuses. Certains d’entre eux vous diront qu’après avoir bravé le stress d’une khôlle de mathématiques, le froid des concours blancs de novembre, des notes résumées à des chiffres plutôt que des nombres, ils peuvent tout affronter car ils sont passés par là.

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Forte interdisciplinarité

À la résilience psychologique et physique vient s’ajouter un bagage intellectuel diversifié et unique. Les classes préparatoires visent à créer des têtes bien faites et bien pleines d’arguments et d’idées, que le préparationnaire se devra d’articuler de manière libre et cohérente afin de convaincre son correcteur. Tout étudiant doit appréhender et assimiler son environnement économique, géopolitique et culturel : le contenu magistral de la prépa offre aux élèves les clefs pour penser la conjoncture actuelle, héritage d’un corpus théorique et d’événements passés. Cette étape est une acmé intellectuelle dont la subtilité n’est souvent saisie qu’après coup, une fois le concours passé.

L’intérêt d’une classe préparatoire économique et commerciale réside ainsi dans sa forte interdisciplinarité. Les étudiants étudieront les mathématiques, les lettres et la philosophie, l’économie ou la géopolitique, et deux langues vivantes. Cette formation, qui n’est comparable qu’à une prépa B/L dans son aspect pluridisciplinaire, permet au préparationnaire d’acquérir de solides outils d’analyse et une culture générale qui lui serviront tant dans sa vie professionnelle qu’en dehors, et une aisance dans les langues étrangères, indispensable pour travailler à l’étranger.

 

Après la prépa, le champ des possibles

Comme le confirme Alain Joyeux, président de l’APHEC (association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales) dans son article Pourquoi faire une classe préparatoire économique et commerciale ?, cette formation d’excellence procure aux étudiants une vélocité décisionnelle et une aptitude d’analyse structurée et argumentée, très prisées par les entreprises comme les institutions les plus prestigieuses.

Selon les chiffres recueillis par Infoprepa, le taux net d’emploi s’élève à 87,9% pour les étudiants étant passés par une classe préparatoire économique et commerciale. Le salaire brut en 2019 pour les diplômés en 2018 s’élève à près de 36 000 euros primes exclues, toutes écoles post-prépa confondues, et augmente considérablement pour les jeunes diplômés issus des meilleures d’entre-elles. Pour ce qui est des deux premières, HEC et l’ESSEC, 98% des jeunes diplômés trouvent un emploi moins de six mois après leur sortie d’école, près de 40% d’entre-eux trouve un emploi à l’étranger, et leur rémunération brute annuelle oscille entre 55 000 et 60 000 euros. La prépa HEC apparaît ainsi comme un effort qui peut porter de beaux fruits, tant sur le plan de l’employabilité en sortie d’école que pour la formation en Grande Ecole de Commerce elle-même, qui apporte aux étudiants une riche vie de campus, des expériences associatives et en entreprise, et de multiples sources d’épanouissement intellectuel et personnel.

 

Se préparer à la prépa

Tout lycéen se destinant à l’intégration d’une classe préparatoire se doit de préparer ce passage vers cette branche si particulière du supérieur. Cela passe tout d’abord par la constitution d’un excellent dossier scolaire dès la Première – voire la Seconde. Le candidat devra également se consacrer à une assimilation du programme de lycée animée non seulement par la volonté d’obtenir de bonnes notes mais surtout par l’intention de n’accumuler aucune lacune en vue de cette orientation sélective.

Pour combler le fossé qui sépare le niveau requis en classe de Terminale et celui attendu en première année de classe préparatoire, une préparation complémentaire, à côté du lycée, peut s’avérer extrêmement bénéfique pour l’élève, tant sur le plan de la motivation que de l’élévation de son niveau académique. IPESUP propose régulièrement des réunions d’information visant à conseiller les élèves de fin de première et de Terminale souhaitant s’orienter vers une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce.

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Pourquoi faire une prépa ? Épisode 1. Tout savoir sur la prépa scientifique

 

Rituel de passage

La prépa permet chaque année à certains étudiants d’accéder aux Grandes Écoles (de Commerce et d’Ingénieur notamment) à l’issue d’une préparation rigoureuse et minutieuse d’épreuves écrites et orales. Cette orientation est ouverte à tous les lycéens, pourvu qu’ils soient studieux, et ne doit pas être confondue avec une voie élitiste fermée. Au contraire, la prépa aspire à mettre sur un pied d’égalité tous les élèves en les confrontant à l’épreuve impartiale du concours.

Rite de passage vers la maturité intellectuelle, la prépa laisse une trace indélébile à chacun des étudiants passés parmi ses rangs. Cette expérience révèle indubitablement vos qualités mais permet aussi de se révéler : rigueur d’esprit, méthode, discipline de vie et implication sont primordiales ; des qualités prisées aussi bien par les meilleures universités ou Grandes Ecoles que par les recruteurs futurs. Loin de constituer un moment aisé de la vie estudiantine, la prépa est pourtant une période de justice et de justesse : son dénouement – le concours – reste le procédé ultime témoignant du fruit d’un travail constant et d’une motivation sans faille, ainsi que de la capacité à articuler l’ensemble des enseignements reçus au cours de ces deux années cruciales.

 

L’ascèse

Les classes préparatoires initient une introspection et l’établissement d’un nouveau mode d’organisation. Il s’agit pour l’étudiant de rechercher un équilibre physique et psychologique, garant d’une plus grande capacité d’absorption intellectuelle ainsi que de réflexion : celui-ci repose notamment sur une bonne coordination entre les cours magistraux, le travail personnel, ainsi qu’un temps minimal de loisirs utiles (sport, lecture, activités artistiques et culturelles…)

Cette réorganisation représente dès lors un passage brutal vers une ascèse de vie rigoureuse au sortir des années lycée moins exigeantes, même au sein des établissements les plus prestigieux.

L’étudiant apprend ici à déployer des capacités de résilience durables qui seront capitales jusque dans sa vie professionnelle. Un (ancien) préparationnaire se distinguera par une organisation parfaite, une priorisation rationnelle des tâches et des objectifs, et enfin une grande persévérance même dans l’exécution de tâches laborieuses. Certains d’entre eux vous diront qu’après avoir bravé le stress d’une khôlle de mathématiques, le froid des concours blancs de novembre, des notes résumées à des chiffres plutôt que des nombres, ils peuvent tout affronter car ils sont passés par là.

 

Le champ des possibles

À la résilience psychologique et physique vient s’ajouter un bagage intellectuel diversifié et unique. Les classes préparatoires visent à créer des têtes bien faites et bien pleines d’arguments et d’idées, que le préparationnaire se devra d’articuler de manière libre et cohérente afin de convaincre son correcteur. Tout étudiant doit appréhender et assimiler son environnement économique, géopolitique et culturel : le contenu magistral de la prépa offre aux élèves les clefs pour penser la conjoncture actuelle, héritage d’un corpus théorique et d’événements passés. Cette étape est une acmé intellectuelle dont la subtilité n’est souvent saisie qu’après coup, une fois le concours réussi. Enfin, cette gageure procure aux étudiants une vélocité décisionnelle et une aptitude d’analyse structurée et argumentée, qui font parfois défaut à certains de leurs homologues, notamment en entreprise.

 

Se préparer à la prépa

Ainsi tout lycéen se destinant à l’intégration d’une classe préparatoire se doit de préparer ce passage vers cette branche si particulière du supérieur. Cela passe tout d’abord par la constitution d’un excellent dossier scolaire dès la Première – voire la Seconde. Le candidat devra également se consacrer à une assimilation du programme de lycée animée non seulement par la volonté d’obtenir de bonnes notes mais surtout par l’intention de n’accumuler aucune lacune en vue de cette orientation sélective. Nous nous attacherons donc, au cours de cette série en trois temps, à revoir les principales voies s’offrant aux étudiants et à comprendre – dans la mesure des informations dont nous disposons – quelle serait la meilleure stratégie à adopter dans la sélection des enseignements de spécialité tant pour maximiser l’attrait du dossier que pour la constitution d’un profil adéquat à chaque filière. Commençons par la préparation scientifique.

 

Prépa scientifique avec Ipesup

 

Les classes préparatoires aux Grandes Ecoles d’ingénieur

Les prépas scientifiques destinent leurs étudiants à l’intégration d’une grande école d’Ingénieur, d’une École Normale Supérieure (ENS) ou d’une école vétérinaire.

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Les étudiants lauréats du baccalauréat en 2021 qui intégreront une classe préparatoire scientifique la même année seront les premiers étudiants issus de la réforme à passer le concours (en 2023). En 2021, une nouvelle filière MPI (Mathématiques, Physique et Informatique) viendra compléter les filières existantes en 1ère année. En seconde année, les étudiants pourront choisir de poursuivre dans cette filière (une filière MPI 2ème année sera ainsi créée), ou rejoindre la filière MP. Par ailleurs la filière S disparaissant, les candidats éligibles à ces classes préparatoires seront ceux ayant suivi deux enseignements de spécialité scientifiques en Terminale et très certainement l’option Mathématiques Expertes.

 

Les prépas MP (Maths Physique), PSI (Physique Sciences de l’Ingénieur), PC (Physique Chimie), PT (Physique Technologie)

Ces acronymes sont les descendants de la traditionnelle voie Math Sup – Math Spé : se concentrant autour des Mathématiques et de la Physique, ces différentes filières permettent aux étudiants de pondérer les différentes matières du tronc commun selon leurs affinités intellectuelles. Toutes ces différentes voies permettent d’accéder aux mêmes Grandes Écoles d’Ingénieur (l’École Polytechnique, les Écoles Centrales, les Écoles des Mines, les Arts et Métiers, l’École des Ponts etc.). Les filières MPSI et PCSI procurent par ailleurs sensiblement les mêmes chances de réussite au concours, les étudiants doivent donc véritablement s’orienter en fonction de leurs disciplines de prédilection. La filière PTSI est la moins sélective des trois filières existantes en première année. Elle débouche uniquement sur les filières PSI et PT, les candidats de filière PT ayant moins de chances statistiquement d’accéder aux « top Écoles ».

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Grille des horaires par filière – Première année
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Grille des horaires par filière – Deuxième année

 

Dès lors, quelles options au Lycée ?

L’orientation vers une classe préparatoire dite scientifique est donc probablement le choix laissant le moins possible la place au doute. Dans l’optique de l’intégration d’une MPSI (Mathématiques, Physique et Sciences de l’Ingénieur), PCSI (Physique, Chimie et Sciences de l’Ingénieur), ou d’une PTSI (Physique, Technologie et Sciences de l’Ingénieur), les Mathématiques demeurent bien entendu la matière incontournable qui doit être maintenue en option (Mathématiques expertes) jusqu’en Terminale.

Pour intégrer la nouvelle filière MPI, l’Union des professeurs des classes préparatoires scientifiques recommande de choisir en Première les spécialités Mathématiques, Physique-Chimie et NSI, et de conserver en Terminale les spécialités Mathématiques et NSI. Selon nous, de bons candidats qui auraient choisi Mathématiques, Physique-Chimie et NSI en Première, mais qui auraient abandonné la NSI en Terminale au profit de la Physique-Chimie pourront aussi avoir leurs chances.

Ces derniers ne seront sans doute pas prioritaires en MPI, néanmoins cette stratégie présente l’avantage de leur ouvrir davantage de portes. En ce qui concerne le second choix d’enseignement de spécialité de Terminale, les perspectives semblent se limiter à la Physique-Chimie, Sciences de l’Ingénieur ou Numérique et Sciences Informatiques. Néanmoins, permettons nous d’insister sur le poids de la Physique-Chimie et sur l’importance de favoriser la consolidation d’un savoir théorique en Mathématiques et en Physique jusqu’en classe de Terminale. Un étudiant optant pour Mathématiques et Sciences de l’Ingénieur en Terminale, pourra également intégrer une prépa scientifique.

En effet, l’option SI de Terminale inclut 2 heures de physique complémentaires. Un tel choix pourrait s’avérer pertinent pour les étudiants ambitionnant de rejoindre une classe préparatoire PTSI (une filière dans laquelle les sciences industrielles sont importantes), voire une MPSI. Une trajectoire naturelle pour ce type de profil serait de poursuivre la SI à haut niveau, en prenant l’option « Sciences industrielles » de MPSI après le premier trimestre (on rappelle que les étudiants de MPSI ont le choix entre une option Info et une option SI après le premier trimestre de classe préparatoire).

Il s’agira donc en première de se concentrer sur trois matières scientifiques, dont les mathématiques et la physique-Chimie.

 

La prépa BCPST (Biologie, Chimie, Physique, Sciences de la Terre)

Contrairement aux prépas scientifiques citées ci-dessus, la filière BCPST ouvre – à l’issue de deux années de préparation – la voie à trois concours différents :

  •  Le concours commun « Agro-Véto » (donnant accès aux Écoles d’agronomie, d’agro-alimentaire, de chimie, à l’École Polytechnique et aux Écoles Vétérinaires).
  • Le concours des différentes ENS (Paris-Ulm, Lyon et Paris-Saclay) et des Ponts ParisTech.
  • Le concours G2E (voie d’accès aux Écoles de géologie, de l’eau et de l’environnement). Les prépas BCPST réunissent donc traditionnellement une grande variété de profils, compte tenu du large choix de débouché offert. C’est la seule classe préparatoire scientifique dont le socle d’enseignement comporte la SVT (Sciences de la Vie et de la Terre).

Comme le montre la maquette horaires ci-dessus, la pondération des matières reste relativement équilibrée entre les sciences dures et, comme pour les autres prépas scientifiques, les sciences humaines tiennent encore un rôle mineur. Néanmoins, une priorité demeure accordée aux Mathématiques de même qu’à la Physique-Chimie. Ainsi, même si les prépas BCPST accueillent traditionnellement tous les types de profils scientifiques, il est essentiel de consolider un bon niveau en Mathématiques et en Physique-Chimie dès le Lycée.

Il sera néanmoins difficile de faire l’économie de l’enseignement de spécialité SVT dans la nouvelle nomenclature d’enseignements, du moins en Première. Sur son blog, l’Union des professeurs scientifiques des classes prépa BCPST (UPA) cible clairement cette spécialité aux côtés des Mathématiques et de la Physique-Chimie, tout en indiquant une souplesse de combinaisons pour la classe de Terminale. En somme, la prépa BCPST demeure ouverte à tous les profils purement scientifiques : un élève ayant valorisé deux des trois matières citées ci-dessus sera normalement éligible.

Nous pouvons supposer que les professeurs devront faire face en première année à des classes plus hétérogènes qu’auparavant et devront s’attacher à aider les élèves à rattraper leur retard en Physique-Chimie ou SVT (il est en effet peu probable que la majeure partie des élèves abandonnent les Mathématiques en Terminale).

Le campus de l’École polytechnique

Le campus de l’École polytechnique

Le prochain article de la Rédaction sera consacré aux classes préparatoires aux Grandes Ecoles de Commerce.

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Pourquoi faire une prépa ? Épisode 3. Tout savoir sur la prépa littéraire

 

Rituel de passage

La prépa permet chaque année à certains étudiants d’accéder aux Grandes Écoles (de Commerce et d’Ingénieur notamment) à l’issue d’une préparation rigoureuse et minutieuse d’épreuves écrites et orales. Cette orientation est ouverte à tous les lycéens, pourvu qu’ils soient studieux, et ne doit pas être confondue avec une voie élitiste fermée. Au contraire, la prépa aspire à mettre sur un pied d’égalité tous les élèves en les confrontant à l’épreuve impartiale du concours. Troisième épisode de notre série « Pourquoi faire une prépa ? » avec la prépa littéraire.

Rite de passage vers la maturité intellectuelle, la prépa laisse une trace indélébile à chacun des étudiants passés parmi ses rangs. Cette expérience révèle indubitablement vos qualités mais permet aussi de se révéler : rigueur d’esprit, méthode, discipline de vie et implication sont primordiales ; des qualités prisées aussi bien par les meilleures universités ou Grandes Ecoles que par les recruteurs futurs. Loin de constituer un moment aisé de la vie estudiantine, la prépa est pourtant une période de justice et de justesse : son dénouement – le concours – reste le procédé ultime témoignant du fruit d’un travail constant et d’une motivation sans faille, ainsi que de la capacité à articuler l’ensemble des enseignements reçus au cours de ces deux années cruciales.

 

L’ascèse

Les classes préparatoires initient une introspection et l’établissement d’un nouveau mode d’organisation. Il s’agit pour l’étudiant de rechercher un équilibre physique et psychologique, garant d’une plus grande capacité d’absorption intellectuelle ainsi que de réflexion : celui-ci repose notamment sur une bonne coordination entre les cours magistraux, le travail personnel, ainsi qu’un temps minimal de loisirs utiles (sport, lecture, activités artistiques et culturelles…)

Cette réorganisation représente dès lors un passage brutal vers une ascèse de vie rigoureuse au sortir des années lycée moins exigeantes, même au sein des établissements les plus prestigieux.

L’étudiant apprend ici à déployer des capacités de résilience durables qui seront capitales jusque dans sa vie professionnelle. Un (ancien) préparationnaire se distinguera par une organisation parfaite, une priorisation rationnelle des tâches et des objectifs, et enfin une grande persévérance même dans l’exécution de tâches laborieuses. Certains d’entre eux vous diront qu’après avoir bravé le stress d’une khôlle d’anglais, le froid des concours blancs de novembre, des notes résumées à des chiffres plutôt que des nombres, ils peuvent tout affronter car ils sont passés par là.

 

Le champ des possibles

À la résilience psychologique et physique vient s’ajouter un bagage intellectuel diversifié et unique. Les classes préparatoires visent à créer des têtes bien faites et bien pleines d’arguments et d’idées, que le préparationnaire se devra d’articuler de manière libre et cohérente afin de convaincre son correcteur. Tout étudiant doit appréhender et assimiler son environnement économique, géopolitique et culturel : le contenu magistral de la prépa offre aux élèves les clefs pour penser la conjoncture actuelle, héritage d’un corpus théorique et d’événements passés.

Cette étape est une acmé intellectuelle dont la subtilité n’est souvent saisie qu’après coup, une fois le concours réussi. Enfin, cette gageure procure aux étudiants une vélocité décisionnelle et une aptitude d’analyse structurée et argumentée, qui font parfois défaut à certains de leurs homologues, notamment en entreprise.

 

Se préparer à la prépa

Ainsi tout lycéen se destinant à l’intégration d’une classe préparatoire se doit de préparer ce passage vers cette branche si particulière du supérieur. Cela passe tout d’abord par la constitution d’un excellent dossier scolaire dès la Première – voire la Seconde. Le candidat devra également se consacrer à une assimilation du programme de lycée animée non seulement par la volonté d’obtenir de bonnes notes mais surtout par l’intention de n’accumuler aucune lacune en vue de cette orientation sélective.

Nous nous attacherons donc, au cours de cette série en trois temps, à revoir les principales voies s’offrant aux étudiants et à comprendre – dans la mesure des informations dont nous disposons – quelle serait la meilleure stratégie à adopter dans la sélection des enseignements de spécialité tant pour maximiser l’attrait du dossier que pour la constitution d’un profil adéquat à chaque filière. Dans cet article, nous présenterons les classes préparatoires littéraires.

 

Les classes préparatoires littéraires

Hypokhâgne et Khâgne A/L

L’Hypokhâgne est probablement la quintessence des études littéraires en France : elle ouvre en particulier les portes de la Rue d’Ulm (ENS Paris) et aspire à attirer les meilleurs profils littéraires à l’issue du Lycée. Après deux années de préparation intensive, les étudiants peuvent se présenter aux concours suivants :

  •  Les concours des Grandes Écoles littéraires à travers la BEL (Banque d’Épreuves Littéraires) :
    • Le concours lettres de l’École Normale Supérieure de Paris (rue d’Ulm) ;
    • Le concours littéraire de l’École Normale Supérieure de Lyon ;
    • Le concours langue étrangère de l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay ;
    • Le concours de l’École Nationale des Chartes.

 

  • Les concours des Grandes Écoles de Commerce à travers la BCE (Banque Commune d’Épreuves), notamment les trois parisiennes (HEC, ESSEC et ESCP BS) de même que toutes les autres Écoles Supérieures de Commerce.

 

  • Les concours, après redoublement de la Khâgne et obtention de l’équivalence Licence (BAC+3) ou l’obtention d’une Licence 3 à l’issue de deux années de prépa et d’une année d’université, pour l’intégration de Sciences Po Paris, d’un IEP de province ou du CELSA.

 

  • D’autres formations diverses :
    • L’Université Paris Dauphine ;
    • École spéciale militaire de Saint Cyr ;
    • École du Louvre ;
    • L’ISIT (Institut de management et de communication interculturels) ;
    • L’ISMaPP (Institut supérieur du management public et politique) ;
    • L’ESIT (École supérieure des interprètes et traducteurs) ;
    • Les quatre grandes écoles de management de la banque d’épreuves Ecricome.

À noter que les étudiants doivent choisir pour leur année de Khâgne (i.e. deuxième année de prépa) entre Ulm et Lyon afin de respecter la nomenclature de la Banque d’épreuves littéraires (BEL). La première année d’Hypokhâgne constitue en effet une remise à zéro en langues anciennes (Grec ou Latin à choisir courant Septembre) et c’est à l’issue de cette première année que les étudiants devront conserver ou abandonner leur langue ancienne.

Ainsi, les étudiants ne poursuivant pas leur étude des langues anciennes sont orientés en Khâgne Option Lyon dont le concours est dit moderne et où l’épreuve de barrage porte sur la géographie contrairement à Ulm (destinée aux latinistes et hellénistes) dont le concours présente une épreuve de version en Latin ou en Grec.

blankNomenclature Prépa Littéraire

 

La majeure partie des étudiants a en principe pour ambition d’intégrer une ENS, l’enseignement et/ou la recherche étant les principaux débouchés de ce cursus. Mais, 95% des étudiants échouant à intégrer une ENS, la BEL donne aux préparationnaires en Lettres d’autres options d’orientation et revalorise ainsi cette voie. L’intégration d’une école de commerce constitue donc une véritable alternative bien que l’Hypokhâgne et la Khâgne ne dispensent aucun enseignement en mathématiques. En effet, suite à l’intégration des étudiants, les Grandes Écoles mettent en place une remise à niveau et ces profils éminemment littéraires peuvent finalement s’orienter vers des carrières plus quantitatives (en stratégie, finance, management etc.)

Il n’en demeure pas moins qu’une Khâgne requiert expressément un bon – voire excellent – niveau dans l’ensemble des matières littéraires (Français, Philosophie, Histoire et Géographie, Langues Vivantes). En effet, les exigences s’avèrent élevées et équilibrées entre les différentes disciplines littéraires.

blankVolume horaire classes de première année : Lettres supérieurs

blankVolume horaire classes de deuxième année

 

En revanche, comme pour les CPGE Commerce, la filière khâgne reste ouverte à tous les profils, pourvu qu’ils soient brillants et comme le souligne Stéphane Coviaux (président de l’Association des professeurs de première et lettres supérieures) : « Notre principe général est qu’aucun choix ne fermera la moindre porte. Un élève, pas encore déterminé, qui aura choisi des spécialités scientifiques aura donc toute sa place dans nos filières ». A priori aucun enseignement de spécialité ne sera donc discriminant bien qu’il soit recommandé aux élèves de faire les choix les plus cohérents avec leur ambition d’école (Celsa, IEP, école de commerce, ENS).

La spécialité Littérature, langues et cultures de l’Antiquité (LLCA) de même que l’option Langues et cultures de l’Antiquité (LCA) demeureront toutefois l’orientation la plus naturelle afin de se constituer un bagage en humanités en amont de la prépa. Ceci dit, Stéphane Coviaux assure que « Aujourd’hui, la plupart de nos étudiants démarrent le latin ou le grec en première année de prépa, et arrivent en deux ans au niveau exigé. Cette préparation intensive se poursuivra. »

Une bonne maîtrise du Latin ou du Grec acquise dès le Secondaire constitue toutefois un avantage sensible dans la mesure où elle permet une maîtrise plus approfondie de la sémantique des sujets en Philosophie, Histoire, Géographie etc. et fournit donc aux étudiants un avantage pour comprendre certaines ambivalences et nuances. Ainsi, commencer l’étude du Latin ou du Grec de manière précoce ne peut être qu’un élément de discrimination positive, sans que cela soit rédhibitoire pour les élèves qui n’en auraient jamais fait.

 

Hypokhâgne et Khâgne B/L

La B/L est une classe préparatoire dite littéraire et pourtant étonnamment pluridisciplinaire et équilibrée. Les élèves issus de cette filière préparent en priorité les concours suivants :

  • Le concours B/L de l’École Normale Supérieure de Paris (rue d’Ulm) ;
  • Le concours Sciences Économiques et Sociales de l’École Normale Supérieure de Lyon ;
  • Le concours Sciences Sociales de l’ENS Paris-Saclay ;
  • Le concours Économie et Sciences Sociales de l’ENSAE ParisTech (École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique).

Les étudiants peuvent également se présenter aux concours d’autres Grandes Écoles par des voies dédiées :

  • L’option Lettres et Sciences Humaines des concours des Grandes Écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP BS, EM Lyon, EDHEC, Audencia) ;
  • La procédure d’admission en Master 1 de Sciences Po Paris ;
  • Le concours Économie et Sciences Sociales de l’ENSAI (École Nationale de la Statistique et de l’Analyse de l’Information).

Encore plus largement pluridisciplinaire, l’Hypokhâgne et la Khâgne B/L sont fondées sur un principe d’égalité des matières. Elles croisent prépa littéraire et prépa HEC, conservant de la première des exigences purement académiques fortes, et, à ce titre, cette formation très exigeante est un oiseau rare au sein des prépas (très peu de Lycées en proposent). Il est en revanche certain que la plupart des étudiants de B/L effectuent de brillants parcours académiques et professionnels, souvent très variés.

Cette filière serait donc en principe ouverte à tous les lycéens mais elle requiert en réalité un très bon niveau, parfois discriminant, en Mathématiques (pondérées du même volume horaire que les sciences humaines).

blankVolume horaire prépa B/L

 

C’est pour cela, qu’à la différence de l’A/L, la spécialité Mathématiques sera inévitable jusqu’en Terminale. Il est essentiel que les élèves conservent au lycée, dans l’optique d’intégrer une B/L, le profil le plus équilibré et le plus complet possible. Par ailleurs, les enseignements Humanités, littérature et philosophie (HLP), Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP), Sciences Économiques et Sociales (SES), Littérature, langues et cultures de l’Antiquité (LLCA) ou Langues, littératures et cultures étrangères (LLCE) peuvent être un plus.

L’École normale supérieure de la rue d’Ulm

L’École normale supérieure de la rue d’Ulm

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Ma vie en école d’ingénieur post-bac. Entretien avec Charles, étudiant en deuxième année à l’ECE à Paris

Avant d’intégrer une école d’ingénieur post-bac, quel a été ton parcours de lycéen ? 

J’ai fait mes classes de Première et de Terminale à Prépasup à Paris, préparant un bac S spécialité mathématiques.

 

Pourquoi t’es-tu tourné vers une école d’ingénieur post-bac ? 

Depuis petit, je suis attiré par le bricolage et la mécanique. J’ai toujours aimé réparer des vélos, repeindre et réparer les objets qui ne fonctionnaient plus. J’ai aussi une passion, le modélisme. Il s’agit de miniatures d’engins mécaniques à moteur ou électriques comme les voitures télécommandées, les avions, les hélicoptères. Petit j’avais une miniature de voiture et un petit avion. Avec ces centres d’intérêt et mon goût pour les sciences il m’est apparu naturel de me tourner vers une école d’ingénieurs. Je ne me sentais pas les capacités de concentration et de travail pour rejoindre une classe préparatoire, alors j’ai envisagé les écoles d’ingénieur post-bac. 

 

Comment se passe la vie en école ? 

C’est très différent par rapport à la Terminale : on est libre de ce qu’on fait, on a plus d’indépendance. On travaille mais on travaille plus pour soi. Les horaires sont différents : en Terminale c’était parfois 8h-18h alors qu’en école on peut avoir des journées de 8h-20h puis cours uniquement le matin le lendemain, ça alterne. On travaille plus parce qu’on en a envie, alors qu’en Terminale, on travaille parce qu’on est contraint, notamment par les parents. En école d’ingénieurs, on aime, donc on travaille. On a à peu près 27 heures de cours par semaine en première année. 

Comme dans toutes les écoles, il existe de nombreuses associations où on peut faire du sport, défendre des causes comme l’écologie. Le jeudi après-midi est dédié à la vie associative. Pour ma part je suis dans le BDS (Bureau des Sports) en section tennis. L’école loue des terrains à l’année dans le 13e arrondissement et on peut aller y jouer. 

 

Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

Les première et deuxième années sont des années de prépa intégrée. A partir de la deuxième année, on doit réaliser un stage obligatoire de deux mois minimum. Ceux qui ont les meilleurs résultats (et qui peuvent se le permettre) ont la possibilité de réaliser un séjour au Museum of Modern Art (MoMA) à San Francisco pour découvrir l’ingénierie artistique. En troisième ou quatrième année, on a la possibilité de faire six mois de stage à l’étranger. Le cursus se clôt sur un stage de fin d’études dans une entreprise, que les étudiants intègrent généralement par la suite.

 

Quels sont les qualités et les défauts de ton école ? 

Les qualités, ce sont les matières étudiées comme l’informatique et l’électronique. Le niveau est vraiment bon. Je peux mentionner un défaut, même si ce n’est pas très important : en première année, les étudiants sont dans le seul bâtiment qui n’est pas rénové. 

 

Comment se sont déroulés les concours ? 

Les concours des écoles d’ingénieur post-bac sont assez stressants à cause du temps imparti. Comme le temps est très limité, il faut bien le gérer et sélectionner les questions auxquelles on est sûr de pouvoir répondre. On n’a même pas 45 secondes par question, et quand elles appellent de grosses réflexions mathématiques il faut apprendre à aller vite.

L’anglais est plutôt difficile en concours, parce qu’il y a de nombreux pièges, comme en français d’ailleurs. En français, on est souvent confiant car c’est la langue qu’on maîtrise mais en réalité on est interrogé sur des règles de grammaire très précises qu’on ne connaît pas toujours à la lettre. C’est compliqué d’avoir plus de 10/20. Il faut s’entraîner pour essayer d’éviter les pièges.

 

ECE Paris et Lyon

 

Comment t’es-tu préparé aux concours ? 

On ne se prépare généralement pas avant la Terminale. J’ai préparé quatre concours : Puissance Alpha, Avenir, GEIPI/ Polytech, Advance. Dès la Toussaint et à toutes les vacances j’ai réalisé des stages avec Prépasup. Les concours ont lieu juste avant le bac, à Pâques, il faut donc bien s’organiser tout au long de l’année.

 

En quoi consistent ces stages de préparation aux concours ? 

Il s’agit d’entraînements sur les annales de concours des années précédentes. Ce n’est pas du cours classique comme en Terminale. On apprend à ne pas tomber dans les pièges. Si on ne se prépare pas aux concours, on tombe facilement dans les pièges.  

 

Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ? 

Elle m’a appris à savoir gérer le temps, à ne pas tomber dans les pièges tendus par le concours. Il ne faut pas oublier que c’est un concours, avec un nombre de places limité : l’examen il faut le réussir, alors que le concours il faut être parmi les meilleurs. 

La préparation aux concours Post-bac d’ingénieur, si on ne la fait pas, ça risque d’être compliqué. Si on la fait, il faut être à fond, et si on ne peut pas faire tous les stages, il est bon de choisir ceux qui sont près du concours. Après décembre, la préparation devient essentielle. 

 

Conseillerais-tu la prépa concours écoles d’ingénieur Post-bac de Prépasup ? 

A 100%, d’ailleurs je l’ai déjà fait. A ceux qui étaient en Première quand j’étais en Terminale j’ai conseillé ces stages pour les écoles d’ingénieur mais aussi pour les écoles de commerce car il y a l’équivalent en commerce, et ils les ont faits. 

 

Comment as-tu choisi ton école ? 

J’ai été admis dans pas mal d’écoles, et j’ai fait le choix de l’ECE à cause des matières qui m’attiraient, de la réputation de l’école et de sa localisation géographique (elle est à Paris, dans le 15e arrondissement).  L’école ne propose que quatre matières en prépa intégrée : maths, physique, informatique, électronique. Ce sont quatre matières que j’aime beaucoup, et qui permettent d’être bon et de ne pas se disperser.

 

Quels sont tes projets ? 

A court terme : réussir mes cinq années, trouver un master qui me convienne, puis faire un master commercial dans une Grande Ecole pour avoir un double diplôme ingénieur / commerce, cursus recherché sur le marché du travail, puis devenir manager sur des projets liés à l’aéronautique, la cybersécurité, ou l’automobile.

 

Qu’est-ce qui fait un bon ingénieur selon toi ?  

Le propre d’un ingénieur c’est de savoir s’adapter. Quand il y a un problème, il faut savoir le résoudre, et s’il est inédit, il faut savoir s’adapter, créer les outils pour le résoudre.

 

Merci à toi Charles Thiolon d’avoir accepté cet entretien !

En savoir plus sur les écoles d’ingénieur accessibles après le bac

En savoir plus sur l’ECE

En savoir plus sur les préparations aux concours des écoles d’ingénieur Post-bac



  • Ma vie en école d’ingénieur post-bac. Entretien avec Charles, étudiant en deuxième année à l’ECE à Paris
  • « Comment l’homme parle-t-il de l’animal ? » – Christophe Cervellon analyse le thème de culture générale en prépa HEC

    Pour Le Figaro Étudiant, Christophe Cervellon, professeur de Culture Générale à Ipesup, répond à une question éclairant le thème de culture générale du concours 2021 pour accompagner les étudiants dans leurs révisions : « Comment l’homme parle-t-il de l’animal ?« .

    Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur Le Figaro Étudiant.

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    La rédaction vous propose :

    Mes études en Grande-Bretagne. Interview de Ross, étudiant en troisième année à l’Université de Cambridge

    Qu’est-ce qui t’a donné envie de choisir Cambridge et le programme Asian and Middle Eastern Studies ?

    Le système de supervision (cours privés) de Cambridge le rendait particulièrement attrayant car il donne la possibilité de suivre un enseignement dans un cadre individuel ou en tête-à-tête avec un expert dans son domaine, ce qui rend le processus d’apprentissage beaucoup plus stimulant et engageant.

     

    Quels ont été les aspects les plus faciles et les plus difficiles de l’installation ?

    Il y a de nombreux événements organisés pendant la première semaine Fresher Week, c’est une façon agréable de rencontrer d’autres personnes.

    Néanmoins, Fresher Week reste éprouvant, car vous essayez de vous installer tout en participant à un maximum d’événements. Cela peut être très exigeant pour quelqu’un de moins extraverti.

     

    Quels sont les points forts de l’éducation à la britannique ? Comment considères-tu la qualité de l’enseignement ? Ce que tu as le plus apprécié ?

    A Cambridge j’ai appris qu’il n’y a pas une seule bonne réponse. Les différents modes de pensée et les arguments sont encouragés, et l’histoire est souvent présentée sous la forme d’un récit, qui nous en dit autant sur les personnes qui l’écrivent que sur ce qui s’est réellement passé. J’aime la qualité de l’enseignement du côté des langues. Avec d’autres modules, on se retrouve parfois avec des universitaires qui semblent trop concentrés sur leur domaine d’intérêt. Tous ne comprennent pas qu’un étudiant de premier cycle n’est pas nécessairement intéressé par le même niveau de détail. J’ai surtout apprécié les cours privés en langues étrangères car ils offrent la possibilité d’interagir en tête-à-tête avec un locuteur natif et de se concentrer sur des domaines qui nécessitent plus de travail.

     

    Est-ce que tu appartiens à des clubs ou associations ?

    J’ai fait du kickboxing en première année et je participerai à l’organisation caritative RAG de Cambridge en quatrième année.

     

    Quels sont tes traditions préférées à St Catharine’s où tu étudies ?

    Les réfectoires officiels sont un excellent moyen de passer une bonne soirée entre amis et de profiter d’une nourriture vraiment bonne pour un prix raisonnable. On porte des toges et on est servi à de longues tables éclairées aux chandelles par des serveurs chics. C’est un bon moyen de rencontrer de nouvelles personnes et de visiter d’autres collèges aussi, ce qui peut être très amusant. Je n’ai pas encore participé à un grand bal – oui, ils sont spectaculaires mais un peu trop chers et voyants à mon goût. 

    Université de Cambridge

     

    Quelques conseils pour les étudiants français qui souhaitent étudier à Cambridge ?

    Entrainez-vous beaucoup pour l’entretien. Ne soyez pas intimidés par l’intelligence des autres : les gens sont intelligents de différentes façons. Si vous êtes accepté, essayez de ne pas trop vous laisser emporter par le travail (comme je l’ai fait). Cambridge a tant à offrir en matière d’activités et de clubs, et en fin de compte, les personnes que vous rencontrez et avec lesquelles vous établissez des liens sont plus susceptibles d’avoir un impact sur votre avenir que le fait d’obtenir les félicitations du jury, finalement une mention TB suffit !

     

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    Bac 2021 : le choc de la Physique-Chimie en classe de Terminale

    Les principaux éditeurs de manuels scolaires (Hachette, Belin, Nathan, Bordas, Hatier) ont dévoilé la structure et le contenu du programme de Physique-Chimie pour les élèves de Terminale qui auront opté pour cet enseignement de spécialité. La lecture attentive de ces ouvrages révèle un programme ardu, dense, accordant une place prépondérante aux mathématiques appliquées. Quelles sont les raisons d’une telle élévation du niveau ?

     

    L’enseignement de la Physique-Chimie avant la réforme

    Entre l’institution des trois séries (L, ES et S) du baccalauréat général en 1993 et la réforme du bac 2021, la matière a connu trois programmes sensiblement différents. Les deux premiers, qui ont eu cours respectivement entre 1993 et 2003 et entre 2003 et 2013, étaient des programmes exigeants qui accordaient une place prépondérante aux mathématiques appliquées. Les épreuves du baccalauréat comprenaient des énoncés courts, sans documents, faisant appel à des mathématiques d’un niveau élevé.

    Entre 2013 et la réforme que nous connaissons, a été mis en place un programme que l’on pourrait qualifier de « documentaliste » : les épreuves contenaient de nombreux documents à lire, et l’élève devait croiser les informations tirées du document et celles apprises dans le cours pour pouvoir répondre aux questions. Le programme, moins formalisé que les précédents, excluait les mathématiques appliquées à la chimie et comprenait par ailleurs plusieurs chapitres accessibles tournés vers le monde contemporain : l’écologie, le numérique, etc.

     

    Le retour d’une prépondérance des mathématiques appliquées

    Avec la réforme du bac 2021, on assiste à un retour en force des mathématiques appliquées à la physique, mais aussi à la chimie, ce qui pour les élèves de Terminale pourra constituer une difficulté nouvelle, puisque cette approche nest pas présente dans le programme de Première et que depuis sept années, elle était absente en classe de Terminale. La présence de mathématiques dans tous les chapitres risque de provoquer un choc de niveau entre des programmes de Seconde et de Première plutôt homogènes, peu mathématisés et un programme de Terminale dense et complexe. Parmi les vingt chapitres à couvrir en Terminale, on trouve quatre chapitres dont seul le titre est en français. Le reste du cours se compose uniquement de formules mathématiques, dont certaines sont si complexes qu’on a pu les retrouver dans certains programmes du supérieur. 

    A cette première difficulté s’ajoute une déconnexion des rythmes des programmes de mathématiques et de physique-chimie. Depuis plusieurs années en effet, certaines notions comme les primitives et les équations différentielles sont abordées plus tôt en cours de physique-chimie qu’en cours de mathématiques. L’accès à ces notions, directement appliquées à des cas concrets sans avoir été expliquées de manière abstraite en cours de mathématiques, devient particulièrement difficile.

    Le nouveau programme accorde par ailleurs moins d’importance aux questions contemporaines que le programme précédent. On retrouve quelques chapitres pouvant appeler des problématiques actuelles, comme celui consacré aux piles qui peut ouvrir sur les véhicules électriques, mais le programme est dans l’ensemble plus « classique », semblable aux programmes institués entre 1993 et 2013.

     

    Un nouveau programme d’un niveau plus élevé, creusant le fossé entre la Première et la Terminale

    Ainsi, l’enseignement de spécialité de physique-chimie risque d’être extrêmement dense (20 chapitres à traiter en 24 semaines de cours) et ardu à partir de cette année en classe de Terminale. Il exigera un niveau solide en mathématiques. Dans ce contexte, il serait légitime de se demander pourquoi l’élévation du niveau n’est pas plus progressive dans cette matière entre la classe de Seconde et celle de Terminale. Un premier élément de réponse peut être trouvé dans le niveau de maturité de l’élève, davantage prêt à se confronter à des notions exigeantes en Terminale qu’en classe de Première. Ensuite, il est à noter que depuis la réforme du collège, les enseignants sont tenus de traiter une quarantaine de chapitres en trois années, sans se voir imposer d’ordre ou de cheminement d’une année sur l’autre. Les professeurs ne suivant pas systématiquement leurs élèves de la classe de Cinquième à la Troisième, il arrive que ces derniers rejoignent la Seconde sans avoir traité tels ou tels chapitres. Un travail d’homogénéisation des niveaux apparaît donc central en classe de Seconde, et se poursuit en Première, ce qui laisse peu de place à l’abord de notions très complexes appelant divers pré-requis.

    Alors qu’en mathématiques, c’est entre la classe de Seconde et la Première que la réforme entérine un choc de niveau, c’est entre la Première et la Terminale que le fossé risque de se creuser en Physique-Chimie à la rentrée.

    le programme de Terminale en Physique-chimie

     

    Une élévation du niveau qui répond à une ambition de mieux préparer les élèves aux études scientifiques, mais qui risque de pénaliser ceux qui ne l’auront pas anticipée

    Pour comprendre les raisons d’une telle réforme dans cette matière, il faut revenir à l’organisation de l’ancien bac : avant 2020, la série scientifique était composée d’élèves ayant pour projet de faire médecine ou de rejoindre une classe préparatoire scientifique, mais aussi de bons élèves indécis qui ne souhaitaient pas se fermer de portes. C’est ainsi que de nombreux bacheliers scientifiques rejoignaient chaque année des filières où les mathématiques et la physique-chimie ne constituent pas un pré-requis, comme le droit, Sciences Po, ou même les filières littéraires.

    En permettant à l’élève de choisir librement chacun de ses enseignements de spécialité, la réforme du bac 2021 suppose que ceux qui ne souhaitaient pas se fermer par exemple la porte d’une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce n’opteront pas nécessairement pour la physique-chimie, puisqu’ils pourront choisir indépendamment de suivre un ou plusieurs enseignements de mathématiques d’un bon niveau (spécialité mathématiques, mathématiques complémentaires et maths expertes), utiles en prépa HEC. L’esprit de la réforme semble donc être de mieux spécialiser les élèves dans les enseignements de spécialité, afin de mieux les préparer à des études supérieures directement en lien avec la matière choisie.

    Dans ce contexte, la réintroduction d’un programme de physique-chimie plus classique, exigeant et mathématisé, prend sens. Il n’en demeure pas moins que les élèves ayant choisi cet enseignement de spécialité devront redoubler d’efforts pour réussir dans cette matière dont le niveau a très clairement augmenté avec la réforme.

     


    Avec la contribution de Tony Kessedjian, professeur de Physique-Chimie à IPESUP, auteur de Physique-Chimie publié chez Ellipse dans la collection Cap sur le Bac’ et co-auteur de deux ouvrages sur les concours des écoles d’ingénieur post-bac.

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    Entretien avec Sixtine, étudiante en Finance et Stratégie, passée par le double diplôme Sciences Po Paris – Columbia

    Après une année de prépa Sciences Po Paris suivie à Ipesup en parallèle de ton année de Terminale, tu as rejoint l’IEP de Paris, puis son double diplôme avec Columbia.

     

    Quel a été ton parcours de lycéenne ?

    Je suis entrée au lycée Victor Duruy (Paris) en seconde où j’ai effectué ma scolarité jusqu’à mon bac. En première, je me suis orientée assez naturellement vers la section Économique et Sociale où j’allais poursuivre les enseignements qui m’intéressaient jusqu’alors : histoire-géo et SES. Je m’y suis beaucoup plu, même si je regrette a posteriori de ne pas avoir fait plus de mathématiques au lycée – qui m’auraient été très utiles plus tard pour faire de l’économie. Parallèlement, je me suis engagée en tant que membre du conseil d’administration, présidente du conseil de la vie lycéenne et j’ai participé à la création d’un club de débat. J’ai finalement obtenu mon bac en juin 2016.

     

    Pourquoi t’es-tu orientée vers Sciences Po Paris ?

    Assez jeune, vers la fin du collège, j’avais déjà en tête l’idée de vouloir intégrer Sciences Po. J’écoutais ma famille parler de politique et j’étais intéressée par les opinions conflictuelles qui émergeaient des discussions. Aussi, les débats des élections présidentielles de 2007 et 2012 m’ont captivée, tant sur la forme (qualités oratoires des candidats…) que sur le fond. Je lisais et écoutais l’actualité assez régulièrement. De plus, je ne savais pas précisément ce que je voulais faire, donc un cursus généraliste était ce que je recherchais. C’est donc assez naturellement que j’ai décidé de préparer le concours de Sciences Po.

     

    Tu as suivi un double cursus à Sciences Po et à Columbia, en quoi cela consiste-t-il ?

    J’ai suivi le Double Diplôme Sciences Po – Columbia en quatre ans (à la différence du cursus classique de Sciences Po qui s’effectue en trois ans.) Les deux premières années sont à Sciences Po, à Reims ou à Paris en fonction du moment où l’on intègre le diplôme (pour ma part, j’ai intégré le DD en 2ème année, j’étais donc sur le campus de Paris), les deux dernières à Columbia. Ce cursus permet à l’étudiant d’être diplômé des deux universités. J’ai donc été élève autant à Sciences Po qu’à Columbia – à la différence de la troisième année du cursus classique où l’étudiant est en « échange » avec l’université partenaire.

    L’un des beaux atouts de ce diplôme est que l’on est « élève » dans les deux universités (et non élève en « échange »), ce qui permet de vivre une expérience académique très intense dans les deux établissements. Si Sciences Po offre un enseignement généraliste les deux premières années, on peut se spécialiser (ou non) à Columbia en choisissant une « majeure » – Sciences Politiques, Économie, Histoire… Pour ma part, j’ai choisi une majeure de Sciences Politiques, avec un intérêt poussé pour l’économie politique.

    Pour ce qui concerne la vie quotidienne, c’est assez génial de vivre à Paris pendant deux ans et d’enchaîner à New York, d’avoir une éducation bilingue, de vivre dans ces deux villes qu’on ne connaît jamais assez. Mon ressenti général sur ces quatre ans est très positif. Un point à améliorer serait la communication entre les deux universités au moment du passage des élèves d’un établissement à l’autre – les choix académiques des élèves de Sciences Po ne sont pas toujours transmis de façon fluide à Columbia, ce qui peut créer des difficultés dans la scolarité à Columbia.

    Le coût des études à Sciences Po se calcule à partir d’un barème dépendant du revenu des parents.

    A Columbia, les frais de scolarité sont très élevés (60.000 $ par an) mais les financer se planifie bien. Les banques font des prêts très avantageux et il existe des systèmes de bourse qui permettent à l’étudiant de ne pas trop s’endetter.

     

    Que retiens-tu de ta scolarité à Columbia ? 

    Mes deux années à New-York ont été particulièrement intenses. J’ai énormément travaillé car les cours demandent beaucoup d’investissement la plupart du temps. Le système académique est encourageant, tous les élèves qui travaillent réussissent. Globalement, j’ai l’impression de m’être éloignée du confort que j’avais – linguistique, culturel, académique… – lorsque j’étais à Sciences Po pour arriver dans une université où il a fallu je fasse vraiment mes preuves pour réussir.

     

    le campus de Columbia Univesity
    Le campus de Columbia University

    Maintenant que tu es de retour à Paris, quel master envisages-tu à Sciences Po ? Pour quelles raisons ?

    J’ai longtemps hésité entre Affaires Publiques, Droit Économique et Finance et Stratégie. J’ai finalement choisi le dernier. Même si les enseignements ne me semblent pas intrinsèquement intéressants (comptabilité, stratégie de l’entreprise, marketing…), ils ont pour avantage d’être concrets et utiles pour un bon nombre d’opportunités professionnelles. Aussi, après avoir disserté pendant quatre ans sur des centaines de sujets qui m’ont appris à raisonner, j’ai envie d’essayer d’autres exercices que le « commentaire ».

     

    Participes-tu à la vie associative de Sciences Po ?

    Au Collège Universitaire, j’ai créé avec un ami une plateforme médiatique qui avait pour but de diffuser des interviews de professeurs de Sciences Po à propos des élections présidentielles de 2017. Ce projet a eu le label « d’initiative étudiante », c’est-à-dire que c’était un projet voté par les étudiants de Sciences Po et reconnu par l’administration – nous avions notamment du matériel à disposition.

    Pour ma scolarité en master je viens d’intégrer la Junior Consulting de Sciences Po (JCSP). La JCSP est la junior entreprise de Sciences Po qui offre des services similaires à un cabinet de conseil pour ses clients, et qui donne l’opportunité aux étudiants de découvrir les métiers du conseil.

     

    Sixtine en pleine interview d'un professeur de Sciences Po
    Sixtine en pleine interview d’un professeur de Sciences Po sur l’élection présidentielle de 2017.

    Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

    Au Collège Universitaire, un stage « de terrain » en fin de première année était prévu : j’ai passé deux mois en Inde à New Delhi dans une ONG – j’ai adoré. Ensuite j’ai fait des stages « d’été » (non obligatoires) : un au journal Le Monde, un autre dans une entreprise de communication, et cet été au pôle FinTech et innovation de l’ACPR (Banque de France). Le master de Finance et Stratégie prévoit une année de césure qui sera l’occasion de faire deux stages de six mois, en France ou à l’étranger.

     

    Quel a été ton cours préféré au Collège universitaire ?

    J’ai adoré les cours d’histoire, et plus particulièrement celui d’histoire du XIXème siècle. Ce cours très détaillé, destiné à exposer les dynamiques historiques du XIXème siècle, m’a donné l’opportunité de lire une multitude d’articles et de livres passionnants. J’ai été très agréablement surprise de la différence des méthodes d’enseignement de l’histoire entre le lycée et Sciences Po : le croisement des sources primaires/secondaires et les débats historiographiques que nous exposaient nos professeurs m’ont permis d’entrevoir la passionnante démarche du travail d’historien.

     

    Comment t’es-tu préparée aux concours de Sciences Po Paris ? En quoi a consisté ta préparation ?

    Je me suis inscrite à IPESUP l’été entre mon année de première et de terminale, où j’ai suivi un stage d’été intensif de deux semaines avec un premier concours blanc. A partir de septembre en terminale et jusqu’au concours, j’allais le samedi après-midi à IPESUP suivre des cours de préparation et j’allais également passer les concours blancs organisés par IPESUP. Parallèlement, j’ai fiché et appris le Berstein et Milza en histoire, je m’entrainais en SES grâce à des livres de cours recommandés par mes professeurs d’IPESUP et je demandais aussi de l’aide à mes professeurs de lycée. Une partie importante de la préparation consistait à me concerter avec tous ceux qui allaient passer le concours pour vérifier que j’apprenais ce qu’il fallait, que je n’étais pas en retard et que mon rythme de travail était à peu près similaire à celui des autres.

     

    Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ?

    Beaucoup de connaissances dans les trois matières au concours, une capacité à gérer plusieurs projets en même temps (préparation du bac et du concours), et une plus grande rigueur de travail. Je me souviens avoir beaucoup travaillé en terminale et d’avoir été contente du résultat !

     

    Conseillerais-tu la Prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ?

    Oui ! Les cours d’IPESUP étaient de très bonne qualité, notamment en économie et en histoire, où les professeurs étaient excellents. Aussi, j’ai trouvé qu’il était bénéfique d’être pendant toute la durée de la préparation en relation avec beaucoup d’autres candidats.

     

    Gardes-tu des souvenirs marquants du concours de Sciences Po ?  

    Je me souviens que les épreuves écrites étaient conformes aux programmes. Autrement, je pense avoir été assez bien préparée pour ne pas en garder de souvenir traumatisant !

     

    Te souviens-tu de certaines questions qui t’ont été posées lors de l’oral d’admission ?

    Je me souviens qu’on m’a posé des questions sur l’actualité (pas très compliquées). On m’avait demandé si je pouvais parler de la situation au Brésil à propos de l’impeachment de Dilma Rousseff ; on m’a demandé de citer « un homme politique sud-africain » ; quelques questions sur les lois El Khomri.

     

    Quels sont tes projets ?

    Je suis encore assez indécise, les opportunités de carrière étant nombreuses. Je pense plutôt m’orienter vers des postes au sein d’institutions bancaires/financières du secteur public telles que l’Autorité des marchés financiers (AMF), la Banque de France, la Banque centrale européenne… Je compte sur les stages de mon année de césure pour me décider !

     

    As-tu un mot à adresser aux lycéens qui te lisent ? 

    Postulez à Sciences Po ! J’y ai été tellement épanouie, aussi bien par les enseignements que pour les formidables rencontres que j’y ai faites. L’opportunité de passer deux ans à New York et d’être diplômée de Columbia ne se serait probablement jamais présentée si je n’avais pas été élève à Sciences Po. En plus, une fois entrés à Sciences Po, les élèves ont une place réservée en master, ce qui enlève bien du souci !

     

    Merci à toi Sixtine d’avoir accepté cet entretien !

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    Les conseils de Patrick Godfard pour se préparer aux concours des IEP

    Aux élèves de Terminale qui préparent cette année les concours des IEP de province, ainsi qu’à tous les férus d’histoire-géopolitique, l’historien Patrick Godfard dévoile ses conseils de livres, films et mangas.

     

    / A lire /

     

    Témoignages

    • BEDNARSKI Piotr, Les neiges bleues, Le Livre de Poche, 2008. Récit émouvant qui offre une vision riche en contrastes sur la Sibérie de l’époque soviétique et sur le sort des enfants.

    La première page de couverture du récit émouvant qui offre une vision riche en contrastes sur la Sibérie de l’époque soviétique et sur le sort des enfants. Les neiges bleues

      • BLOCH Marc, L’Étrange Défaite, Folio Histoire, 1990. Le grand historien Marc Bloch l’écrivit en juillet-septembre 1940. Il fut fusillé pour faits de résistance le 16 juin 1944. Son ouvrage constitue l’analyse la plus intelligente des raisons de la défaite française en mai-juin 1940.
      • DE GAULLE, Mémoires de guerre. Incontournable.
      • DELBO Charlotte, Aucun de nous ne reviendra, Éditions de Minuit, 1970. Récit très émouvant, écrit avec un style poétique, d’une ancienne déportée d’Auschwitz.
      • DRAENGER Gusta, Le Testament de Justyna (préface de Serge Klarsfeld), Le Bord de l’eau, 2019. Témoignage écrit en prison par une jeune femme qui s’est rendue à la Gestapo après l’arrestation de son mari pour partager son sort. Récit relatant les actions du réseau de Résistance juive de Cracovie dans un style littéraire, plein de compassion.
      • GUILLAIN Robert, Orient Extrême, Le Seuil/Aléa, Points Actuel, 1989. Les guerres d’Asie de l’Est vécues par un grand reporter du Monde.
      • KESSEL Joseph, L’Armée des ombres, 1943. Sur la Résistance française.
      • KLEMPERER Victor, LTI, la langue du IIIe Reich. Carnets d’un philologue, Albin Michel, 1996 (existe en collection de poche « Agora »). Livre remarquable, intelligent, d’un philologue juif allemand démis de ses fonctions de professeur et qui a, sur le vif, au cours d’un journal tenu régulièrement, étudié la novlangue nazie. Récit vivant et d’une haute tenue intellectuelle.
      • LUSSEYRAN Jacques, Et la lumière fut, Éditions du Félin, coll. Résistance- Liberté-Mémoire, 2005. Jacques Lusseyran a dirigé le réseau Les Volontaires de la liberté composé de 600 lycéens et étudiants. Il était lui-même étudiant. Et il était aveugle. Trahi, arrêté et déporté, il a survécu au camp. Un très beau témoignage.
      • PILECK Witold, Le Rapport Pilecki, Éditions Champ Vallon, 2014. « Déporté volontaire » à Auschwitz, il fut l’un des plus grands résistants de la Seconde Guerre mondiale.
      • VERCORS, Le Silence de la mer, Éditions de Minuit, 1942. Ouvrage majeur de la Résistance française.

      Etudes d’historiens à la lecture facile et captivante, romans historiques, BD

      • BEEVOR Antony, La Seconde Guerre mondiale, Calmann-Lévy, 2012. Un long récit détaillé, dense, pas que sur les batailles et écrit avec verve.
      • BINET Laurent, HHhH, Grasset, 2010 (Le Livre de Poche, 2011). Sur l’assassinat de Reinhard Heydrich, le numéro deux de la SS et de la Gestapo. Un best-seller de qualité.
      • BROWNING Christopher R., Des hommes ordinairesLe 101e bataillon de réserve de la police allemande et la Solution finale en Pologne, Tallandier, 2007. Une analyse détaillée qui essaie de comprendre comment des hommes en arrivent à massacrer des femmes et des enfants.
      • CARTIER Raymond, La Seconde Guerre mondiale (2 vol.), Larousse, 1965. Une analyse détaillée et réfléchie des opérations militaires.
      • DELISLE Guy, Chroniques de Jérusalem, Éditions Delcourt, 2011. Témoignage sous forme de BD de la vie à Jérusalem. Instructif.
      • FILIU Jean-Pierre, Les Arabes, leur destin et le nôtre – Histoire d’une libération, La Découverte, 2015. Ouvrage court, qui se lit facilement et qui présente les principales problématiques.
      • FILIU Jean-Pierre, B. David, Les meilleurs ennemis (Tome 2 : 1953-1984) : Une histoire des relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient, Futuropolis, 2011. Une BD réussie.
      • FONTAINE André, La guerre froide, réédition Point Histoire en 2006. Livre très détaillé d’un des plus grands journalistes du Monde. Se lit comme un roman.
      • GALBRAITH John Kenneth, La crise économique de 1929Anatomie d’une crise financière, Petite bibliothèque Payot. Se lit comme un roman.
      • KERSHAW Ian, Choix fatidiquesDix décisions qui ont changé le monde (1940-1941), Seuil, Points Histoire, 2014. Se lit très facilement.
      • LACOUTURE Jean, De Gaulle (tome 2 : Le politique [1944-1959] et le tome 3 : Le souverain [1959-1970]). Une biographie détaillée.
      • MODIANO Patrick, Dora Bruder, Folio, 1999. L’auteur est à la recherche d’une jeune fille juive étrangère disparue sous l’Occupation. Un grand roman.
      • NAKAZAWA Keichi, Gen d’Hiroshima. Manga remarquable.

      La première page de couverture d'un Manga remarquable, GEN d'Hiroshima

        • NYE Joseph, Is the American Century Over ?, Polity, 2015. Ouvrage synthétique d’un des politologues les plus renommés, montrant clairement les atouts majeurs que les Etats-Unis continuent à posséder.
          • PERVILLÉ Guy, La guerre d’Algérie, PUF, collection Que sais-je ?, 2015. Ouvrage dense et intéressant.

           

          / A voir /

           

          Documentaires

           

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          • DE TURENNE Henri, COSTELLE Daniel et GUILLAUD Jean-Louis, série des Grandes Batailles, 1966-1974. Très bons documentaires.
          • FOLMAN Ari, Valse avec Bachir, 2008. Une nouveauté : un « dessin animé esthétique documentaire ». Il porte sur des événements tragiques lors de la guerre du Liban.
          • LANZMANN Claude, Shoah, 1985. Le documentaire fleuve qui a fait connaître le mot Shoah. Dans la dernière partie, interviews clés de Rudolf Vrba, Filip Müller (ancien membre d’un Sonderkommando d’Auschwitz) et du résistant polonais Jan Karski qui a essayé en vain d’avertir le monde du génocide en cours.
          • OPHÜLS Marcel, Le chagrin et la pitié, 1971. Un documentaire de qualité qui a changé le regard sur la France de l’Occupation.
          • PONTECORVO Gillo, La Bataille d’Alger, 1966. Film néoréaliste tourné huit ans après les faits avec les habitants de la Casbah d’Alger. Le film ne sortit dans les salles de cinéma en France qu’en 1970 et resta censuré à la télévision jusqu’en 2004.
          • ROSÉ Jean-Christophe, Mussolini-Hitler, l’opéra des assassins, 2012. Documentaire très bien mené.

          Fictions (à partir d’éléments réels)

           

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          • COPPOLA Francis Ford, Apocalypse Now, 1979. Un grand classique sur la guerre du Vietnam.
          • COSTA-GAVRAS, L’Aveu, 1970. Sur les procès staliniens.
          • COSTA-GAVRAS, Missing, 1982. Sur le coup d’État de Pinochet au Chili le 11 septembre 1973.
          • IMAMURA Shôhei, Pluie noire, 1989. Film poignant sur les conséquences du bombardement atomique de Hiroshima. D’après le roman de Masuji Ibuse fondé sur des témoignages.
          • KRAMER Stanley, Jugement à Nuremberg, 1961. Fiction qui pose les problématiques essentielles sur la question des responsabilités.
          • KUBRICK Stanley, Full Metal Jacket, 1987. Film assez réaliste sur la guerre du Vietnam.
          • MIKHALKOV Nikita, Soleil trompeur, 1994. Fiction sur les purges staliniennes des années 1930.
          • NEMES László, Le Fils de Saul, 2015. Dans la peau d’un membre d’un Sonderkommando d’Auschwitz.
          • SIRI Florent Emilio, L’Ennemi intime, 2007. Film dans une veine néoréaliste qui montre bien la nature des combats en zone interdite et les dilemmes moraux lors de la guerre d’Algérie.
          • VON DONNERSMARCK Florian Henckel, La vie des autres, 2006. Sur la Stasi en RDA.
          • ZHANGKE Jia, A Touch of Sin, 2013. Ce film est composé de plusieurs histoires tirées de faits réels : celles d’un mineur de charbon, d’un criminel et d’un ouvrier dans le textile. Le récit des laissés-pour-compte de la croissance en Chine.

          Sur Internet 

          « Histoires de Guerre » de Mamytwink (sur Hiroshima et Nagasaki, Barbie, Witold Pilecki…).

          Je découvre l’émission


          Patrick Godfard, agrégé d’histoire, a enseigné dans le secondaire et le supérieur aux Etats-Unis, en Russie et au Japon et est le traducteur ou l’auteur d’une douzaine d’ouvrages, notamment de préparation à Sciences Po et aux IEP.

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