Covid-19 : continuité pédagogique

Le président de la République a annoncé, ce jeudi 12 mars, la fermeture des établissements scolaires et universitaires à compter du lundi 16 mars en raison de la crise sanitaire nationale.

A compter de cette date, les cours ne seront donc plus assurés physiquement au sein de nos établissements. Soucieux de l’intérêt de ses élèves, et afin de leur garantir une continuité intégrale des enseignements et d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés en s’inscrivant à ses formations, le groupe Ipesup s’est mobilisé pour mettre en place des solutions numériques interactives multi-supports (vidéo, document, chat) qui permettront de suivre les cours en direct à distance et d’échanger avec les professeurs jusqu’à l’autorisation de réouverture des établissements.

Les cours des vendredi 13, samedi 14 et dimanche 15 mars sont assurés normalement. Nous invitons les membres de la communauté éducative : membres du personnel, enseignants, étudiants et élèves à observer strictement les mesures barrières préconisées par le ministère de la Santé.

Les inscriptions à nos stages de Printemps et d’été sont ouvertes tout à fait normalement et nous nous tenons à votre entière disposition au 01 42 77 27 26 ou au 01 44 32 12 00 pour toute question ou renseignement.


Mardi 9 mars 2020

Depuis le 29 février, la France a été placée au stade 2 du plan de prévention et de gestion de l’épidémie liée au coronavirus Covid-19.
Soucieux de l’intérêt de ses élèves, afin de leur garantir un accès intégral aux formations dispensées, Ipesup met tout en œuvre, dans le respect des consignes gouvernementales, pour assurer la continuité de ses enseignements quelle que soit l’évolution du contexte sanitaire.
Les membres de la communauté éducative Ipesup-Prépasup-Optimal Sup-Spé observent strictement les « mesures barrières » préconisées par le ministère de la Santé.
A ce stade, et conformément aux préconisations de l’Education nationale, tous nos cours sont maintenus. 
Dans le cas où l’organisation des cours viendrait à être perturbée, nous nous engageons à ce que toutes les formations soient assurées.

Pour le cas où des formations ne pourraient être assurées en présentiel, nous garantissons par avance aux élèves et à leurs familles la mise en place d’une solution pédagogique à distance conforme aux exigences de qualité d’enseignement de notre groupe. Les inscriptions à nos stages de Printemps et d’été sont ainsi ouvertes tout à fait normalement. Notez qu’il est désormais possible de s’inscrire en ligne à tous nos stages et cycles continus.

Pour tout renseignement complémentaire, l’ensemble des équipes se tient à votre disposition au 01 42 77 27 26.

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  • Covid-19 : continuité pédagogique
  • Conférence Prépa HEC sur le désir

    Le 12 décembre 2019, IPESUP vous invitait dans ses locaux afin d’assister à la conférence sur le Désir, animée par Christophe Cervellon, Camille Dumoulié et Jean-Baptiste Brenet. 

    Si vous souhaitez visionner la conférence dans sa globalité, veuillez cliquer sur le bouton ci-dessous.

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    Comment intégrer Sciences Po Paris en Master en 2023

    En 2019, Sciences Po Paris a pris la décision de supprimer son épreuve écrite d’admissibilité, la note de synthèse, pour diversifier les profils de candidats et s’ouvrir à un plus large panel d’étudiants. Cette décision n’était que le prolongement des partenariats que Sciences Po avait noué avec d’autres Grandes Écoles, telles l’École Normale Supérieure ou HEC, où les étudiants présentant Sciences Po étaient d’office entendus à l’oral, sans épreuve écrite préliminaire. En dehors de ces partenariats, la sélection s’opère désormais sur la base d’un dossier et d’un entretien d’admission.

    Avec la réforme, des candidats intéressants devraient se révéler, comme des ingénieurs qui auraient potentiellement été rebutés par l’écrit, selon Cornelia Woll, professeure titulaire à Sciences Po et directrice des études de 2015 à 2018. Mais pas seulement : cela permet aussi aux candidats de poursuivre sans discontinuer leur stage / année à l’étranger ou en région sans devoir se déplacer à Paris pour passer l’écrit. Ce système se veut plus souple et inclusif. Mais en contrepartie, les exigences sont revues à la hausse : là où un bon dossier soutenu par une bonne note à l’épreuve de note de synthèse suffisait, il faudra désormais présenter un très bon dossier pour décrocher l’oral.

    Cette disparition de l’écrit avantage les profils diversifiés mais elle encourage également les candidats à être plus précis et convaincants dans la préparation de leur CV et de leur lettre de motivation. En effet, pour être d’abord entendu puis reçu, le message implicite est de se démarquer. Se démarquer par ce que l’on a accompli, par les voyages que l’on réalise, par les intérêts que l’on porte, par les expériences originales que l’on a faites, mais surtout à travers un projet professionnel construit et convaincant.

     

    Le déroulé des opérations sera donc le suivant :

    1. Le dossier de candidature à Sciences Po en Master

    D’abord, un double examen du dossier réalisé par deux personnalités académiques de Sciences Po Paris, qui vise à déterminer sur une base équilibrée le niveau académique et le projet du candidat. Pour être sélectionné, il sera impératif d’avoir non pas nécessairement lissé son dossier, mais lié les éléments entre eux de manière cohérente. Un CV et une lettre de motivation bien préparés et rédigés avec le plus grand soin sont essentiels pour mettre en valeur les choses dont vous êtes le plus fier, et passer sous silence ce qui relève du superflu. La lettre en particulier est devenue l’épreuve du concours. Les candidats ont donc intérêt à y consacrer non pas quelques heures, comme ils auraient pu le faire pour des candidatures au Collège universitaire, mais bien plutôt plusieurs dizaines d’heures, depuis la phase de recherche et de réflexion jusqu’à la relecture finale.

     

    Notre expérience est que certains candidats de bon niveau académique produisent des lettres de très grande qualité. Ils révèlent à la fois leur personnalité, leur potentiel, leur culture, mais aussi leur créativité, leur engagement, leur compréhension très fine de l’univers de Sciences Po et en particulier du champ sémantique et lexical du Master auquel ils postulent. Le tout est fluide, construit, élégant et surtout convaincant. Car tout, dans la lettre de candidature à Sciences Po en Master, devra converger vers le Master. Il s’agit de démontrer la forte cohérence entre le parcours antérieur, le projet académique et le projet professionnel. Nous y reviendrons.

     

    La maîtrise de langues étrangères et une expérience à l’étranger (stage, séjour de recherche, long séjour…) sont toujours valorisées, car elles témoignent d’une ouverture d’esprit dont Sciences Po est friand. L’anglais tout particulièrement, niveau B2 minimum (le niveau C1 ou C2 étant idéal), est un critère qui oscille de « fortement recommandé » à « condition nécessaire » pour suivre les cursus en anglais (indépendamment de l’école choisie) ou intégrer l’École des Affaires Internationales. Avant de postuler à un master spécifique, il est essentiel de se renseigner sur le niveau exact requis en anglais. Une page du site internet de Sciences Po y est dédiée.

    Vérifier sur le site de Sciences Po que vous avez toutes les pièces obligatoires est fortement conseillé pour éviter des sueurs froides la veille, et notamment pour les lettres de recommandation que vous devriez demander tôt. Vous pouvez également joindre au dossier de façon facultative un mémoire ou un devoir écrit. Si vous en avez un qui vous a valu des éloges, vous avez tout intérêt à le faire figurer. Il peut permettre de montrer un centre d’intérêt un peu différent ou d’excellentes capacités rédactionnelles, ou encore témoigner d’un niveau d’anglais élevé.

     

    Focus : les Écoles de Sciences Po

    Sciences Po se divise en sept écoles, qui sont toutes accessibles au niveau master. Il s’agit de l’École d’Affaires Publiques, l’École des Affaires Internationales (PSIA), l’École de Droit, l’École du Management et de l’Innovation et l’École Urbaine (dirigées vers l’emploi), auxquelles s’adjoint l’École doctorale, plus axée recherche. Au sein des Écoles, vous avez le choix entre des Masters plus orientés, par exemple Politiques publiques (anciennement appelé Affaires publiques), ou Affaires Européennes (AE) pour l’École d’Affaires Publiques.

    L’entrée mythique du 27, rue Saint-Guillaume à Paris

     

    2. L’entretien d’admission de Sciences Po en Master

    Si vous passez avec succès la première partie de l’examen d’entrée et êtes convoqués à l’entretien d’admission, la moitié du chemin est fait, car l’écrémage est radical. Reste cependant l’épreuve-reine de Sciences Po : l’oral d’admission.

    Il se tient devant une « commission d’entretien », qui est commodément appelée « jury ». Ce dernier se compose de deux personnes, dont au moins un représentant de l’équipe pédagogique du Master choisi. Une candidate récemment admise en master a ainsi eu dans son jury Eleonora Russo, directrice des études du Master d’Affaires Européennes. Pour toutes les écoles hors PSIA, l’entretien se déroule en français. Néanmoins, il peut y avoir, dans le cas des cursus en anglais et du Master AE, une question ou deux en anglais. Il s’agit de ne surtout pas se laisser démonter. Bien qu’elles servent également à évaluer votre niveau d’anglais, elles sont placées là pour vérifier surtout que vous n’êtes pas déstabilisé par un changement de langue, fût-il brusque.

    Il est à noter que les questions « essentielles » ne semblent généralement pas posées en anglais. Dans la majeure partie des cas, ce n’est qu’une question vers la fin de l’entretien : « what activities would you like to do in Sciences Po ? », par exemple.

     

    Les questions elles-mêmes se subdivisent en cinq grandes catégories :

    a. Les questions classiques

    À comprendre comme questions d’appui : ce sont les questions-types des entretiens. Il faut les avoir préparées et ne pas être pris au dépourvu. Par exemple, avoir préparé une présentation de soi en 3 à 5 minutes de temps, qui retrace un parcours cohérent. Une candidate a pensé sa présentation de manière à s’appuyer sur trois objets qu’elle avait apporté avec elle ; sans nécessairement aller jusque-là, le jury apprécie la clarté de votre parcours et son caractère logique. On peut parfaitement avoir vécu des expériences qui ont mené à des impasses, en tant que telles. Ainsi, une autre candidate avait réalisé une année de lectorat à l’étranger, au bout de laquelle elle était revenue convaincue qu’elle ne voulait pas être professeure ; elle s’est donc tournée vers les affaires internationales en stage et a intégré Sciences Po sur un projet professionnel orienté vers la diplomatie. Il peut donc être intéressant de révéler votre cheminement professionnel, même non-linéaire, s’il s’intègre à une réflexion plus large et qu’il ne consiste pas en une juxtaposition d’expériences les unes à la suite des autres. Votre présentation doit offrir au jury des prises pour de nouvelles questions, sans que celui-ci ait besoin de regarder votre dossier. La question « où vous voyez-vous dans 10 ans » (idée de plan de carrière) revient très fréquemment. Il faut l’avoir préparée minutieusement.

     

    b. Les questions sur Sciences Po

    Ces questions ont pour but de savoir si vous vous êtes vraiment intéressé à Sciences Po, ou si vous avez postulé là pour de mauvaises raison (l’unique prestige de l’École par exemple). Ce sont des interrogations générales : « pourquoi Sciences Po » (la compatibilité de Sciences Po avec votre parcours), des questions sur le programme du master auquel vous postulez (les cours qui vous intéressent), « pourquoi Sciences Po et pas une école de commerce », et enfin « que pensez-vous apporter à Sciences Po » étaient des questions communes parmi les candidats interrogés. Il y a également des questions plus pointues, comme « connaissez-vous l’institut de Sciences Po étudiant les questions agricoles ? » pour un candidat en Affaires Publiques voulant se spécialiser dans l’agro-alimentaire. Elles vous engagent à parler de vous. Un oral est censé vous permettre de dire qui vous êtes : il y a autant d’oraux différents que de candidats, et, lorsque l’oral est réussi, c’est le candidat qui parvient à l’orienter. Donc, préparez des arguments fondés sur votre expérience personnelle ! A force d’entraînement, apprenez à sortir de votre coquille de stress.

     

    c. Les questions décalées sur la lettre de motivation

    Ce sont les questions les plus dirigées. Elles mettent en avant ce qui a intéressé le jury dans votre lettre (donc souvent ce qui ressort de manière saillante). Expériences accomplies, prouesses réalisées, choses dont vous êtes fier, elles vous permettent de parler de ce que vous aimez. Un candidat qui voulait s’orienter dans le domaine public de l’agriculture s’est ainsi vu poser la question « des enjeux du quinoa en Europe ». Évidemment, cette question n’attend pas une « bonne » réponse ; de même que si l’on vous demande ce que vous pensez de la corruption en Angola, il vous faut soit :

    1. essayer d’élaborer une réponse à partir de ce que vous savez (des pays voisins, similaires, de la corruption en Afrique ou même en général…), soit
    2. « détourner » la question sur un sujet que vous connaissez mieux. En tout cas, la recherche d’une réponse sera valorisée, de même que votre combativité.

    Ce n’est pas grave de ne pas tout savoir ; en revanche, il faut avoir la curiosité et l’intelligence au sens premier, « inter-lego », « lier entre eux » des faits, des événements, pour construire une pensée logique. Le jury peut aussi partir de votre lettre de motivation pour vous amener à élaborer une réflexion plus générale – ainsi « qu’est-ce que l’engagement » n’appelle pas une réflexion en deux parties intro et conclusion, mais une réponse courte avec un ou deux éléments personnels qui permette au jury de vous cerner. Appuyez-vous sur ce que vous connaissez, toujours.

     

    d. Les questions liées au projet professionnel

    Sensé, ambitieux et cohérent sont les trois maîtres-mots. Il s’agit de la pièce essentielle à Sciences Po. Vous devez impérativement travailler votre projet professionnel en amont afin de vous l’approprier. Le jury peut vous pousser assez loin sur le sujet (« pourquoi ce projet ? » « qu’est-ce qu’un préfet ? » « pourquoi travailler à l’étranger ? » « Quelles sont les principales entreprises du CAC 40 du secteur dans lequel vous souhaiteriez travailler ? ») et il importe d’avoir pour chaque question une idée précise de ce que l’on veut dire, même s’il vaut mieux ne pas recracher un discours appris par cœur avec trop peu de naturel.

    Renseignez-vous sur le milieu de votre métier de prédilection, choisissez-le avec suffisamment de précision ; ne dites pas « je veux être adjoint à l’ambassadeur de Rome pour la coopération pédagogique » mais « j’aimerais travailler dans le milieu de la coopération pédagogique internationale car… et de préférence en ambassade car… à Rome serait mon rêve car… ». Ayez les pieds sur terre en réduisant le champ de vos projections pour montrer que vous êtes bien informé tout en visant grand et ambitieux.

     

    e. Les questions sur l’actualité

    Ces questions seront principalement en lien avec l’axe général de l’entretien. Ainsi, un candidat en Affaires Européennes spécialité Administration Publique s’est vu demander son avis sur la ZAD ainsi que sur les questions des « violences policières ». Une autre candidate au même Master (passant à 10h du matin) a été invitée à donner son avis sur la candidature de l’Albanie à l’Union européenne (qui avait déposé son dossier à 8h) ; elle a parlé de la Pologne, autre pays de l’UE dans lequel la question de la démocratie est sensible, et qu’elle connaissait mieux. Une candidate au Master de Communication à l’École du Management et de l’Innovation a eu « que pensez-vous de tel fait divers ? »

    Ces questions visent à déterminer d’abord si vous suivez l’actualité, y compris ultra-brûlante, ensuite si vous êtes capable de défendre une opinion. Toutes les opinions sont valables, vous n’êtes pas jugés sur elle, mais il faut avoir des arguments, les développer, penser avec la personne en face. C’est un vrai dialogue, ce n’est pas un interrogatoire.

     

    Les petits conseils qui font la différence

    • Lors de la préparation, pensez à regarder les activités extra-scolaires proposées par Sciences Po et à en trouver une ou deux qui vous plaisent et dans lesquelles vous aimeriez vous investir. Là aussi, réfléchissez aux raisons qui vous ont poussé vers ces activités : ainsi cette étudiante titulaire d’une carte d’invalidité qui a déclaré vouloir s’investir dans l’association de danse pour handicapés de Sciences Po. Cela donnera au jury l’impression agréable que vous vous projetez déjà dans Sciences Po.
    • Ayez à l’esprit une question toute prête pour la fin de l’oral, ou si vous vous sentez à l’aise, personnalisez-la. Quand le jury demande si vous avez des questions, sans recommencer l’entretien, il est toujours bon de les faire parler de ce qu’ils aiment (à Sciences Po, dans leur métier, dans leur matière…).

    Pour conclure :

    • préparez votre dossier en vous posant toutes les questions possibles, même les plus fantaisistes, qui pourraient venir à l’esprit de quelqu’un. Pour cela, demandez l’aide de votre entourage et de la prépa qui vous entraîne.
    • sachez répondre aux questions basiques et préparez solidement votre projet professionnel. Ce sont les clés de voûte d’un entretien réussi et cela évite le stress de dernière minute.
    • ne vous laissez pas déstabiliser par les questions. Répondez-y avec aplomb, avec un sourire, avec une pirouette, avec une expérience, mobilisez tout ce que vous savez déjà. Comme lors d’une conversation, lorsque vous n’avez rien à dire sur un sujet mais que vous parlez de ce à quoi celui-ci vous a fait penser.
    • ayez un langage corporel avenant ! Souriez, décroisez les bras, regardez le jury, soyez pleinement dans votre entretien.

    Calendrier du concours 2023

    • Validation du dossier complet : au plus tard le 6 janvier 2023 à 23h59
    • Publication des résultats d’admissibilité : début avril 2023
    • Entretiens d’admission : avril 2023
    • Date limite pour remettre le test de langue, le cas échéant : 31 mai 2023
    • Résultats d’admission : début juin 2023

    Pour assister à une réunion d’information sur les admissions parallèles (incluant Sciences Po Paris) :

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    Pour découvrir les pages du site de Sciences Po Paris dédiées aux candidatures niveau master :

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    Bonne préparation !



     « il nous faut encore au préalable voir ce qu’est le désir et où il naît. » PLATON, Philèbe 

    ALERTE PROBLEMATIQUE N°7 : L’ORIGINE DU DESIR

    Qu’est-ce qui est à l’origine du désir ? est-ce le corps ou bien l’âme qui est à l’origine du désir ? Mais n’y a-t-il pas d’autres causes dites lointaines ? Dieu ? la nature ? la société ? l’autre ? l’inconscient ?

    Le désir provient du corps

                 L’origine du désir fait l’objet d’une âpre polémique dans l’histoire de la philosophie, non seulement entre les auteurs qui s’écharpent sur son origine, mais parfois chez un même auteur qui dans certaines oeuvres attribue le désir au corps et dans d’autres oeuvres plus tardives les attribue à l’âme ! Comment trancher alors ? Est-ce par exemple le corps ou l’âme qui est à l’origine du

    désir ? Pour approfondir cette difficulté chez ce même Platon, nous allons voir que le désir semble tour-à-tour en effet provenir de l’âme et du corps, le fondateur de l’Académie de le rappeler dans le Phédon :

    « le corps (…) nous remplit d’amour, de désirs (…) si bien qu’il (le corps) nous ôte toute possibilité de penser » PLATON,Phédon 66a

    On peut l’illustrer par l’anecdote célèbrissime racontée par Platon dans La République concernant Léontios :

                « Il m’est arrivé, repris-je, d’entendre une histoire à laquelle j’ajoute foi : Léontios, fils d’Aglaïon, revenant un jour du Pirée, longeait la partie extérieure du mur septentrional lorsqu’il aperçut des cadavres étendus près du bourreau ; en même temps qu’un vif désir de les voir, il éprouva de la répugnance et se détourna ; pendant quelques instants il lutta contre lui-même et se couvrit le visage ; mais à la fin, maîtrisé par le désir, il ouvrit de grands yeux, et courant vers les cadavres : « Voilà pour vous, mauvais génies, dit-il, emplissez-vous de ce beau spectacle ! » PLATON, La République, IV

     Manifestement ici, comme le dit Sartre, « le désir est tout entier chute dans la complicité avec le corps », car l’âme de Léontios a voulu résister au désir de regarder les cadavres mais le désir de les voir de ses yeux -donc de son corps- l’a emporté ! Dans cette opposition synonyme d’altérité, le désir du corps l’a emporté sur la retenue de l’âme. Est-ce là la preuve que le désir provient du corps ? Platon ne sera pas le seul à déplorer cette supériorité du corps qui semble imposer ses désirs à l’âme qui les subit de façon irrésistible apparemment, Saint Paul aussi de le confesser :

    « je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas »

    SAINT PAUL, Epître aux Romains, VII

    « video meliora proboque, deteriora sequor » faisait déjà dire Ovide à Médée dans ses Métamorphoses… Autrement dit on ne réussit pas à faire ce que l’âme désire mais ce que le corps désire. Ces dernières affirmations relancent au passage notre interrogation sur la maîtrise du désir : s’il provient tout entier du corps, partie en l’homme apparemment retorse à la raison comme on le voit avec Léontios, est-il possible de le maîtriser, entendons de le raisonner ? Il semble en effet incontrôlable à première vue…

    Comment expliquer que des désirs puissent s’opposer s’ils viennent du corps ? 

                Soit, mais notre corps est souvent victime de désirs contradictoires, créant ainsi une sorte de guerre intestine, ce qui doit nous interpeler : si les désirs proviennent exclusivement du corps, comment expliquer que dans certains cas ceux-ci puissent s’opposer entre eux ? Platon d’en donner un exemple dans La République : il arrive que parfois au sein d’un même individu, le désir de se nourrir et de jeuner puisse se faire ressentir en même temps. Comment rendre compte de cette opposition entre les désirs du corps, l’un souhaitant manger et l’autre jeuner ? Comment une même entité peut-elle produire deux désirs à ce point contradictoires et sembler divisée ? Comment une même et unique entité désirante peut-elle produire deux désirs opposés à ce point ? Mais outre cette opposition apparente au sein même du corps, il semble que l’homme soit en permanence traversé par des désirs contradictoires : comme le montre notre exemple précédent, Léontios est animé par le désir de regarder, surgi apparemment du corps, mais aussi par un désir autre, celui de garder son âme pure, désir émanant cette fois de l’âme… Y aurait-il alors en l’homme deux facultés désirantes, une située dans le corps, l’autre dans l’âme ? Après avoir pensé que le corps était à l’origine des désirs, voici maintenant que nous lui trouvons toujours chez Platon, une origine double, le corps et l’âme… On pourrait s’en tenir là, mais le même penseur va dans une oeuvre de vieillesse affirmer:

    « il n’y a pas de désir corporel »

    Et le même Platon de le démontrer dans une oeuvre plus tardive, le Philèbe, dans lequel il soutient :

    « il n’y a pas de désir corporel (…) tous les élans, les désirs et le commandement de tout être animé appartiennent à l’âme. »

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  • Quelle est l'origine du désir ?